Ce sont plusieurs interviews de Patricia Tourancheau, qui est l’auteur d’un des deux ouvrages parus cette année sur cette affaire, des émissions de RTL et Infocrimes, et pour finir, l’annonce d’un dépôt de plainte contre l’Etat, il y a tout juste deux jours. Le plaignant a bien raison. Une fois de plus, sauf en ce qui concerne la juge d’instruction Nathalie Turquey à partir de sa saisine en 2014, ce sont bien les juges qui refusaient de travailler sérieusement ou ont pourri les enquêtes autant que possible.
Qu’un juge d’instruction français puisse s’avérer d’une quelconque utilité publique reste l’exception qui confirme la règle.
Pour la plupart, ce ne sont toujours que des malfaisants obsédés par une défense jusqu’au-boutiste des pires criminels, ayant même conduit certains d’entre eux à participer eux aussi à l’organisation d’attentats « islamistes ».
Pour en revenir au « grêlé », il résidait donc à la caserne des Célestins, au 18 boulevard Henri IV, dans le 4ème arrondissement de Paris, pas dans le 13ème où se trouve la caserne du 56, boulevard Kellermann.
Par ailleurs, le voir en mouvement est intéressant. C’est là que je me rends compte avoir été suivie par un type qui lui ressemblait, en 1994. Quant à dire si c’était bien lui ou non, cela m’est impossible.
Et là, je viens de trouver ces deux vidéos dont l’auteur a bien travaillé : il nous rapporte quantité d’informations qui pour l’heure ne se trouvent pas réunies dans un autre documentaire consacré à ce sujet.
Je recolle aussi sa fiche Wikipédia ci-dessous.
François Vérove a quitté la gendarmerie pour la police en 1988 mais se présente déjà comme policier auprès de ses victimes avant d’en être un, à l’occasion des premières agressions qui lui sont attribuées, en 1986 et 1987.
Cécile Bloch habite dans un immeuble où logent de nombreux policiers (au numéro voisin, si je me souviens bien; cette information est fournie par un policier dans un des nombreux reportages disponibles sur cette affaire).
S’étant présenté à Irmgard Müller sous un faux nom, mais aussi comme photographe, le tueur a donné à cette jeune Allemande une adresse qui correspond à celle d’un ancien laboratoire photographique de la police, rue Rubens, dans le 13ème arrondissement de Paris, à proximité immédiate du Commissariat Central et de la Mairie, ainsi que de la place d’Italie où il a commis l’une de ses premières agressions, en avril 1986, l’autre ayant été commise également dans cet arrondissement, dans le quartier chinois, place de Vénétie.
En 1994, habitant lui-même à Longperrier en Seine-et-Marne, il enlève une petite fille à Mitry-Mory, soit à 13 km de chez lui, emprunte des chemins qui ne sont connus que des personnes habituées de ce secteur, et l’emmène jusqu’à Saclay dans l’Essonne, à plus de 60 km de là, dans une vieille ferme désaffectée qui a servi de lieu d’entraînement pour des policiers et des gendarmes, notamment ceux du GIGN.
Pour plusieurs de ses agressions, il est évident qu’il avait bien repéré sa victime au préalable et préparé son passage à l’acte.
Les profileuses indiquent que pour ses premières agressions, soit, a priori, dans le 13ème arrondissement de Paris, il doit se situer dans sa zone de confort, donc habiter ou travailler à proximité des lieux d’agression.
Dans un forum de discussion lui étant consacré, l’un des intervenants indiquait aussi en 2015 :
Bonjour , l’environnement proche de l’individu dans les années 80 , de forte chance que ce fut le 13 eme , pour être plus précis probablement dans un rayon de 500 m de la rue Rubens , à priori dans un bâtiments de grand ensemble . La station de métro de prédilection , celle de la place d’Italie , pour deux raisons , la proximité et le fait qu’elle comporte trois ligne , la 5, 6 et 7 . La ligne 7 mène à la station Choisy, en face de la place de Vénétie ou fut perpétré une agression 7 avril 1986 .La ligne 5 en direction du nord ,dessert la station porte de Pantin proche de la rue Petit ou fut commis un meurtre le lundi 5 mai 1986 .La ligne 6 vers l’ouest donne sur Raspail, Montparnasse bienvenue des secteurs que l’individu a fréquenté . Juillet 1982 une jeune martiniquaise de 11 ans disparaît Quai de la Rapée , son corps sans vie sera découvert rue Bruneseau , Le quai de la Rapée se situe à 4 station de la place d’Italie , de plus même à pieds la distance n’est pas tirés grande depuis le secteur de la rue Rubens .Quand au lieu ou fut retrouvé le cadavre il est distant de seulement 4 minutes à pied de la station porte d’Ivry ligne 7 . Juillet 1982 un des premiers crime de l’individu ou ne sont ce là que de simple coïncidences ?
Bonjour , 13 juillet 1983 vers midi disparaissait la petite G.P depuis une aire de jeux face à un bâtiment de grand ensemble situé à Bobigny . Ses parents résidaient à une cinquantaine de mètres de là, rue du lieutenant Lebrun dans un petit pavillon . Son corps sans vie sera retrouvé 4 jours plus tard à une quarantaine de km, en bordure de la départementale 96 entre la nationale 4 et Chatres . On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec le meurtre de M.A un an auparavant quasiment jour pour jour le 10 juillet 1982 . La tentation de mettre au crédit du g. cet acte est bien réelle ,depuis aucun suspect n’a fait surface , au risque de rabâcher, cette donnée n’est pas négligeable ,le facteur espace temps concorde . De plus un élément vient renforcé cette hypothèse , 900 m séparent le lieu
de l’enlèvement de la station de métro Pablo Picasso , qui dépens de la ligne 5 incluant sur le trajet les stations porte de pantin et quai de la râpée et dont le terminus et la place d’ Italie . A l’évidence
s’il apparaît que l’individu était probablement véhiculé ce jour , un repérage préalable s’est éventuellement effectué par ce biais .
Nous savons désormais qu’à cette époque le tueur est l’un des motocyclistes de la Garde républicaine (voir ci-dessous). Son lieu de résidence dans les années 1980 n’a pas encore été divulgué. Et il doit aussi, déjà, être très proche d’au moins un policier, exerçant peut-être dans le 13ème arrondissement de Paris.
Le président de la République qu’il escorte régulièrement dans ses déplacements officiels est François Mitterrand.
Le maire de Paris est alors Jacques Chirac et le maire de son 13ème arrondissement Jacques Toubon.
En 1988, François Vérove intègre la Préfecture de Police de Paris.
De 1994 à 1999, il est en poste à Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine.
Le maire de cette ville est alors Jean-Frantz Taittinger, maître de conférences à l’école de cul de Paris :
Ce dernier est originaire de Reims (voir ci-dessous).
Nous savons aussi que François Vérove se trouve désormais et enfin dans une zone de très grand confort professionnel, puisqu’il est délégué syndical, chez Alliance, syndicat policier classé à droite (voir ci-dessous).
L’utilisation de la preuve ADN dans les enquêtes criminelles à compter de l’année 1996 a cependant pu l’inquiéter.
A la même époque se développent aussi réseaux informatiques et téléphonie mobile qui viendront rapidement modifier, autant les conditions de commission d’agressions diverses et variées que toutes les enquêtes subséquentes.
Il est établi que François Vérove n’a pas cessé de faire des victimes en 1997, comme il l’a prétendu dans sa dernière lettre.
En revanche, il a bien dû changer de mode opératoire, mais il en avait déjà plus d’un dans les années 1980.
Tout comme le père de Cécile Bloch, je suis persuadée qu’il a été protégé et a pu faire partie d’un réseau criminel.
Je suis même convaincue qu’il peut avoir participé à l’organisation d’attentats « islamistes ».
François Vérove échappe aux autorités pendant près de 35 ans, bien que les enquêteurs disposent rapidement dès la fin des années 80 de son groupe sanguin, de plusieurs portraits-robots et de description précises de sa physionomie. À partir de 1996, est déterminé son profil génétique. Le tueur est surnommé le « Grêlé » par la police et les médias en raison d’une peau marquée par des cicatrices de boutons selon des témoins, stigmates qui s’atténuent au fil des années.
Le « Grêlé » possède un profil criminel atypique qui intrigue longtemps la police judiciaire. D’abord tueur et violeur d’enfants avec le meurtre de Cécile Bloch en 1986, il tue ensuite deux adultes dans le 4e arrondissement de Paris en 1987 (Affaire Politi-Müller) puis disparaît pendant plusieurs années. La police établit plus tard son implication dans un enlèvement et viol d’enfant initié en 1994 à Mitry-Mory, en Seine-et-Marne, avant de perdre définitivement sa trace. À plusieurs reprises au cours de son parcours criminel, il présente une carte de police à ses victimes afin de tromper leur vigilance.
Ce n’est qu’en 2021 que la police judiciaire remonte finalement à lui en décidant d’interroger près de 750 gendarmes ayant opéré en région parisienne au moment des faits, dont François Vérove. Comprenant qu’il est sur le point d’être démasqué, celui-ci disparaît et se suicide le 27septembre2021 au Grau-du-Roi dans le Gard, après avoir confessé ses crimes dans une lettre. Son corps est retrouvé deux jours plus tard, le 29septembre2021.
Biographie
Jeunesse
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François Vérove naît le 22 janvier 1962 à Gravelines dans le Nord1. Enfant unique, il perd sa mère à l’âge de dix ans2. Il déménage alors à Marcq-en-Barœul, une commune chic de l’agglomération lilloise, et cohabite avec la nouvelle épouse de son père ainsi que ses deux filles nées d’une précédente union3. François Vérove subit une éducation stricte imposée par son père. Il développe à l’adolescence une passion pour la moto qui le pousse plus tard à rejoindre la gendarmerie.
Dès cet âge-là, Vérove est décrit par certains témoins comme un adolescent mélancolique qui évoque même des pensées suicidaires. Plus tard, pour les quinze ans de l’une de ses demi-sœurs, il les emmène dans un club échangiste.[réf. nécessaire]
En 1983, François Vérove entre dans la gendarmerie et intègre l’escadron motocycliste de la Garde républicaine. Son parcours est chaotique : d’abord apprécié de sa hiérarchie, il enchaîne ensuite les arrêts maladie et se montre de plus en plus incapable de réaliser les tâches qui lui sont confiées. Il quitte la gendarmerie en 1988 pour une raison encore obscure et rejoint, fait rare à l’époque, la Police nationale. Il intègre alors la préfecture de police de Paris. En parallèle il devient père de deux enfants, nés en 1988 et 1991.
En 2011, il est victime d’un accident de moto qui lui cause des séquelles définitives à la jambe. Il prend finalement une retraite anticipée et devient conseiller municipal de la commune de Prades-le-Lez16 de 2019 à 202017,18,19.
Denis Jacob, fondateur du syndicat Alternative Police et ancien membre du syndicat Alliance Police nationale, responsable du département des Hauts-de-Seine entre 1995 et 1999, a côtoyé pendant quatre ans François Vérove. Celui-ci était en effet délégué pour les motards de la police nationale à la même époque20. Il le décrit comme « un monsieur tout le monde », d’une « gentillesse absolue », toujours « prêt à servir » et à se rendre disponible pour leur activité syndicale. Néanmoins, il le dépeint aussi comme un individu capable de « s’énerver facilement ». Dépressif, sous traitement médicamenteux, François Vérove aurait connu à cette époque d’importantes souffrances psychologiques et se serait arrêté de nombreux mois en maladie21. Denis Jacob fêtait tous les ans le Nouvel An avec François Vérove au Paradis Latin.
Parcours criminel
Crimes attestés par l’ADN
Agression dans le 13e arrondissement et meurtre de Cécile Bloch
Le parcours criminel connu du tueur commence le 7avril1986 dans le 13e arrondissement de Paris. Une fillette de huit ans qui se rend à l’école croise sa route dans l’ascenseur de son immeuble. Vérove l’entraîne de force au sous-sol où il la viole, avant de l’étrangler avec une cordelette. Croyant probablement l’avoir tuée, l’agresseur prend la fuite. La victime survit cependant à l’agression et donne l’alerte.
Façade d’un immeuble de la cité Fontainebleau au 116 rue Petit, vue de la rue Eugène-Jumin, lieu du viol et assassinat de Cécile Bloch.
Le prédateur récidive, dans le 19e arrondissement, moins d’un mois plus tard le 5mai1986, au 116 rue Petit. Cécile Bloch, onze ans, est agressée dans son ascenseur alors qu’elle se rend au collège. Vérove l’emmène dans un local situé au 3e sous-sol de la résidence et la tue après l’avoir violée. Vers 15 h, Cécile est retrouvée poignardée, étranglée, la colonne vertébrale brisée. Son corps est enroulé dans un morceau de moquette. Il s’agit du premier meurtre officiellement attribué à celui que la presse va surnommer le « tueur au visage grêlé ». Les témoins qui l’avaient croisé dans l’ascenseur le matin du meurtre, dont le demi-frère et les parents de la victime, dressent en effet le portrait d’un jeune homme avec un visage à la peau irrégulière22,23.
Affaire Politi-Müller
Cette affaire, qui débute le 28avril1987 dans le quartier du Marais à Paris, constitue un cas à part dans le parcours criminel de François Vérove. Les victimes ne sont plus des enfants mais deux adultes, retrouvés morts dans un appartement de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie dans des conditions particulièrement sordides. Gilles Politi, technicien aérien de trente-huit ans, gît nu dans une position singulière : allongé sur le ventre, il a les jambes et les bras attachés dans le dos. Il a été étranglé selon une technique baptisée le « garrot espagnol », habituellement maîtrisée par les militaires. Irmgard Müller, jeune fille au pair allemande de vingt ans employée par la famille Politi, est accrochée par les bras aux montants d’un lit superposé, ses cordes vocales tranchées à l’arme blanche. Les deux victimes ont subi des brûlures de cigarette24,25.
L’enquête démontre que l’assassin connaissait la jeune allemande, avec qui il avait entretenu une relation. Un nom retrouvé dans le carnet de contacts d’Irmgard Müller, « Élie Lauringe », n’existe en effet pas à l’état civil, ce qui suggère aux enquêteurs qu’il pourrait s’agir d’un pseudonyme utilisé par le tueur. Les témoins relatent par ailleurs que la veille du meurtre, un jeune homme athlétique d’une vingtaine d’années était rentré dans l’appartement de la jeune fille situé rue de Sévigné. Le lendemain matin, juste avant l’heure présumée du crime, le même individu avait été vu négociant à l’interphone avec Irmgard Müller avant de se faire ouvrir à la porte26. L’autopsie révèle en outre que dans les heures précédant sa mort, Irmgard Müller avait eu un rapport sexuel consenti avec un homme dont le sperme était resté sur un tampon.
À l’époque, la police judiciaire ne dispose pas des empreintes ADN et ne soupçonne pas que le meurtrier du Marais puisse également être le prédateur recherché pour le meurtre de Cécile Bloch. Ce n’est qu’en 2001, quatorze ans après les faits, qu’une analyse génétique révèle que le sperme retrouvé sur le corps d’Irmgard est celui du « tueur au visage grêlé » recherché depuis 1986. La même empreinte ADN est présente sur les mégots de cigarette retrouvés à proximité des corps, ce qui confirme que François Vérove est bien l’amant d’Irmgard Müller ainsi que l’assassin de la jeune fille au pair et de son employeur9.
Agression et viol dans le 14e arrondissement (1987)
Le 27octobre1987, la police judiciaire retrouve la trace de François Vérove dans le 14e arrondissement de Paris. Aux alentours de midi, une collégienne de quatorze ans qui rentre chez elle est abordée par un jeune homme se prétendant policier qui l’interpelle sous le prétexte de mener une enquête. Une fois dans son appartement il lui passe les menottes et la viole, mais lui laisse la vie sauve. Il abandonne finalement sa victime après avoir cambriolé l’appartement. À l’époque les enquêteurs soupçonnent déjà le Grêlé d’être l’auteur de cette agression, mais ce n’est qu’en 1996 que sa culpabilité est démontrée par l’ADN.
Il s’agit de la dernière agression connue de François Vérove avant une période de silence de presque sept ans.
Enlèvement et viol d’Ingrid G. initié à Mitry-Mory (1994)
Le 29juin1994, l’ex-garde républicain frappe à nouveau à Mitry-Mory en Seine-et-Marne. Une fillette de onze ans se déplaçant à vélo le long de la ligne à grande vitesse est abordée par un homme qui se dit policier et lui ordonne de monter dans sa voiture sous prétexte de l’emmener au commissariat. La victime obtempère et subit alors un enlèvement. Vérove roule pendant plus d’une heure, trajet durant lequel il discute avec la fillette. Parvenu à Saclay, dans l’Essonne, il emmène sa victime dans une ferme abandonnée. Il l’attache et la viole pendant plusieurs heures, avant de s’enfuir sans l’avoir tuée.
Vérove laisse derrière lui des traces ADN qui permettront de relier cette affaire aux autres crimes du tueur à la peau grêlée.
Mort et identification
L’enquête de la brigade criminelle, reprise ensuite au sein de cette brigade par l’unité d’analyse criminelle et des affaires classées, s’était orientée vers un criminel issu des forces de l’ordre en activité à l’époque des faits à cause de plusieurs éléments qui s’accumulaient pourtant depuis des décennies : utilisation à plusieurs reprises d’une carte professionnelle de policier ou de gendarme sur laquelle figurait la mention « sous officier » (utilisation lors de laquelle il avait même donné son véritable prénom lors d’une fête dans les années 1980), d’un talkie-walkie, de menottes professionnelles, maîtrise du jargon policier (corroboré par plusieurs témoins), soupçon de connaissance précise des procédures et manières d’opérer des enquêteurs par sa capacité à échapper à une enquête très serrée9.
Dans l’affaire du double meurtre du Marais en 1987 (Affaire Politi-Müller), il avait probablement donné à Irmgard Müller une fausse identité, Elie Lauringe, avec une fausse adresse dans le 13e arrondissement de Paris qui correspondait à un ancien local de la police. En outre, la dernière affaire imputée au « Grêlé » avait eu lieu à Saclay près d’un centre d’entraînement de la gendarmerie.
En 2021, la nouvelle juge d’instruction sur ce dossier depuis décembre 2014, Nathalie Turquey, avait demandé la convocation de 750 gendarmes présents en Île-de-France à l’époque des faits dont François Vérove9. Il se suicide avec un mélange d’alcool et de barbituriques antidouleurs27 dans un appartement loué pour quelques jours au Grau-du-Roi dans le Gard le 29 septembre 2021, après une convocation reçue par téléphone le 24 septembre 202110,28. Cet appel, passé par une policière de la DTPJ (direction territoriale de la police judiciaire) de Montpellier, lui adressait une convocation pour le 6 octobre 2021, pour être auditionné dans le cadre d’une vieille affaire criminelle des années 1980, à l’époque où il exerçait à Paris, sans lui donner de précision autre qu’à l’issue de l’interrogatoire son ADN serait prélevé29,28.
Dans une lettre laissée dans l’appartement, il reconnaît « être un grand criminel qui a commis des faits impardonnables jusqu’à la fin des années 1990 ». Cette lettre est adressée à sa femme, à laquelle il confie : « Tu avais décelé des choses chez moi quand j’étais plus jeune. […] J’ai fait du mal à des gens, j’ai tué des innocents. Je pense à vous [sa compagne et ses enfants], et aux familles des victimes ». Il ne donne le nom d’aucune de ses victimes et ne détaille pas les circonstances de ses exactions. Il affirme avoir agi sous le coup de « pulsions », les expliquant par une enfance difficile ; il affirme que celles-ci auraient été apaisées par son mariage et la naissance de ses enfants et qu’il se serait alors « pris en main » et n’aurait « rien fait depuis 1997 »10, sous-entendant ainsi l’existence de crimes autres que ceux connus par la police, qui ne lui attribue des actes criminels avec certitude que jusqu’en 199430Interprétation abusive ?. Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2021, le parquet de Paris annonce qu’une « comparaison ADN [a] établi ce jour une correspondance entre le profil génétique retrouvé sur plusieurs scènes de crime et celui de l’homme décédé »9.
Autres affaires
Après son identification, en septembre2021, François Vérove est suspecté d’être l’auteur d’autres agressions et crimes. Spécialisée dans les plus vieux « cold-cases », la criminologue Corinne Herrmann avance l’hypothèse que le « Grêlé » pourrait potentiellement être impliqué dans les meurtres de :
Sophie Narme23, 23 ans, stagiaire au sein d’une agence immobilière et tuée dans un appartement qu’elle faisait visiter dans le 19e arrondissement de Paris, le 5décembre1991.
Karine Leroy31, 19 ans, disparue à Meaux (Seine-et-Marne) le 9juin1994 et dont le corps fut retrouvé dans une forêt de la région un mois plus tard9.
En mars2022, deux ouvrages, consacrés aux crimes de François Vérove, sont publiés afin d’envisager la possibilité que Vérove ait pu faire davantage de victimes. Brendan Kemmet et Stéphane Sellami, deux journalistes d’investigation, sortent La Traque du Grêlé. La journaliste Patricia Tourancheau, qui se penche également sur le cas de François Vérove, publie un ouvrage intitulé Le Grêlé. Le tueur était un flic. C’est dans ce contexte que les enquêteurs de l’affaire du « Grêlé » travaillent sur 31 victimes imputables à Vérove, dont 9 meurtres32.
Brendan Kemmet et Stéphane Sellami, La Traque du Grêlé : au coeur du plus vieux cold case de la police parisienne, Paris, R. Laffont, 2022, 223 p. (ISBN978-2-221-26071-5)
Patricia Tourancheau, Le Grêlé : le tueur était un flic, Paris, Seuil, 2022, 192 p. (ISBN978-2-02-150714-0)
« «Ma chérie, je vais t’expliquer» : nos révélations sur les derniers jours du «Grêlé» et sa lettre d’adieu », Le Parisien, 6 décembre 2021 (lire en ligne [archive], consulté le 17 février 2022).
« Affaire Le Grêlé. « Mytho », « dépressif », « nostalgique de l’Algérie française »: qui était vraiment François Vérove? », Le Progrès, 22 novembre 2021 (lire en ligne [archive], consulté le 17 février 2022).
Aziz Zemouri, « L’épouse et les enfants du « Grêlé » entendus par la brigade criminelle », Le Point, 7 octobre 2021 (lire en ligne [archive], consulté le 17 février 2022).
L’escadron motocycliste de la Garde républicaine est une unité de la Garde républicaine chargée de missions de sécurité et de représentation.
Elle assure les escortes protocolaires et de sécurité réservées au président de la République et aux souverains et chefs d’État étrangers en visite en France. L’escadron effectue également des d’escortes sensibles et participe à la sécurisation d’épreuves sportives se déroulant sur la voie publique, notamment le Tour de France depuis 19531.
En 1935, le Groupe spécial de la garde républicaine mobile de Satory met en œuvre un peloton de motocyclistes chargé d’assurer l’escorte du président de la République et des hautes personnalités françaises et étrangères. À la suite de l’armistice, la Garde personnelle du chef de l’État (le Maréchal Pétain) est créée à partir de personnels de la Gendarmerie nationale au sein de la 13e Légion de Clermont-Ferrand. Un peloton de 40 motocyclistes est mis sur pied et assure la sécurité du chef de l’État jusqu’à sa dissolution, en septembre 1944.
Le 1erjanvier1952, l’escadron motocycliste de la Garde Républicaine 2 est créé à Maisons-Alfort au sein du régiment de cavalerie. Initialement composée de 10 motocyclistes, l’unité apparaît en raison de l’ouverture de l’aéroport international d’Orly, plus distant de Paris que celui du Bourget et donc trop éloigné pour les escortes à cheval traditionnelles.3 Le 20juin1952, Vincent Auriol bénéficiera de la première escorte présidentielle par l’unité, lors de la remise de la Croix de guerre 1939-1945 à l’École des officiers de la Gendarmerie nationale, à Melun.
En 1953, le Tour de France fait appel à l’unité pour sécuriser, tout au long de son périple, les coureurs et la caravane publicitaire. Depuis cette date, la sécurité de cet événement sportif devient l’une des missions annuelles de l’escadron3,1.
En août 1971, l’unité déménage en Seine-Saint-Denis, au Fort de Rosny. Elle ne quittera plus ce département. Le 1eroctobre1978, elle est rattachée au 1er régiment d’infanterie de la Garde républicaine4. Elle prend ses quartiers à Drancy, l’année suivante, en septembre 1979. À partir de 2001, l’escadron est stationné à la caserne de Rose, à Dugny.
L’unité est composée d’environ 90 personnels répartis en un groupe de commandement et trois pelotons 6. Elle comporte également une équipe d’acrobatie qui participe à de nombreuses démonstrations (carrousels, pyramides etc.), tant en France qu’à l’étranger.
Présentation des missions de sécurité de l’escadron motocycliste
Démonstration d’escorte d’autorités
Démonstration d’escorte de convoi sensible
Sécurité de courses cyclistes. Ici, lors du Tour de France 2019
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
Matériel
Gardes de l’escadron motocycliste
Depuis 2013, l’escadron est équipé de BMW R 1200 RT pour ses missions quotidiennes. L’équipe d’acrobatie utilise des motos BMW R 100 R, ainsi que des motos de saut Yamaha YZF 450, des motos tout terrain Yamaha Ténéré 700, des motos « échelles » Suzuki TU 250 et une Harley Davidson FLH 80 de 1 300 cm37.
Toutes les motos de l’escadron arborent l’emblème de l’unité. Il s’agit d’une rondache bleue qui comporte une roue dorée crantée sur sa périphérie, le « Bayard » doré de la Gendarmerie avec l’écu de la Garde Républicaine sur sa partie supérieure et l’inscription « gendarmerie » en capitales dorées au centre, ainsi que l’inscription « escorte présidentielle » en capitales dorées sous la roue crantée, entourée de lauriers.
Les motocyclistes de la Garde républicaine se différencient de leurs confrères de la gendarmerie départementale par leur casque blanc avec une flamme jaune sur l’avant et l’inscription « escorte présidentielle » sur l’arrière, et par leurs galons dorés (dans la gendarmerie départementale, ces derniers sont blancs).
Présentations et démonstrations de l’escadron motocycliste
Carrousel motocycliste.
Présentation lors d’une journée portes ouvertes – 29 septembre 2018
Équipe d’acrobatie.
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
Recrutement
Le recrutement des personnels de l’escadron est ouvert à tous les sous-officiers et sous officiers, 2 ans de permis moto sont nécessaires pour intégré cette unité. Les sélections s’opèrent à Dugny, au sein de l’escadron.
Les élèves-gendarmes en école de gendarmerie peuvent également, au cours de leur formation, postuler aux tests de pré-sélection.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, la Garde républicaine a pris successivement les dénominations officielles de Garde républicaine de Paris en 1945, Légion de la Garde républicaine de Paris en 1952, Garde républicaine de Paris en 1965 et enfin Garde républicaine depuis 1978. Jean-Pierre Bernier, La Garde Républicaine, Grandeur et renommée, Éditions Hervas, 1989, p 62, (ISBN2 903118 49 3)
Si vous disposez d’ouvrages ou d’articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l’article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
Frantz, Jean Marie Christian Taittinger est le fils de Jean Taittinger (ancien député-maire de Reims et ancien ministre d’État et Garde des Sceaux sous Georges Pompidou) et de Corinne Deville, artiste peintre.
Carrière de pilote d’avion
De 1976 à 1979, il est pilote professionnel et instructeur de pilotes privés d’avions à l’aéro-club du Mont-Blanc à Sallanches (Haute-Savoie). Il est également pilote de glacier et de voltige ainsi que pilote d’hélicoptère.
En mars 1993, il remporte l’élection législative d’Asnières-sur-Seine contre Georges Tranchant et devient député RPR de la 2e circonscription des Hauts-de-Seine (Asnières-Colombes sud) puis gagne les élections municipales anticipées à Asnières-sur-Seine (80 000 habitants) en 1994. Il est réélu en 1995 et restera maire jusqu’en 1999 et député jusqu’en 2002.
Carrière professionnelle
En 1979, il entre à la société Campanile (hôtellerie 2 étoiles) comme assistant d’exploitation puis successivement directeur du développement, directeur général adjoint, directeur général et président-directeur général. En 1989, il fonde le Groupe Envergure, qui 25 ans après son arrivée comptera plus de 1000 établissements hôteliers regroupant les enseignes Bleu Marine, Kyriad, Campanile, Climat de France, Première classe, Nuit d’Hôtel et les restaurants Côte à Côte.
Il est considéré comme l’« Homme de la semaine » par L’Express en mars 19941.
En 1999, il devient en parallèle du groupe Envergure président de l’hôtel Martinez à Cannes (membre de Leading Hôtels of the World), dont il continue l’embellissement et les rénovations pour en faire un des fleurons de la côte d’Azur. Il sort de l’oubli le mythique palais de la Méditerranée à Nice pour reconstruire en 2004 un hôtel casino de grand standing.
Il est mis en examen en décembre 2003 pour favoritisme concernant l’organisation d’un festival2.
À la suite de la vente du groupe Taittinger-Louvre en 2005 au fonds Starwood Capital, il quitte toutes ses fonctions opérationnelles restant toutefois président du casino du palais de la Méditerranée jusqu’en 2009.
En 2010 il rachète avec sa femme Djamila l’hôtel Mont-Blanc à Chamonix3. L’hôtel est fermé pour rénovations pendant plus de deux ans et rouvre ses portes en novembre 2013. Cet établissement est dirigé par son fils Tarik et sa femme Janina.
En 2015 il devient actionnaire et administrateur du Groupe Hôtelier H8 Collection, H8 est propriétaire d’une dizaine d’établissements hôtelier de luxe.
Depuis 2017 il participe avec son fils Tarik à l’acquisition et à la gestion de petits hôtels parisiens situés notamment dans le 5ème et 17ème arrondissement de Paris.
Il s’adonne également à la musique en jouant de l’accordéon, son instrument favori.
Vie privée
Il est marié depuis 1991 avec Djamila Hachemi. De ce mariage sont issus quatre enfants : Alexandre, agent immobilier, Tessa, directrice associée d’Artheau Aviation, Tarik, directeur d’hôtels et Franz, artiste et graphiste.
Alliance Police nationale est le résultat de la fusion de deux organisations syndicales, le 9 mai 1995 :
Le Syndicat indépendant de la Police nationale (SIPN), représentant les gardiens de la paix (créé en 1951) ;
Le Syndicat national des enquêteurs (SNE), représentant les enquêteurs de police (créé en 1990).
En juin 1997, le Syndicat des gradés de la Police nationale (SGPN) rejoint Alliance Police nationale.
L’union de ces trois organisations est définitivement scellée au cours d’un congrès de fusion qui se déroule à Paris, les 13, 14 et 15 janvier 1998. À l’époque, Alliance Police nationale est le seul syndicat qui rassemble en son sein le corps de maîtrise et d’application. À la suite de ce congrès, Alliance Police nationale obtient son adhésion à la CFE-CGC.
Alliance Police nationale est connue pour sa proximité avec les politiques, particulièrement après l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur au début des années 2000. Le syndicat détient deux avantages. D’une part, celui du poids des représentants sur les carrières des policiers : ils influent sur l’avancement et les mutations. Ensuite, celui d’une proximité idéologique avec le RPR puis l’UMP. Ces liens privilégiés, qui perdurent sous la présidence d’Emmanuel Macron, lui permettent de faire approuver par les gouvernements successifs nombre de ses revendications3.
Début décembre 2018, le syndicat est victime d’une cyberattaque au cours de laquelle les données personnelles de 500 policiers ont été dérobées et diffusées par des « Anonymous » se revendiquant solidaires du mouvement des gilets jaunes4.
Fin 2020, Alliance, dans un contexte de mouvement contre les violences policières et la loi sécurité globale, boycotte le « Beauvau de la police » voulu par le président Emmanuel Macron avec les organisations de police. En effet, le syndicat ne s’estime pas satisfait des mesures prises pour assurer la sérénité des fonctionnaires de police dans leurs fonctions. Il considère être jeté en pâture et souhaite la mise en œuvre de plusieurs mesures, notamment le masque flou systématique sur les visages des policiers5.
Le ministre Darmanin accepte les conditions du syndicat, portant sur la gratuité des transports publics, une subvention pour leur mutuelle ou l’instauration de peines minimales dans les cas d’agressions de policiers. Il indique la tenue du Beauvau de la police le 25 janvier 20216.
Alliance Police nationale connait, selon les syndicats policiers concurrents, une radicalisation ces dernières années. Il lui est également reproché de porter des « revendications ultra-catégorielles » sans se préoccuper de l’intérêt de la société par rapport à sa police3.
Organisation
Alliance Police nationale comprend en son sein trois sections spécifiques (SGAP de Paris, Province-Dom/Rom et CRS) chargées à la fois de la tenue et de l’investigation.
Aux élections professionnelles de 2001, Alliance Police nationale réalise un score de 32 %.
En 2003, il devient le syndicat majoritaire sur l’ensemble du territoire8.
Il perd cette position en 2006, au profit de l’UNSA Police qui tire bénéfice de sa fusion avec le SNPT. Alliance Police nationale devient alors le deuxième syndicat des gradés et gardiens de la paix en recueillant 36,47 % des suffrages (4 points de plus par rapport aux élections de 2003, soit 3 500 voix supplémentaires).
Cette deuxième place est confortée en 2010, avec 37,61 % des suffrages, soit 2 000 voix de plus qu’en 20069.
Lors des élections professionnelles de 2014, Alliance Police Nationale devient le premier syndicat de police, de même que sa confédération, la CFE-CGC au ministère de l’Intérieur. Le syndicat obtient 41% des voix (4 points de plus qu’en 2010) pour l’élection à la commission administrative paritaire nationale contre 39% des voix (en baisse de 8 points) à Unité SGP Police-Force Ouvrière, 11% à UNSA Police, 5% à FPIP et des chiffres indéterminés aux autres syndicats 10,11.
Sa forte médiatisation en fait un syndicat particulièrement influent. Il comprend plus de 30 000 adhérents en 2022 et représente environ 44% des votants aux élections professionnelles de la police nationale3.
Le délégué général du syndicat indique en mai 2020, à propos d’une proposition de loi déposée par Eric Ciotti et visant à empêcher la diffusion d’images de fonctionnaires de police, que « la liberté de la presse et la sécurité des fonctionnaires sont, malheureusement, deux principes opposés. J’estime que la sécurité des policiers va au-delà de la liberté de la presse »14.
Le vendredi 12 juin 2020, environ cinquante policiers manifestent à l’appel d’Alliance Police nationale et de l’UNSA depuis l’Arc du Triomphe, l’avenue des Champs-Élysées pour finir place Beauvau devant les grilles du ministère de l’Intérieur, et dénoncent « les accusations de racisme portées contre les policiers »15.
Le 19 mai 2021, le syndicat prend part à une manifestation devant l’Assemblée nationale, rejoint par de nombreuses personnalités politiques de bords différents16. Au cours de cette manifestation, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance Police nationale, déclare à la tribune que « le problème de la police, c’est la justice »17.
Polémiques
En 2013, des tracts du syndicat Alliance Police nationale ciblaient les représentants du syndicat rival Unité SGP, selon Nicolas Comte son secrétaire national : « Ils ont publié une trentaine de tracts en deux mois nous ciblant, dont l’un nous représente avec un couteau poignardant un flic »18.
En juillet 2013, après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, sur son Facebook et sur Europe 1, l’organisation syndicale assure que des cadavres de l’accident ont été dépouillés, une affirmation contestée par le procureur et la préfecture et que le syndicat reconnaît comme erronée quelques jours plus tard 19 : un « dérapage dû à la fatigue » selon Frédéric Lagache, le secrétaire général adjoint du syndicat18.
Le 20 janvier 2015, à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, Le Canard enchaîné publie un tract que l’organisation syndicale avait distribué en avril 2013 exigeant l’arrêt immédiat de la mission de protection des locaux de la rédaction du journal Charlie Hebdo19.
Le 19 janvier 2019, Stanislas Gaudon, porte parole d’Alliance, défend un policier accusé de violences sur manifestant. Ce dernier affirme que le manifestant (qui conteste les faits) lui avait craché du sang au visage en lui disant : « J’ai le sida, tu vas crever ! ». À cette occasion, il est rappelé dans les médias que la salive ne peut pas transmettre le VIH, de même que le sang à l’air libre ; des scientifiques et des personnalités associatives estiment par ailleurs que « c’est scandaleux de la part de ce syndicat d’utiliser et de relayer dans certains médias cet argument pour légitimer les violences »20,21.
En juin 2019, le syndicat émet un tract menaçant directement le gouvernement et les autorités judiciaires. Le texte affirme ainsi que « si nos collègues venaient à être injustement condamnés, nous saurons ce qu’il nous reste à faire » et que « nous serons attentifs à toute décision arbitraire et nous sommes préparés à réagir au besoin ». Marianne analyse ces propos en se demandant s’il s’agit « de menaces de défection »22.
Durant la campagne présidentielle de 2022, le syndicat invite plusieurs candidats à présenter leurs propositions en matière de sécurité. À cette occasion, le candidat Éric Zemmour affirme vouloir mobiliser les policiers dans un « combat de civilisation » contre les banlieues qui seraient des « enclaves étrangères » abritant « une autre civilisation avec laquelle on ne peut pas coexister pacifiquement ». Ces propos sont applaudis par l’assistance23,24.
Notes et références
Ivanne Trippenbach, « Eric Zemmour veut faire des policiers des « chasseurs » dans sa guerre contre les « racailles » », Le Monde.fr, 4 février 2022 (lire en ligne [archive], consulté le 5 février 2022)
« Le syndicat Alliance Police victime d’une cyberattaque, les données personnelles de 500 policiers dérobées », SudOuest, 12 novembre 2018 (ISSN1760-6454, lire en ligne [archive], consulté le 5 mai 2022)
Juliette Bénézit, « Une proposition de loi d’Eric Ciotti pour empêcher la diffusion d’images de policiers suscite un tollé », Le Monde.fr, 29 mai 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 31 mai 2020)
Il en a parlé à de multiples reprises dans ses divers écrits publics. Il l’appelle Titou.
C’est un policier du Commissariat de Cahors qui était toujours en activité durant les premières années de ses harcèlements à mon encontre, et qui est aujourd’hui à la retraite.
En 2009, le malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi, qui s’estimait parfaitement légitime en « policier » du site d’information Rue89, décrétant qui avait le droit d’y écrire et en chassant tous les autres au moyen de harcèlements phénoménaux commis en bande organisée avec ses complices dits « déconnologues », s’y affichait dans les commentaires en photographie, arborant une véritable casquette de policier que son ami Titou lui avait donnée.
En 2010, il écrivait sur ses blogs que son ami Titou le conseillait pour toutes ses exactions à mon encontre.
Il en a toujours parlé comme d’un ami de très longue date.
Ce policier qui est un de ses meilleurs amis et complices depuis de très nombreuses années ne peut pas ignorer quelles sont ses sources de revenus. Or, pour l’essentiel, il a toujours vécu de trafic de drogue. C’était déjà le cas dans les années 1980 lorsqu’il allait chercher la drogue en Afghanistan sous une couverture de guide de trek dans l’Himalaya, et il a toujours continué en France après y être définitivement rentré et s’être installé dans le Lot (tous les toxicos de ce département le connaissent). Officiellement, il était au RSA, ou au RMI antérieurement. Il y était déjà en 1994 lors de la création d’AC !, un ensemble de collectifs de lutte contre le chômage, la précarité et les exclusions dont il a toujours été très proche, tandis que sa complice Josette Brenterch du NPA de Brest en prenait le contrôle dans cette ville en usant de ses méthodes habituelles (manipulations, sournoiseries, grande brutalité, violences, etc..). Se connaissaient-ils déjà à cette époque ? Etant données ses accointances particulières en Afghanistan et au Pakistan, pays où il dit avoir vécu trois ans, c’est très probable. Selon ses dires, il était toujours au RSA en 2009, quoiqu’en 2003 il fût devenu propriétaire d’une grande maison à Puy-l’Evêque grâce à un autre de ses très bons amis, le conservateur en chef du patrimoine du château de Malmaison, Alain Pougetoux, aux moeurs sujettes à interrogations, qui l’avait achetée pour lui par « amitié ». Il n’a jamais cherché de travail et vivait bien, faisant vivre toute sa famille, peut-être pas dans l’opulence, mais au moins sans difficulté financière particulière. Au mois de février 2009, alors que les harcèlements dont j’étais victime sur le site Rue89 depuis plusieurs longs mois prenaient encore de l’ampleur, s’organisaient, devenaient systématiques et quotidiens, Pascal Edouard Luraghi dit Cyprien Luraghi décidait d’ouvrir l’atelier de dépannage informatique qu’il a toujours aujourd’hui – une ouverture fictive pour une activité très légère, totalement inconnue de tous les professionnels de la région, et qui dès lors lui servait de couverture en cas de plainte de la part d’une des victimes de ses harcèlements démentiels sur le site Rue89 : elle lui permettait de se présenter comme un père de famille irréprochable, avec une activité professionnelle tout à fait régulière, ne vivant même pas aux crochets de la société… A son activité habituelle de trafiquant de drogue, il ajoutait en fait une activité désormais très bien organisée de cybercriminel et harceleur pour laquelle il ne sera pas plus poursuivi que pour le trafic de drogue, en dépit des plaintes de plusieurs victimes.
Est-ce son ami Titou qui lui garantit l’impunité quoi qu’il fasse ?
Il a dit lui-même à de nombreuses reprises que ce policier était bien complice de toutes ses exactions à mon encontre.
Ce policier souhaitait-il, par exemple, passer quelques années en prison pour s’être rendu complice de l’assassinat de Patricia Bouchon le 14 février 2011 ?
Bien évidemment, non.
Il est certain qu’il assure autant qu’il peut les arrières de son complice le criminel Pascal Edouard Cyprien Luraghi dont, au minimum, il facilite toutes les activités criminelles.
Très probablement Pascal Edouard Cyprien Luraghi devait-il déjà à cet ami de n’avoir jamais été inquiété par la police pour son activité habituelle de trafic de drogue.
Même chose pour la pédocriminalité. Il est impossible que son ami Titou ne sache pas que le psychopathe Pascal Edouard Cyprien Luraghi est pédophile.
Depuis que je suis harcelée par ce malade, en effet, je l’ai vu à de nombreuses reprises évoquer publiquement sa pédophilie de manière à peine voilée et ne suis bien évidemment pas la seule, il a toujours choqué bien des internautes sur cette question.
Comment son ami Titou pourrait-il être aveugle à ce sujet ?
Est-il pédophile lui aussi ? Font-ils tous les deux partie d’un même réseau pédocriminel ?
C’est fort probable.
Lui a-t-il fourni une aide substantielle pour l’organisation d’attentats islamistes ?
C’est encore probable.
P.S. : Le toxicomane notoire Laurent Dejean, qui a été condamné pour l’assassinat de Patricia Bouchon le 14 février 2011 à Bouloc (je pense qu’il est effectivement très impliqué dans cet assassinat, mais suis certaine qu’il n’était pas seul) travaillait à l’époque des faits comme plaquiste pour la société Riedi et fils ayant réalisé au moins un chantier à Cahors, auquel le condamné avait bien participé.
Je ne peux pas en faire le compte, je suis bien loin de tous les connaître.
Il faudrait ouvrir une liste publique, par exemple sur Wikipédia, ou mieux encore, une liste commune à de nombreux médias en faisant tous la publicité, où tous ceux qui en connaissent un peu pourraient inscrire des noms avec pour chacun d’eux quelques indications sur l’assassinat ou le décès suspect, ses circonstances et ses mobiles présumés en relation avec l’un de ces contrats.
On sait déjà qu’en 2004 plusieurs des protagonistes des négociations de 1994 sont morts dans des conditions étranges.
C’est le cas du dénommé Ali Ben Moussalem, en juin 2004.
De mon côté, je sais que j’étais encore très sérieusement menacée de mort au mois de juillet 2004, puisque de manière totalement inattendue, je m’étais retrouvée sous la protection d’un genre de milice spécialisée lors de mes déplacements parisiens après la parution le 8 juillet 2004 de l’article du Point ayant alors lancé en fanfare l’affaire dite Clearstream 2.
Je pense qu’il y en a encore à compter de 2010.
C’est le boulot du cybercriminel et malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi.
A compter de juin 2010, son rôle consiste en effet à agiter la toile et bien du monde à mon sujet pour provoquer des règlements de comptes et identifier les derniers témoins gênants, afin de les assassiner.
Dès le 19 juin 2010, il fait publiquement circuler mon nom en l’associant à l’affaire de l’attentat de Karachi du 8 mai 2002. Et à compter de l’automne 2010, comme pour ma part je n’ai toujours pas été assassinée, il va de plus me dénoncer comme « mécréante » sur une multitude de sites islamistes et comme « poucave » sur un site fréquenté par des voyous.
Par ailleurs, le retour de la grande fête islamiste avait été annoncé dès le 20 juin 2010 (voir ci-dessous), soit au lendemain du démarrage de cette monstrueuse campagne de calomnies publiques dont j’ai toujours été victime jusqu’au mois de décembre 2012, la diffusion des montagnes de calomnies et des produits des graves atteintes à l’intimité de la vie privée associées s’étant toujours poursuivie depuis 2013 d’une manière moins visible.
Comme pour le tout début de la fête islamiste organisée par mes harceleurs, à l’automne 1993, la coïncidence de dates est exacte.
Josette Brenterch était déjà associée aux harcèlements dont j’étais victime en 1993, 1994 et toutes les années suivantes. A Brest, c’est elle qui a toujours tout organisé. Et c’est encore elle qui donne son feu vert à son complice le malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi pour toutes ses publications me concernant à compter du 19 juin 2010. Dans sa plainte délirante de 2015 contre moi, ce dernier a bien dit que c’était Josette Brenterch qui le « renseignait » à mon sujet, il ne cite personne d’autre. Elle le « renseignait » en fait à mon sujet depuis au moins deux ans, c’est-à-dire depuis le début de ses harcèlements à mon encontre sur le site Rue89, en 2008. C’est elle qui a toujours organisé tous les cyberharcèlements dont j’ai été et suis toujours victime.
Cette spécialiste en contre-insurrection qui a vécu une partie de son enfance à Orléansville, où son père gendarme était en poste, et est ensuite elle-même restée liée à la Gendarmerie comme aux partisans de l’Algérie française ayant très tôt rejoint le Front national après l’Indépendance de l’Algérie, se trouve donc continuellement associée à tous les attentats islamistes qui ont été commis en France ou contre des Français de l’année 1993 jusqu’à ce jour.
Son organisation terroriste, la LCR devenue NPA en 2008, est en partie financée par des fonds en provenance d’Arabie saoudite. Cela se sait depuis très longtemps.
Inspire est un magazine en ligne en anglais publié par l’organisation terroriste Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). Cette revue a été fondée en juillet 2010 à destination des jeunes Britanniques et Américains1,2. Plusieurs extrémistes internationaux et nationaux, qui interprètent radicalement l’islam, seraient influencés par le magazine et auraient, selon certains rapports, fabriqué des bombes en suivant les modes d’emploi parus dans celui-ci3,4. C’est un important vecteur de propagande en faveur de toutes les branches d’Al-Qaïda, ainsi que des groupes qui orbitent autour5. Il a été découvert par le SITE Intelligence Group6.
(en) NewsCore, « ‘How to Make Bomb in Kitchen of Mom’ Featured in Al Qaeda’s 1st English Magazine », Fox News, 1er juillet 2010 (lire en ligne [archive], consulté le 21 septembre 2013)
(en) Forbes, « The al-Qaeda Brand Died Last week », Forbes.com, 6 septembre 2011 (lire en ligne [archive], consulté le 19 septembre 2013)
Ci-dessous les deux seuls papiers que j’ai pu trouver où leurs deux noms sont cités.
Ils concernent l’affaire de l’attentat de Karachi du 8 mai 2002 (à ce moment-là, j’étais au fond du lit, je récupérais tant bien que mal après avoir encore frôlé la mort par assassinat).
Que vient donc faire Jean-Louis Gergorin dans cette affaire ?
Quand et pourquoi a-t-il demandé à Gérard Willing un rapport détaillé sur Ali Ben Moussalem ?
A-t-il entretenu des relations avec lui, lesquelles et quand ?
Cela me concerne, non ?
Enfin, oui, je suis concernée, c’est sûr.
C’est intéressant, ça, dites donc :
Pour tenter de calmer les choses, Jacques Chirac va faire intervenir son ami libanais, Rafic Hariri, qui possède également la nationalité saoudienne. 130 millions d’euros sont versés par Hariri sur un compte de Takieddine ouvert à la banque de la Méditerranée, à Beyrouth. Trois versements sont effectués : le 7 avril 1997 (75 millions), le 31 décembre 1997 (25 millions) et le 31 mai 1998 (30 millions.
Mais pas sûr que Ben Moussalem soit satisfait. D’autant qu’il commence à être « lâché » par la famille royale saoudienne, comme l’indique une note de la DGSE, datée du 7 octobre 1998.
La disgrâce de Ali ben Moussalem pourrait être une conséquence des enquêtes menées par l’entourage du roi Fahd sur les commissions que l’intéressé a perçues dans le cadre de contrats d’armements. Il lui a été demandé, en avril 97, de justifier au plan comptable la disparition d’un milliard de dollars.
Ma petite plainte l’a déjà calmé, il n’y a plus d’attentat. Par contre, elle gêne, elle pourrait bien déclencher une grosse instruction. Et donc, le chef de l’Etat en personne décide de lui donner des millions… pour le faire taire ?
Au mois d’avril 1997, j’avais encore quelques relations avec mes harceleurs qui me demandaient toujours de disparaître, et cette fois de quitter la France, de partir à l’étranger le plus loin possible, d’aller me cacher au fin fond de la forêt amazonienne et ne plus jamais revenir… puisque je n’étais toujours pas capable de me prostituer…
En fait, j’aurais été plus facile à assassiner hors le territoire de la DST qui leur avait déjà causé quelques soucis.
Mais je n’ai jamais obéi à un proxénète.
Et hop ! Dissolution !
C’est la coke qui leur fait faire tout ça, comme dit Gérard Fauré ?
Ali Ben Moussalem : le fantôme de l’affaire Karachi
En savoir plus
Un nouveau personnage, un intermédiaire saoudien, cheik Ali Ben Moussalem, est désormais au cœur de l’enquête du juge Marc Trévidic. Il le soupçonne d’avoir pu commanditer l’attentat de Karachi (11 salariés français de la DCN tués le 8 mai 2002).
C’est un peu « le fantôme de l’affaire Karachi ». Ali Ben Moussalem est mort en 2004, en Suisse, dans des conditions jamais vraiment éclaircies. C’est « un fantôme » qui fait peur. L’homme était à la fois un riche homme d’affaires, propriétaire de palaces à Londres ou à Paris. Il était également le représentant officiel du royaume saoudien, titulaire d’un passeport diplomatique. C’était surtout l’homme clé des contrats d’armements, bien connu des services américains et des décideurs français. Ben Moussalem était aussi « l’exécuteur des basses œuvres », un proche des réseaux djihadistes.
Passez la souris sur chacun des points pour avoir des informations complémentaires.
<strong>En quoi Bin Moussalem pourrait être lié à l’attentat de Karachi ?</strong>
Takieddine Ben Moussalem
Parce que la piste privilégiée aujourd’hui par la justice est celle d’une vengeance d’intermédiaires qui n’auraient pas obtenu une partie l’argent promis en marge des contrats d’armements conclus, en 1994, par les balladuriens.
Il s’agit de la vente de sous-marins au Pakistan, mais surtout de la vente de frégates à l’Arabie Saoudite : le contrat « Sawari II ». Un méga contrat de 3 milliards d’euros, avec de juteuses commissions à la clé.
Alors que ces contrats sont déjà bouclés, un réseau d’intermédiaire, baptisé « le réseau K », est imposé au dernier moment par les balladuriens. On y retrouve le franco-libanais, Ziad Takieddine et son associé (libano-espagnol) Abdulrahman El-Assir. Ce réseau est, en réalité, piloté, par Ben Moussalem, avec comme dessein inavouable le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur.
<strong>Un opposant à Ben Mussalem débarqué par les balladuriens</strong>
Ceux qui tentent de s’opposer à ce réseau sont débarqués. C’est le cas de Jean-Claude Sompairac .
L’homme dirige alors la SOFRESA (Société française d’exportation de systèmes avancés), la structure française chargée de négocier le contrat saoudien. Son ami, ancien industriel de l’armement, Jean de Tonquedec, se souvient de cette éviction. « Lors d’un déjeuner, Jean-Claude Sompairac m’a raconté comment il a été évincé de son poste de président de la SOFRESA. Il était en train de préparer ses affaires parce qu’il avait un rendez-vous le lendemain en Arabie Saoudite avec le Prince Sultan, le ministre saoudien de la Défense, à propos du contrat Sawari II. Il reçoit un coup de fil du cabinet du ministre de la défense, François Léotard, lui demandant d’annuler son départ, et d’être dans le bureau du ministre le lendemain.Jean-Claude Sompairac explique que ce n’est pas possible, qu’on n’annule pas, comme ça, un rendez-vous avec le Prince Sultan, mais devant l’insistance du cabinet du ministre, qui était « son patron », il est obligé de céder. »
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Le lendemain, il se retrouve, donc, dans le bureau du cabinet du ministre.On lui explique qu’on vient de s’apercevoir qu’il avait déjà dépassé largement la limite d’âge et que, par conséquent, il est absolument nécessaire qu’il prenne sa retraite, et qu’il aille se reposer ! Il n’apprécie pas vraiment. Il demande à voir le ministre de la Défense, qui le rassure : « On va arranger ça, ne vous inquiétez pas. Rentrez chez vous, je vous passerai un coup de fil… » Jean-Claude Sompairac m’a dit : « Tu vois, ça fait déjà plusieurs années… et j’attends toujours le coup de fil du ministre !
Mais pourquoi était-il indispensable aux yeux des balladuriens d’éjecter Jean-Claude Sompairac de son poste ?
Jean-Claude Sompairac a toujours été opposé à tout versement de rétro-commissions, c’est-à-dire une commission qui retourne en France, explique Jean de Tonquedec. On paye un intermédiaire, qui vous renvoie de l’argent. Donc, Jean-Claude Sompairac était un obstacle qu’il fallait « éliminer ». Il n’avait pas besoin d’un Ben Mussalem, puisqu’il avait le contact direct avec le prince Sultan, et que le marché était sur le point d’être signé.
Et c’est finalement Jacques Douffiagues, un proche des balladuriens, qui prend la tête de la SOFRESA de 1993 à 1995.
<strong>De nombreuses rencontres avec les balladuriens</strong>
Balladur Leotard
Ben Mussalem était très proche des balladuriens confirme sur procès-verbal l’un de ses anciens collaborateurs, un français d’origine égyptienne, Aymard Amr Haggag.
« M. Ben Moussalem m’a expliqué que l’Arabie saoudite soutiendrait la candidature de Balladur car ils sont persuadés qu’il sera président de la République et que M. Léotard sera le prochain Premier ministre . Ben Moussalem conseille au roi de soutenir cette candidature. »
__ A la dernière minute, il y a un nouveau contrat, un nouveau réseau et donc des commissions supplémentaires qui n’étaient pas nécessaires pour signer le contrat Sawari II. Le « réseau K » qui rencontre des politiques dans des endroits publics, tels l’hôtel prince de Galles, l’hôtel Meurice ou le Ritz, était inutile.
Un emploi du temps versé au dossier judiciaire détaille ces multiples rencontres entre Ben Mussalem et les balladuriens entre 1993 et 1995.
Emploi du temps d’Ali Ben Moussalem
-30 octobre 1993 : Ben Moussalem à Paris. Rencontre avec le directeur de cabinet d’Edouard Balladur, Nicolas Bazire, et Takieddine.
18 novembre 1993 : Rencontre avec Edouard Balladur et son directeur de cabinet
24 décembre 1993 : Rencontre avec le ministre de la défense, François Léotard, et Takieddine.
1er janvier 1994 : Rencontre avec Edouard Balladur et Nicolas Bazire
-18 mars 1994 : rencontre avec François Léotard et Takieddine
-6 avril 1994 : rencontre avec François Léotard et Renaud Donnedieu de Vabres (conseiller du ministre de la Défense)
<strong>La colère de Ben Moussalem</strong>
Finalement, c’est Jacques Chirac qui remporte la présidentielle en mai 1995. Le robinet des commissions des intermédiaires balladuriens est immédiatement coupé. L’ « argent noir » des contrats d’armement est réorienté vers les réseaux chiraquiens. Ce qui déclenche la fureur de Ben Moussalem, comme l’explique au juge Trévidic Gérard Willing, un proche du renseignement français, ancien journaliste, spécialiste du monde de l’armement, reconverti dans l’intelligence économique, et informateur de la DST (Direction de la surveillance du territoire) à partir des années 1980.
chirac
J’ai appris que Ben Moussalem était fou de rage, à la suite de l’arrêt du paiement des commissions du contrat Sawari II. Il y avait un trou de 120 millions d’euros dans le versement de ces commissions.
Les contrats sont déchirés et Ben Moussalem n’est pas content , parce que l’argent qui devait lui revenir est allé ailleurs.
Gérard Willing raconte également au juge Trévidic avoir prévenu la DST, en 1994, que l’arrivée du « réseau K » dans les contrats d’armement « relevait d’un système de financement politique en faveur du Parti républicain et de l’association de M. Balaldur. »
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Très rapidement, la DST a mis des moyens techniques en place comme « des sous-marins » c’est-à-dire des voitures banalisées pour filmer les participants à des réunions à l’hôtel Prince de Galles ou ailleurs entre Messieurs Léotard, Bazire, Donnedieu de Vabres essentiellement. Ils faisaient de « la filoche » (surveillance) pour voir qui rentrait, qui était avec qui, les va-et-vient de ces personnes. La DST voulait avoir des photos de leurs têtes. Ils m’ont d’ailleurs montré ces photos pour que je les identifie.
<strong>« Pour une telle somme, on tue »</strong>
Gérard Willing assure aussi qu’Ali Ben Moussalem avait des contacts avec les mouvements djihadistes et Al-Qaïda.
Quand il y a eu l’attentat, je me suis rappelé que j’avais vu Ben Mussalem au Pakistan et qu’il avait apparemment des contacts avec des gens de l’ISI (les services de renseignement pakistanais). Je sais queBen Moussalem avait des entreprises communes avec Eslam ben Laden, un des frères d’Oussama. Il avait fréquenté Oussama quand celui-ci combattait les soviétiques et était le chouchou des Américains. Ben Moussalem a également était impliqué dans l’affaire de la BCCI, la banque pakistanaise, et dans l’Irangate (la livraison illégale d’armes à l’Iran par l’administration Regan pour financer les opposants au Nicaragua)
Juste après l’attentat de Karachi, Gérard Willing explique également avoir rédigé une note de synthèse à l’attention de son agent traitant de la DST (dont l’alias était « Verger »). Dans cette note datée du 13 mai 2002,Gérard Willing écarte la thèse officielle de « la nébuleuse Al Quaïda » pour se concentrer sur un mobile financier lié aux contrats d’armements.
Dans cette note intitulée « éléments de réflexion sur l’attentat de Karachi », Gérard Willing évoque une_« captation d’héritage »_ opéré à partir de 1996 par les amis orientaux du clan chiraquien au détriment de la coterie initiale ». Il parle du contrat Sawari II, et du « message » que constitue à ses yeux l’attentat de Karachi à destination des chiraquiens.
Ainsi, seuls l’émetteur et le récepteur du message sont a même de comprendre le sens implicite de la sommation à savoir : le règlement immédiat d’une dette en souffrance, estimée à 120 millions d’euros, plus les intérêts de retard. Pour une telle somme, on tue.
Gérard Willing affirme encore au juge Trévidic avoir remis un rapport de 100 pages sur Ben Moussalem à l’intention du général Philippe Rondot (conseiller auprès du ministère de la Défense), après l’attentat de Karachi.
« Beaucoup de gens ont dit que Ben Mussalem en voulait à mort à la France depuis des années, parce qu’il n’avait pas été payé. Dans le rapport très détaillé que j’ai fourni à Jean-Louis Gergorin, j’ai indiqué que depuis le début de sa carrièreBen Mussalem était considéré comme un tueur par les services saoudiens , l’homme des basses œuvres. »
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Il a tué des gens de sa main ou a fait assassiner des personnes au Moyen Orient et ailleurs. Plusieurs de ses associés ont fini d’une façon brutale. Je sais que Gérard de Villiers voulait écrire un livre sur Ben Mussalem appelé « Le safari club », mais on lui a demandé de ne pas le faire…
<strong>« Justifier au plan comptable la disparition d’un milliard de dollars »</strong>
Hariri
Pour tenter de calmer les choses, Jacques Chirac va faire intervenir son ami libanais, Rafic Hariri, qui possède également la nationalité saoudienne. 130 millions d’euros sont versés par Hariri sur un compte de Takieddine ouvert à la banque de la Méditerranée, à Beyrouth. Trois versements sont effectués : le 7 avril 1997 (75 millions), le 31 décembre 1997 (25 millions) et le 31 mai 1998 (30 millions.
Mais pas sûr que Ben Moussalem soit satisfait. D’autant qu’il commence à être « lâché » par la famille royale saoudienne, comme l’indique une note de la DGSE, datée du 7 octobre 1998.
La disgrâce de Ali ben Moussalem pourrait être une conséquence des enquêtes menées par l’entourage du roi Fahd sur les commissions que l’intéressé a perçues dans le cadre de contrats d’armements. Il lui a été demandé, en avril 97, de justifier au plan comptable la disparition d’un milliard de dollars.
<strong>Après le 11 septembre 2001, Ben Moussalem dans le collimateur des américains</strong>
Ben Laden
Les Américains se posent également beaucoup de questions sur Ali Ben Mussalem. Ils le soupçonnent même de financer des réseaux djihadistes , en lien avec un banquier égyptien, basé en Suisse, un certain Youssef Nada.
C’est ce que montre notamment un document du Trésor américain, du 4 janvier 2002, signé George B. Wolfe.
« A partir de la fin septembre 2001, Ben Laden et son organisation Al-Qaïda ont reçu une aide financière de la part de Youssef M. Nada et d’Ali Bin Mussalim. Depuis les années 1980, suite au retrait de l’armée soviétique d’Afghanistan, Mussalim, aidé par Nada, assurait des services indirects d’investissement à Al-Qaïda**. »**
Ils investissaient des fonds pour le compte de Ben Laden et en assurant des livraisons d’espèces sur demande de l’organisation Al-Qaïda. A partir d’octobre 2000, la banque Al Taqwa apparut comme assurant une ligne de crédit clandestine pour les proches de Ben Laden.
<strong>« Cela serait très embarrassant pour la famille royale »</strong>
Des accusations réitérées dans une autre note de synthèse américaine, versée à l’enquête du juge Trévidic
Pendant la fin des années 1980 et pendant les années 1990, Mussalim est intervenu à titre de conseiller de la famille royale saoudienne et a été impliqué dans la facilitation du financement de la résistance afghane provenant de la famille royale saoudienne, dont une partie est allée aux moudjahidin menés par Oussama Ben Laden. Alors qu’une partie des fonds étaient utilisée pour l’achat d’armes,la grande partie du financement est allée sur des comptes personnels contrôlés par Oussama Ben Laden .
« Depuis la fin de la guerre afghane, Mussalim, aidé par Nada, a continué à assurer des services d’investissement indirects à Al-Qaïda, en investissant des fonds pour le compte de Ben Laden et en assurant des livraisons d’espèces à l’organisation Al-Qaïda. La source a indiqué que si le lien entre Mussalim et Oussama Ben Laden était établi, cela serait très embarrassant pour la famille royale saoudienne, mais le dit lien serait difficile à démontrer puisque les fonds investis ont été bien dissimulés et qu’il n’y a eu que des versements en espèces qui ont été effectués à Al-Qaïda. »
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<strong>Le magistrat suisse qui a enquêté sur Ben Moussalem parle enfin</strong>
Claude Nicati
Après le 11 septembre 2001, la justice suisse enquête sur le financement du terrorisme. Ces accusations américaines sur Ben Mussalem sont versées à la procédure suisse. A l’époque, les investigations sont menées par le substitut du Procureur général, à Berne, Claude Nicati.
Il s’exprime pour la première fois, sur le sujet. Malgré sa volonté d’en savoir plus auprès des Américains, Claude Nicati repart les mains vides…
« Nous sommes allés à Washington pour tenter d’en savoir plus auprès du département du Trésor américain. On leur a dit que nous étions prêts à enquêter mais qu’on voulait en savoir plus sur l’origine de leurs informations (sur la banque Al Taqwa et ben Mussalem). »
La réponse des Américains a été la suivante : « Merci d’être venu, mais on ne peut pas vous donner ces informations parce qu’elles proviennent de nos sources qui doivent rester confidentielles. » Nous, autorités de justice, accompagnés par des policiers venus spécialement sur place, on s’est donc retrouvés face à des services de renseignement américains qui ne voulaient pas donner leurs sources.
Finalement, l’enquête suisse n’a pas mis en lumière des liens financiers directs entre Ben Moussalem et des réseaux terroristes. Aucune charge n’est retenue. L’enquête est close le 31 mai 2005.
<strong>Un proche de Ben Mussalem… à quelques mètres d’un camp djihadiste</strong>
Pas de preuves au sens judiciaire du terme, donc, mais de forts soupçons sur d’étranges mouvements de fonds, se souvient Claude Nicati…
« On avait mis en évidence des fonds sur lesquels on pouvait se poser la question du bien-fondé économique de telle ou telle transaction. Mais ce n’est pas parce que vous avez ce doute que ça en fait forcément une transaction à connotation criminelle. Lorsque vous mettez en évidence qu’un virement part sur quatre autres entités financières, quatre autres banques, dans je ne sais quel pays, avant de revenir vers la banque émettrice, vous vous posez la question : pourquoi est-ce qu’il faut quatre banques ? »
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Pourquoi ça doit partir dans différents pays avant de revenir, sans plus-values, ni moins-values. On ne comprenait pas, ça n’avait pas de justification économique .
Les soupçons de la justice suisse ont également portés sur l’entourage de Ben Moussalem, explique encore Claude Nicati.
Nous avions mis en évidence qu’un des personnages s’était rendu en Afghanistan peu de temps avant les attentats du 11 septembre 2001. On avait récupéré une vidéo de son parcours en 4X4.Il s’était approché jusqu’à 200 mètres d’un camp d’entrainement de djihadistes . Le seul problème, c’est que la vidéo s’arrêtait là. Mais ça ne démontrait pas qu’il était entré dans le camp ou qu’il avait eu des contacts avec les djihadistes. Cette information s’est arrêtée là. C’était quand même surprenant, parce que si moi, je m’étais rendu à 200 mètres d’un camp d’entrainement de djihadistes, j’aurais eu quelques problèmes… Mais eux, ils n’ont eu aucun souci. Ils sont revenus sains et saufs. C’était un soupçon de plus, mais ce genre de soupçons n’est pas suffisant . En 2005, nous avons donc classé le dossier, faute d’élément probant. Il restait un doute mais le doute devait profiter à l’accusé. Nous n’avons pas transmis le dossier au tribunal, et rendu une ordonnance de non-lieu.
<strong>« Toujours une omerta autour de ce dossier »</strong>
le juge antiterroriste marc trévidic empêché de se rendre à alger
Aujourd’hui, l’enquête du juge Trévidic se heurte au mur du secret-défense. Quasiment aucun document n’a été déclassifié sur Ali Ben Moussalem, suscitant l’incompréhension de certaines victimes de l’attentat, comme Gilles Sanson, gravement blessé à Karachi.
« C’est complètement impossible que la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure, ex-DCRI) n’ait aucun document sur Ben Moussalem au vu de l’importance du personnage. »
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Je suis complètement outré quand je vois que les services français mettent une chape de plomb sur le fait le financement du terrorisme international passait par les grands contrats d’armement ! C’est vraiment inavouable, sous un gouvernement de droite, comme de gauche. Il y a toujours une omerta autour de ce dossier.
<strong>Une avocate tente de contourner le mur du secret-défense</strong>
L’avocate de Gilles Sanson, Marie Dosé, a donc décidé d’engager une procédure inédite. Elle souhaite que des témoins soient directement entendus par la Commission chargée du secret-défense, qui décidera ensuite si leur témoignage peut être « déclassifiée »…
Je réclame la déclassification des informations, non pas écrites, mais orales, qui concernent Ben Moussalem. Le ministère de l’Intérieur et la DCRI nous expliquent qu’il n’y a pas de document écrit soit ils ont disparus, c’est-à-dire qu’on les a fait disparaitre, soit il n’y en a jamais eu mais ça, j’en doute beaucoup ! En tout état de cause, on nous dit qu’on ne peut pas déclassifier ces documents, puisqu’ils n’existent pas. Donc je demande à ce qu’on déclassifie les informations qui seraient en possession de témoins (des agents, des informateurs, des fonctionnaires…) couverts par le secret de la défense nationale qui concernent Ben Mussalem.
« Ces informations existent, parce que lorsque des témoins sont entendus dans cette affaire par le magistrat instructeur, ils ne disent pas que ça n’existe pas, ils disent que c’est couvert par le secret-défense : donc, ils savent quelque chose. Il suffit de les libérer. Les règles du code de procédure pénale, comme les règles du code de la défense, le permettent. La Commission consultative du secret de la défense nationale auditionnera ces témoins et dressera un procès-verbal de ces auditions. Elle dira si, à son avis, on peut déclassifier ou non, telle ou telle information dans ces auditions. Et le ministre décidera, ou pas, de les « libérer » de leur secret. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible. Inédit, certes, mais pas impossible. »
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<strong>« Vous allez arrêter de nous emmerder avec vos bâtons merdeux ! »</strong>
Parmi les personnes qui oppose actuellement le secret-défense à la justice, il y a notamment un ancien responsable de la DST,Eric Bellemin-Comte.
Or, devant le juge Trévidic, Gérard Willing a raconté avoir évoqué le sujet Ben Mussalem lors d’un déjeuner, en 2004, dans un restaurant parisien avec Eric Bellemin-Comte.
Nous avons abordé le cas Ben Mussalem. Je m’étais souvent posé la question de savoir comment il avait pu être commandeur de la légion d’Honneur. Je me souviens qu’au sujet d’Ali Ben Moussalem, Eric Bellemin-Comte m’a dit : « Vous allez arrêter de nous emmerder avec vos bâtons merdeux ! » Ils en avaient marre que je leur amène des dossiers à problème qui pouvaient nuire à leur carrière.
De son côté, Eric Bellemin-Comte confirme qu’il connait Gérard Willing. En revanche, il ne « conserve pas de souvenir particulier » de cette conversation.
Petite précision : Eric Bellemin-Comte est aujourd’hui conseiller auprès du Coordinateur national pour le renseignement, à l’Elysée…
Attentat de Karachi : le témoignage qui révèle les mensonges de la DST
« Le Monde » révèle le témoignage d’un ancien agent qui confirme l’existence d’une enquête sur un personnage clé de l’affaire, dont les services ne retrouvent aucune trace.
Publié le 12 novembre 2015 à 22h18 – Mis à jour le 13 novembre 2015 à 13h10
Sur les lieux de l’attentat de Karachi, le 8 mai 2002. REUTERS
Personne ne connaît son nom. Dans le dossier d’instruction de l’attentat de Karachi, qui a fait quinze morts dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan, il apparaît sous son seul alias : « Verger ». Verger est un ancien agent de la Direction de surveillance du territoire (DST), l’ancêtre de la DGSI. Il n’avait encore jamais été entendu par la justice. C’est désormais chose faite. A la faveur d’un tour de passe-passe inédit, les magistrats instructeurs sont parvenus à contourner le secret-défense qui leur est opposé depuis le début de cette enquête.
DEPUIS 2009, LE JUGE MARC TRÉVIDIC CHERCHE À SAVOIR SI LE MOBILE POLITICO-FINANCIER A ÉTÉ VOLONTAIREMENT ÉTOUFFÉ AU PROFIT DE LA PISTE ISLAMISTE
Le témoignage de Verger, que Le Monde a pu consulter, a été déclassifié par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 octobre. Il vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire.
Depuis 2009, le juge Marc Trévidic – chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 – cherche à savoir si la DST a enquêté sur cet homme et le lui a caché. En d’autres termes si le mobile politico-financier a été volontairement étouffé au profit de la piste islamiste. Les anciens responsables des services qu’il a auditionnés sur ce sujet se sont systématiquement retranchés derrière le secret-défense. Et ses innombrables requêtes en déclassification concernant Ali Ben Moussalem se sont jusqu’ici heurtées à la même réponse : la DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses armoires.
Ce cheikh saoudien était à la tête d’un réseau d’intermédiaires – dont faisait partie Ziad Takieddine –imposé par le gouvernement Balladur dans plusieurs marchés d’armement en 1994 : la vente des sous-marins français Agosta au Pakistan et des frégates Sawari II à l’Arabie saoudite. Il est le pivot de la thèse selon laquelle l’attentat serait une mesure de rétorsion après l’interruption des commissions prévues par ces contrats. Quelques mois après son accession à la présidence de la République en 1995, Jacques Chirac avait décidé de mettre fin aux versements, qu’il soupçonnait d’avoir financé la campagne de l’ancien premier ministre devenu son rival dans la course à l’Elysée.
Ali Ben Moussalem – qui est mort en 2004 – est considéré comme la principale victime de cette décision, avec un préjudice estimé à 120 millions d’euros. Ses connexions avec les services secrets pakistanais et la mouvance terroriste en font, pour les tenants de la thèse politico-financière, un suspect potentiel.
Le témoignage de Verger ne suffit pas à étayer le mobile financier de l’attentat. Il confirme en revanche que le renseignement intérieur a bien observé des transactions entre Ben Moussalem et des membres du gouvernement Balladur dans les années 90. La scène qu’il relate a été immortalisée par des « sous-marins » de la DST, des véhicules placés devant la boutique Arije – qui occupait le rez-de-chaussée de la permanence de campagne de Balladur à Paris – en face de l’hôtel Prince de Galles, propriété de Ben Moussalem :
« En 1994-1995, je me suis intéressé aux activités de cheikh Ali Ben Moussalem et de son bras droit, Ziad Takieddine. Gérard Willing [le correspondant de la DST dont Verger était l’officier traitant] m’avait indiqué que la boutique Arije était une plaque tournante de trafics en tout genre et d’armes en particulier. La DST a placé cette boutique sous surveillance. A notre grande surprise, la campagne électorale étant lancée, nous avons observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble abritant Arije. (…) Donnedieu de Vabres [chargé de mission auprès de François Léotard] aurait rencontré Ben Moussalem à l’hôtel Prince de Galles. Ce dernier lui aurait remis deux valises, pleines, selon Gérard Willing, d’argent. Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : “Merci pour la France, elle vous le rendra.” »
Aucune trace de cette surveillance n’a été retrouvée dans les archives de la DGSI. Ce témoignage tend ainsi à confirmer les soupçons des parties civiles, convaincues depuis des années que l’appareil d’Etat leur cache la vérité. « Soit la DGSI ment à la justice et à son ministre de tutelle, soit les souvenirs de cet épisode peu reluisant de la rivalité entre Chirac et Balladur ont été détruits », explique Me Marie Dosé, avocate de plusieurs parties civiles.
Durant les sept premières années de l’instruction, une seule piste a été creusée par la DST : celle d’un attentat perpétré par la nébuleuse Al-Qaida. Il faudra attendre 2008 – et la divulgation par la presse d’un rapport confidentiel commandé par la DCN dès septembre 2002, le rapport « Nautilus » – pour que la piste d’une vengeance liée à l’arrêt des commissions s’impose comme une alternative.
Pendant six ans, le juge Marc Trévidic se heurtera au secret-défense opposé par les témoins qu’il auditionne. Faisant suite à de multiples demandes d’actes déposées par Me Dosé, il requiert en 2012, 2013 et 2014 la déclassification des notes de la DST sur Ben Moussalem. Il n’obtiendra qu’un seul document : l’analyse d’un article du quotidien suisse Le Temps, copieusement caviardée et ne présentant aucun intérêt pour l’enquête.
Les déclarations de Verger confirment – pour partie – celles du seul acteur de ce dossier à s’être montré prolixe sur le travail réalisé par la DST durant cette période : Gérard Willing. Cet « honorable correspondant » de la DST a affirmé dans le bureau du juge, le 28 janvier 2013, avoir enquêté sur Ben Moussalem dès 1994 et en avoir rendu compte à Verger, son officier traitant. Il précisait encore avoir transmis une note étayant la piste politico-financière cinq jours après l’attentat.
« Non – Non plus – Non plus – Non »
Son témoignage a depuis été régulièrement contesté – voire discrédité – par plusieurs anciens responsables de la DST. Aucune trace de son travail n’a jamais été retrouvée. Afin de vérifier ses assertions, le juge Trévidic a envoyé le 6 mai des questionnaires à remettre à cinq témoins qu’il n’avait pu entendre ou qui s’étaient retranchés derrière le secret-défense. Les réponses à ces formulaires ont été envoyées directement au ministre de l’intérieur – sans passer par le cabinet du juge – afin que le secret-défense ne puisse lui être opposé. A charge ensuite pour le ministre de les classifier, pour les déclassifier dans la foulée, ce qui est chose faite depuis le 23 octobre.
Les destinataires de ces questionnaires étaient : Jean-Louis Gergorin (ancien directeur de la stratégie du groupe Matra), Raymond Nart (ancien directeur adjoint de la DST), Eric Bellemin-Comte (ancien chef du service de la DST chargé des contacts avec Gérard Willing), Jean-Jacques Pascal (ancien directeur de la DST) et le fameux Verger. Le seul à avoir fait état dans ses réponses d’un travail sur Ben Moussalem est celui dont l’identité demeure à ce jour un mystère. Interrogé sur l’existence de cet agent, l’ancien directeur adjoint de la DST, Raymond Nart, affirme pourtant que l’alias « Verger » ne lui évoque « aucun souvenir ».
Eric Bellemin-Comte – aujourd’hui conseiller auprès du coordinateur national du renseignement à l’Elysée – continue lui aussi d’assurer que, « de mémoire », aucun travail n’a été effectué sur Ben Moussalem par son service. Quant à Jean-Jacques Pascal, ses réponses sont une succession de variations lapidaires sur le thème de la négation :
« J’ignore tout de Monsieur Gérard Willing – Non – Non plus – Non plus – Non – J’en ignore tout – Je ne connais pas le Cheikh Ali Ben Moussalem – Rien – Non. »
Treize ans après les faits, cet ancien patron de la DST continue de se dire convaincu, « à tort ou à raison », que l’attentat est le fait de « la mouvance taliban ».
Vous m’auriez demandé, j’aurais pu dire très tôt qu’il y avait bien des complices en Belgique.
Enfin bon, passons. Je ne suis ni homme ni fonctionnaire, donc totalement inintéressante pour tout magistrat qui se respecte, n’est-ce pas, et pareil pour les avocats et les journalistes.
Avec le temps, néanmoins, les enquêteurs sont bien parvenus à établir un scénario, sans pouvoir toutefois le prouver judiciairement.
Où l’on reparle à la fois du GIA et d’islamistes plutôt marocains qu’algériens, dont certains seraient venus de Belgique, comme pour les attentats du 13 novembre 2015.
Les poseurs de bombe étaient peut-être toujours dans la rame au moment de l’explosion, et deux Marocains figurent parmi les victimes.
Ils auraient peut-être cherché à faire exploser leur bombe à Saint-Michel comme au mois de juillet 1995.
Je n’en suis pas du tout convaincue. J’étais dans les parages et toujours très surveillée, donc, Port-Royal c’était très bien.
Reste une question : pourquoi un seul attentat ?
Alors ça, c’est très simple : ils ont arrêté après le dépôt de ma première plainte avec constitution de partie civile.
Leurs commanditaires ont peur de la justice. Ils savent que tous les magistrats ne sont pas encore complètement pourris, quoiqu’un grand nombre d’entre eux leur soient effectivement totalement acquis pour avoir été CORROMPUS.
Aussi, mes plaintes avec constitution de partie civile ont toujours sur eux un effet calmant, même s’il ne dure pas indéfiniment, juste le temps pour eux de s’assurer que le juge ne fera rien, comme d’habitude.
Ils sont en effet connus de la justice depuis très longtemps, mais les magistrats ont pour habitude de détruire tous les dossiers qui les concernent au lieu d’enquêter ou de poursuivre.
Le problème de ces magistrats est évident : les preuves de la culpabilité des criminels qu’ils décident de blanchir ou disculper sont aussi des preuves de leur corruption et restent toujours des preuves contre eux et leurs protégés tant qu’elles ne sont pas détruites. C’est pourquoi ils détruisent tous ces dossiers compromettants, pour eux-mêmes comme pour leurs corrupteurs.
Au mieux ils vont garder le faux en écriture publique par lequel ils auront tout à la fois blanchi les criminels qui les ont corrompus, et calomnié leurs victimes, mais tout le reste est bien détruit.
Une fois, j’ai surpris une conversation entre un juge d’instruction et un substitut du procureur de la République, à Brest, à propos d’une affaire assez sensible qui affolait la Chancellerie, laquelle suivait de très près l’évolution des évènements. Je me trouvais dans un bureau voisin du leur et attendais le retour d’une greffière partie me chercher un document quelconque. J’étais donc parfaitement silencieuse et ils ne se sont pas rendu compte que j’étais là, dans la pièce voisine, toutes portes ouvertes, entendant tout ce qu’ils disaient. Leurs échanges portaient sur ce qu’ils allaient pouvoir inventer, une fois de plus pour couvrir des coupables, et je les ai en fait surpris en train de fabriquer leur faux en écriture publique. Peu importe aujourd’hui de quelle affaire ou de quels gros mensonges ou inventions judiciaires il s’agit. Ce que j’avais trouvé de plus sidérant, c’est qu’ils étaient manifestement rodés à l’exercice, auquel ils se prêtaient avec beaucoup de naturel et de décontraction. C’est leur quotidien, ça ne les dérange absolument pas. Quant aux appels de la Chancellerie, ils en riaient aux éclats. Celui qui décide des mensonges et inventions, c’est le juge d’instruction. L’autre n’arrêtait pas de rigoler. Je précise aussi qu’il y avait mort d’homme, quand même. Qu’il s’agisse de viols (qui les font rigoler même en public), ou de meurtres ou assassinats, donc, c’est la même chose, ils se marrent tout autant et se moquent continuellement, non seulement des victimes, mais également des lois de la République, du droit, de la vérité, de la justice, de l’Etat qui les emploie.
Attentat contre le RER Port-Royal à Paris (France)
Un peu plus d’un an après la vague d’attentats ayant frappé la France, le 3 décembre 1996, à 18h03, une bombe a explosé dans une rame du RER B à la station Port-Royal.
Le bilan officiel de cet attentat est de 4 morts et 170 blessés.
Les victimes décédées
– Hélène VIEL, ressortissante canadienne âgée de 36 ans, est décédée alors qu’elle se trouvait avec son mari Frank STONEBANK, lui-même grièvement blessé, en voyage de reconnaissance dans la capitale. Le couple testait la durée du trajet en RER entre leur résidence et un futur lieu de travail.
– Mohamed BENCHAOU et Younes NAIT SLIMANE, ressortissants marocains âgés respectivement de 25 et 28 ans. Ces deux étudiants en mathématiques à l’Institut Galilée se rendaient ensemble à leur club de sport.
– Lucien DEVAMBEZ, âgé de 41 ans, militant CGT. Il se rendait à un cours du soir en vue de devenir permanent syndical pour la Seine Saint-Denis.
L’enquête
Les investigations menées par la Section Anti-Terroriste de la Brigade Criminelle de Paris ont révélé que l’explosion était due à une bombe artisanale confectionnée à l’aide d’une bouteille de gaz de 13 kg remplie de clous et d’écrous placée dans un sac de sport bleu. La bombe aurait été placée sous un siège au minimum par deux hommes alors que le RER se trouvait au niveau de la station Roissy Charles-de-Gaulle.
Le manque d’éléments matériels sur le scène de crime n’ont malheureusement pas permis de remonter la piste des auteurs de cet attentat qui, à ce jour, restent non identifiés.
En 2006, une cérémonie avait été organisée pour le dixième anniversaire de l’attentat en présence de nombreuses victimes et proches, ainsi que M. Pierre MONGIN, président de la RATP.
L’instruction est toujours en cours mais les pistes ne sont pas probantes, malgré l’interpellation, en 2012, d’un émir du Mouvement de la Jeunesse Islamiste Marocaine (MJIM), susceptible d’avoir été en lien avec l’attentat sans y avoir participé.
Attentat de Port-Royal : le puzzle terroriste reconstitué
Par J. C.
Publié le 13/01/2007 à 06:00, Mis à jour le 15/10/2007 à 06:15
PLUS de 200 témoins entendus, des investigations aux quatre coins de la France, des années à l’écoute de tous les « tuyaux » étranger ou français. Plus de dix ans après les faits, les auteurs de l’attentat de Port-Royal, qui a tué quatre personnes et blessé une centaine, courent toujours. De quoi alimenter les thèses de manipulations les plus diverses.
Les enquêteurs de la brigade criminelle et de la DST sont pourtant persuadés d’avoir la bonne hypothèse… tout en doutant de jamais pouvoir la prouver judiciairement. « Nous saurons la vérité un jour, peut-être très proche, lâche un haut responsable policier, mais nous ne pourrons peut-être jamais aller au-delà. » Le temps peut aussi être un adversaire : l’un des scellés, une empreinte digitale, ayant même été détruit dans un incendie ! Anciens combattants djihadistes
Le scénario, dressé en collaboration avec les RG parisiens est très simple : les poseurs de bombes sont venus de Belgique, ont déposé leur charge meurtrière et sont repartis aussitôt. Parmi eux, un chef réputé et une poignée d’anciens combattants des camps d’entraînement djihadistes en Afghanistan. Un petit noyau, alors inconnu des services de police et résidant en Seine-Saint-Denis, leur a apporté une aide logistique. Selon les services algériens, un certain « Azzedine » aurait joué un rôle important. Ces hommes auraient voulu frapper un grand coup à quelques jours d’un procès terroriste ouvert à Paris le 9 décembre.
Ce 3 décembre 1996 peu après 17 heures, ils sont trois à se présenter à la station de RER Roissy-Charles-de-Gaulle 2. À noter qu’un des suspects de Seine-Saint-Denis travaille à l’époque sur les lieux. L’un des terroristes fait le guet et les deux autres glissent avec difficulté sous une banquette de la rame KSOR 50, une bouteille de gaz de 13 kg contenant un mélange de nitrate de sodium du Chili, de la poudre noire, du sucre, des clous et des écrous. Des bouteilles d’essence accompagnent l’ensemble. Ces fanatiques ont-ils aussi quitté la rame ou sont-ils restés à bord pour régler tranquillement leur engin ? Les policiers penchent pour la seconde hypothèse.
Des renseignements, non recoupés, recueillis dans les milieux de l’ex-Front islamique du salut (FIS), indiquent que les poseurs de bombes, arrivés de Belgique en voiture, auraient quitté le RER Gare du Nord pour regagner aussitôt Bruxelles. Leur objectif était peut-être de faire sauter la bombe à la gare Saint-Michel, cible hautement symbolique dix-huit mois après l’attentat du RER Saint-Michel en juillet 1995. La déflagration se produira finalement à Port-Royal, à 18 h 05, soit moins d’une heure après le départ du train de Roissy-Charles-de-Gaulle.
Scénario convaincant, mais qui ne répond pas à une question troublante : pourquoi un seul attentat ? Volonté d’affirmer son leadership de la part du chef du commando ? Ce mystère-là demeure.
Un homme pouvant « être en lien », sans y avoir participé, avec le mystérieux attentat survenu le 3 décembre 1996 dans le RER parisien, qui avait fait 4 morts à la station Port-Royal, a été interpellé aujourd’hui à Marseille, a-t-on appris de sources proches du dossier. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, a été interpellé et placé en garde à vue à Marseille en attendant d’être transféré à Paris.
C’est la section antiterroriste de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, en charge de cette enquête, qui l’a arrêté en collaboration avec des policiers locaux de la PJ et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Le 3 décembre 1996, une bombe explosait dans le RER parisien, faisant 4 morts à la station Port-Royal. Les auteurs de cet attentat, jamais élucidé, courent toujours. La caractéristique de cet attentat était d’être un acte isolé. La bombe avait explosé plus d’un an après la fin de la série d’attentats ayant frappé la France en 1995.
Les deux Algériens jugés en octobre 2002 pour leur implication dans la série sanglante de 1995, Boualem Bensaïd et Aït Ali Belkacem, ont toujours nié savoir quoi que ce soit à propos de Port-Royal.
Il y a vingt ans, presque jour pour jour, l’explosion d’une bonbonne de gaz chargée de clous et de poudre faisait quatre morts et près de cent blessés dans le RER B.
Paris, le 3 décembre 1996. L’attaque de Port-Royal intervient un an après la campagne de terreur menée par le GIA en France, mais elle n’a jamais été revendiquée et l’enquête reste ouverte. LP/OLIVIER LEJEUNE
Par Louise Colcombet
Le 2 décembre 2016 à 07h00
18 h 3, le 3 décembre 1996. Un colis piégé éventre l’un des wagons de tête du RER B, station Port-Royal, en plein cœur de Paris. Dans la rame, bondée en cette heure de pointe, les dégâts sont énormes. L’effet de souffle provoqué par l’explosion de cette bombe artisanale, une bonbonne de gaz remplie de boulons et de clous pour en augmenter l’effet dévastateur, est terrible. Martine Monteil, alors patronne de la brigade criminelle au Quai des Orfèvres, garde ancré en elle le souvenir « d’une odeur âcre, mélange de fumée, de poudre noire et de sang qui nous a pris à la gorge à notre arrivée ». « Sur le quai, détaille-t-elle, nous slalomions entre les corps, les amas de ferrailles et les restes humains… Je me souviens du visage d’une jeune femme aux beaux yeux en amande, épargnée au milieu de cette horreur. Mais, quand mon regard est descendu, j’ai vu qu’elle était démembrée et éviscérée. C’était une Canadienne en voyage de noces à Paris. » Bilan de l’attaque : quatre morts et quatre-vingt-onze blessés. Immédiatement, tous les regards se tournent vers le terrorisme algérien. Un an plus tôt, le GIA avait mené une campagne de terreur dont l’acte de naissance, l’attentat du 26 juillet 1995 en gare RER de Saint-Michel, ressemblait en tout point à celui de Port-Royal : même cible, même méthode. Mais similitude ne vaut pas signature, et l’attaque ne sera jamais revendiquée. Vingt ans plus tard, en dépit d’une minutieuse enquête, qui reste ouverte, ses auteurs n’ont toujours pas été identifiés. Jean-Louis Bruguière, l’un des trois juges alors chargés de l’enquête, parle aujourd’hui d’un « attentat orphelin », « sans paternité établie ». « Les éléments matériels étaient minces, se souvient Martine Monteil. Nous n’avions rien ou si peu sur quoi travailler : un sac de sport d’un modèle très répandu, des clous et un minuteur qu’on peut acheter dans le commerce… » Aucune piste ne sera pourtant négligée. Remontant par exemple le fil de la poudre noire présente dans la bombe, les policiers interrogeront plus de 6 000 armuriers à travers le pays et 160 de leurs clients. En vain. Les coups de filet dans les milieux islamistes ne donneront rien de plus. « Ce genre d’enquête avance grâce aux services de renseignement. Mais là, nous étions vraiment secs, se souvient Jean-Louis Bruguière. C’est d’ailleurs assez extraordinaire car, avec le temps, des gens, en France ou à l’étranger, finissent toujours par parler. Pas dans ce cas. » Seules certitudes : en raison de son poids, le colis piégé aurait été déposé par deux hommes au moins, au départ du train, à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Mais l’absence de caméras de surveillance, à l’époque, n’a pas permis d’identifier les poseurs de bombe.
Le contexte de cet attentat isolé, intervenu à quelques jours de l’ouverture à Paris du procès d’une trentaine de militants islamistes marocains, a incité les enquêteurs à creuser la piste d’une implication du Mouvement de la jeunesse islamique marocaine (MJIM). L’un de ses cadres a d’ailleurs été arrêté en 2012 pour être interrogé sur l’attaque de Port-Royal, sans pour autant être mis en examen. Pour Jean-Louis Bruguière, fin connaisseur des milieux terroristes et auteur de plusieurs ouvrages*, l’hypothèse la plus plausible reste à ce jour celle du GIA. « Le réseau responsable de la vague sanglante de l’été et de l’automne 1995 avait été démantelé, on peut imaginer que des éléments résiduels aient pu monter cette opération, avance l’ancien magistrat antiterroriste. Mais pour qu’aucun élément ne soit jamais remonté aux services de renseignement, nuance-t-il, cela ne peut être le fait que d’une poignée d’hommes ayant agi localement avant de s’évanouir dans la nature. » *« Les Voies de la terreur », Ed. Fayard, 295 pages, 18 €.
Paris a connu à plusieurs reprises des vagues d’attentats terroristes qui ont causé de nombreuses victimes dans sa population, notamment en 1985-1986, et surtout en 1995, mais celles qui sont restées les plus présentes dans les mémoires sont évidemment les plus récentes et les plus meurtrières, celle du 13 novembre 2015, répétant à une toute autre échelle celle du 7 janvier 2015. Ces événements terribles nous invitent à en rechercher les origines lointaines dans un passé relativement éloigné, et relativement oublié par ceux qui n’en ont pas été directement victimes ou témoins. Mais de tous ces événements, le plus méconnu est peut-être celui qui a tué quatre personnes et en a blessé près d’une centaine le 3 décembre 1996 dans la station Port-Royal du RER parisien. Méconnu d’abord parce qu’il s’est produit un peu plus d’un an après la fin des attentats qui avaient frappé Paris et Lyon et qui auraient pu frapper également Lille durant l’été et l’automne 1995. Mais aussi parce que ses auteurs n’ont jamais été identifiés, arrêtés ni jugés. Ce qui en a fait jusqu’à nos jours un véritable mystère.
Le 3 décembre 1996, peu après 18 heures, une bonbonne de gaz remplie d’explosifs explosa dans une rame de la ligne B du RER en direction de Saint-Rémy-lès-Chevreuse, à la gare de Port-Royal (Vème arrondissement de Paris). Deux victimes moururent le jour même ; le bilan final fut de quatre morts et plus de 90 blessés.
Les faits établis par les enquêteurs peuvent se résumer ainsi : l’explosion a été provoquée par une bonbonne de gaz, cachée dans un sac bleu, et déposée au départ du RER, à la gare Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV. Elle contenait de la poudre noire et du soufre, des clous avaient été ajoutés pour renforcer son effet meurtrier. Un minuteur d’un modèle courant, en vente dans le commerce à usage ménager, servait de retardateur. Ces mêmes ingrédients ayant servi à la fabrication de plusieurs des engins explosifs utilisés lors des attentats de 1995, on pouvait supposer l’origine islamiste de celui-ci. Mais l’enquête, confiée aux juges Jean-Louis Bruguière, Laurence Le Vert et Jean-François Ricard, n’aboutit à aucune suite judiciaire, faute d’éléments tangibles.
Dix ans après, une cérémonie commémorative réunit sur les lieux des familles de victimes avec le directeur de la RATP Pierre Mongin et la déléguée de l’association SOS attentats, Françoise Rudetsky. Comme le déclara un proche de l’une des victimes, « Depuis toutes ces années, nous faisons face au mutisme des autorités. Nous avons interpellé plusieurs fois les différents gardes des Sceaux qui se sont succédés, mais sans résultat » ; et il s’en étonnait : « Pourquoi ce silence ? Nous ne voulons pas croire à la thèse d’un secret d’Etat. Nous croyons toujours en la recherche de la vérité ». Mais le journaliste du Parisien libéré Julien Heyligen dans la suite de son article intitulé « Dix ans après, l’attentat du RER B reste un mystère », observait que « si des similitudes dans le mode opératoire et le choix du lieu ont, à l’époque des faits, orienté les enquêteurs en priorité vers la piste algérienne, aucun élément formel n’est venu conforter cette hypothèse. Les traces matérielles sont quasiment inexistantes ».
A défaut, le contexte suggérait deux hypothèses. La première avait été formulée des 2005 par les journalistes Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire dans leur livre Françalgérie, crimes et mensonges d’Etat, publié par les éditions La Découverte (p. 491), qui défendaient la thèse d’un attentat islamistes téléguidé par le pouvoir algérien, comme ceux de 2015 : « le 4 (sic) décembre 1996, suite à des menaces d’Antar Zouabri, le nouvel ‘’émir national’’ du GIA, une énorme déflagration secoue le RER parisien à la station Port-Royal, à deux pas du boulevard Saint-Michel ». Et ils suggéraient une explication en lien avec l’actualité politique algérienne : « Interviewé à chaud juste après l’attentat, Abdelkrim Ould-Adda, l’un des plus hauts représentants du FIS en Europe, laisse entendre que le DRS a pu commanditer l’attentat : ‘’D’abord, il y a le référendum (du 13 novembre 1996), cette mascarade qu’il faut continuer à légitimer malgré le trucage évident des résultats et la protestation des partis d’opposition. Pour cela, il s’agit de faire diversion et de dissuader la France de se ranger du côté de l’opposition. Ensuite, il s’agit encore et toujours de discréditer les islamistes. Et pour cela, pas de meilleur moyen que de frapper en France’’ ». Mais les deux auteurs avaient eux-mêmes signalé auparavant que l’attentat s’était produit « alors que doit s’ouvrir à Paris le procès du « « réseau de Marrakech’’, ces jeunes beurs de La Courneuve qui assassinèrent des touristes espagnols sur le sol marocain en août 1994 ». En effet, ce procès allait s’ouvrir peu après, le 9 décembre, et durer jusqu’au 13. Les 34 prévenus, qui avaient participé à des attentats commis ou tentés à Marrakech, Casablanca, Fez et Tanger en août 1994, avaient été recrutés par Abdelilah Ziyad, un membre très actif du Mouvement de la jeunesse islamiste marocaine, qui avait été aussi en liaison avec des islamistes algériens. Quant aux deux principaux organisateurs des attentats de 1995 à Paris, les Algériens Boualem Bensaïd et Smaïn Aït-Ali Belkacem, ils ont nié à leur procès en 2002 savoir quoi que ce soit de celui du 3 décembre 1996.
Or du nouveau fut apporté par un article de Jean Chichizola dans LeFigaro le 13 janvier 2007. D’après celui-ci, « les enquêteurs de la brigade criminelle et de la DST sont pourtant persuadés d’avoir la bonne hypothèse… tout en doutant de jamais pouvoir la prouver judiciairement ». Il résumait ainsi leur version : « Le scénario, dressé en collaboration avec les RG parisiens est très simple : les poseurs de bombes sont venus de Belgique, ont déposé leur charge meurtrière et sont repartis aussitôt. Parmi eux, un chef réputé et une poignée d’anciens combattants des camps d’entraînement djihadistes en Afghanistan. Un petit noyau, alors inconnu des services de police et résidant en Seine Saint-Denis, leur a apporté une aide logistique. Selon les services algériens, un certain ‘’Azzedine’’ aurait joué un rôle important. Ces hommes auraient voulu frapper un grand coup à quelques jours d’un procès terroriste ouvert à Paris le 9 décembre », donc avant le procès du réseau islamiste marocain.
Il précisait ensuite les modalités de l’attentat : « Ce 3 décembre 1996 peu après 17 heures, ils sont trois à se présenter à la station du RER Roissy-Charles-de-Gaulle 2. A noter qu’un des suspects de Seine-Saint-Denis travaille à l’époque sur les lieux. L’un des terroristes fait le guet et les deux autres glissent avec difficulté sous une banquette de la rame KSOR 50, une bouteille de gaz de 13 kg con tenant un mélange de nitrate de sodium du Chili, de la poudre noire, du sucre, des clous et des écrous. Des bouteilles d’essence accompagnent l’ensemble. Ces fanatiques ont-ils aussi quitté la rame ou sont-ils restés à bord pour régler tranquillement leur engin ? Les policiers penchent pour la seconde hypothèse ».
Puis il ajoutait : « Des renseignements, non recoupés, recueillis dans les milieux de l’ex-Front islamique du salut (FIS), indiquent que les poseurs de bombes, arrivés de Belgique en voiture, auraient quitté le RER Gare du Nord pour regagner aussitôt Bruxelles. Leur objectif était peut-être de faire sauter la bombe à la gare Saint-Michel, cible hautement symbolique dix-huit mois après l’attentat du RER Saint-Michel en juillet 1995. La déflagration se produira finalement à Port-Royal, à 18 h 05, soit moins d’une heure après le départ du train de Roissy-Charles-de-Gaulle. Scénario convaincant, mais qui ne répond pas à une question troublante : pourquoi un seul attentat ? Volonté d’affirmer son leadership de la part du chef du commando ? Ce mystère-là demeure » [1].
Depuis, des faits nouveaux sont à signaler. En mars 2012, un homme « pouvant être en lien » avec l’attentat du 3 décembre 1996 avait été arrêté à Marseille, à la demande du juge Trévidic, mais selon le site de l’Association française des victimes du terrorisme, « les pistes ne sont pas probantes, malgré l’interpellation, en 2012, d’un émir du Mouvement de la Jeunesse Islamiste Marocaine (MJIM), susceptible d’avoir été en lien avec l’attentat sans y avoir participé » [2]. Puis le 10 décembre 2015, à la suite des attentats du 13 novembre à Paris, le magazine télévisé de France 2 Compléments d’enquête a révélé que Abdelilah Ziyad, l’ancien chef du MJIM condamné en 1996 à huit ans de prison et dix ans d’interdiction de territoire, mais libéré au bout de quatre ans et resté clandestinement en France, puis inculpé en 2010 par le juge Trévidic pour « complicité et recel de vols avec arme en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste », aurait été en 2009 le mentor de l’un des futurs terroristes du Bataclan, Omar Ismaïl Mostefaï, et qu’il prêchait encore sous un faux nom dans une mosquée de Troyes.
Ainsi, il semble que la vérité sur l’attentat du 3 décembre 1996 puisse un jour enfin apparaître. L’implication directe d’islamistes algériens semble désormais moins vraisemblable que celle d’islamistes marocains, même si ces deux milieux ne sont pas exclusifs l’un de l’autre. En tout cas, la sanglante expédition d’un commando venu spécialement de Bruxelles à Paris pour poser une bombe et repartir aussitôt a perdu son caractère singulier depuis le 13 novembre 2015.
Guy Pervillé
Pour en savoir plus :
Catherine Erhel, Le procès d’un réseau islamiste. 9 décembre-13 décembre 1996. Paris, Albin Michel, 1997.
Ahmed Chaarani, La mouvance islamiste au Maroc.Du 11 septembre 2001 aux attentats de Casablanca du 16 mai 2003. Paris, Karthala, 2004.
[1] Jean Chichizola, « Attentat de Port-Royal : le puzzle terroriste reconstitué », Le Figaro, 13 janvier 2007, p 11 : http://www.lefigaro.fr/france/20070113.FIG000000676_attentat-de-port-royal-le-puzzle-terroriste-reconstitue/ .
Entre la série d’attentats de l’année 1995 et celle-ci, le chef du GIA a changé et ses équipes en France ne sont plus exactement les mêmes, mais j’identifie toujours sans aucun mal leurs commanditaires pour les attentats commis en France ou contre des Français, et ceux-là sont bien toujours les mêmes.
Cet attentat fait bien partie de la même série que ceux de 1995.
Je vous le garantis.
On notera que la particularité de cette série, celle d’attentats commis dans le métro ou le RER, reste sa spécificité, il n’y en a pas eu d’autre par la suite.
Elle fait écho à la série d’agressions dont j’avais été victime dans le métro et le RER à compter du mois de mai 1994 alors que mes harceleurs, qui étaient bien les organisateurs de ces agressions, exigeaient de moi que je quitte mon emploi et la région parisienne.
Au mois de juillet 1995, alors que je m’attardais un peu trop à Paris, j’avais dû partir en courant et sauter dans le train pour dégager en 4ème vitesse après une sérieuse alerte. Et BOUM ! Justement au lieu de mon dernier RdV avant de quitter la capitale.
Le 17 octobre 1995, nous étions convoqués à la première heure au Conseil de Prud’hommes de Paris pour l’audience de « conciliation ». BOUM !
Le 3 décembre 1996, j’étais de nouveau à Paris pour un rendez-vous judiciaire. BOUM !
De plus, j’étais dans le quartier et étais passée par Port-Royal peu de temps avant l’explosion.
Etc, etc…
Etc…
Je suis poursuivie, pourchassée par un dingue qui s’amuse à organiser ces explosions à chaque fois que je dois revenir à Paris pour un de ces fameux rendez-vous. Etant toujours sérieusement menacée de mort après avoir déjà fait l’objet de plusieurs tentatives d’assassinat, je n’étais en effet plus vraiment chez moi depuis début 1995. En fait, j’avais déguerpi avant Noël, et pour le Noël de cette année-là, à l’endroit où j’étais censée prendre du repos à la campagne, j’aurai droit à une attaque en règle de la maison par tirs de billes en acier : toute une façade arrosée par les tirs nourris de plusieurs tireurs, ainsi que le toit; police appelée, tireurs envolés à son arrivée, résultat : rien, même pas un constat concernant la pelouse couverte de billes d’acier, lesquelles étaient bien visibles même dans l’obscurité. Et dans le même temps, les passagers d’un Airbus détourné étaient pris en otage…
Pour moi, c’est très clair.
D’année en année, ses exactions sont devenues de plus en plus dingues, délirantes, ahurissantes, effrayantes.
En 1994, il envoyait ses hommes de main m’agresser à mains nues à l’occasion de mes déplacements quotidiens à Paris, notamment dans le métro.
En 1995, il m’y faisait pourchasser à coups d’explosions faisant de nombreuses victimes.
Mais la fête islamiste avait commencé dès la signature du contrat de travail en 1993 :
Parmi les différentes thèses évoquées pour ces attentats, il est question de contre-insurrection et de deux Etats, l’Algérie et la France.
La spécialiste en contre-insurrection, c’est Josette Brenterch dont le père gendarme a été en poste à Orléansville avant l’Indépendance de l’Algérie. Elle n’a toujours fait que ça à la LCR depuis les années 1970 après son année de service militaire volontaire dans la Gendarmerie.
Et il n’y a pas tellement d’Etat là-dedans, mais uniquement des fonctionnaires et des élus CORROMPUS qui tous travaillent pour le crime organisé.
La plaque « À la mémoire des victimes de l’attentat du 3 décembre 1996 » est fleurie aux dates anniversaires de l’attentat (photo prise en décembre 2014).
L’attentat du RER B à Port-Royal s’est déroulé le 3décembre1996 à Paris.
Contexte
Cet attentat survient après ceux de 1995, également à Paris, qui avaient fait huit morts et cent cinquante et un blessés. Par deux fois, pour les deux attentats les plus sanglants, les 25 juillet et 17 octobre 1995, une bonbonne de gaz a explosé dans une rame du RER1.
Le 19 novembre 1996, une note de la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) adressée au secrétaire général de l’Élysée, Dominique de Villepin, et au directeur du cabinet du Premier ministre, Maurice Gourdault-Montagne conclut que « tous les indices recueillis sur le terrain laissent à penser que le débat qui ne peut s’exprimer à l’intérieur se transportera rapidement à l’extérieur en prenant à témoin, voire en otage, les communautés émigrées et les sociétés européennes, dont on peut attendre une caisse de résonance qui n’existe plus en Algérie »2.
L’explosion a été provoquée par une bonbonne de gaz, cachée dans un sac bleu, et déposée au départ du RER, à la gare de l’aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV. Elle contenait, en outre, de la poudre noire et du soufre, tandis que des clous avaient été ajoutés pour renforcer son effet meurtrier. Un minuteur d’un modèle courant, en vente dans le commerce et à usage ménager, faisait office de retardateur. Ces mêmes ingrédients ayant servi à la fabrication de plusieurs des engins explosifs lors de la campagne d’attentats de 1995, ces constatations ont permis de supposer l’origine islamiste de cet attentat5,6,7. Peu de temps après, une lettre du Groupe islamique armé (GIA) à Jacques Chirac, sans revendiquer explicitement l’attentat, réclame notamment la libération d’Abdelhak Layada, l’un des chefs du GIA, emprisonné à Alger et condamné à mort. Le GIA, indique Antar Zouari, émir du GIA, « est dans la voie des tueries et des massacres. Nous faisons ce que nous disons. Les événements de ces derniers jours le prouvent8 ».
Franck Johannes, « En 1995, la police avait manqué le chef du réseau. Les enquêteurs avaient réussi à arrêter presque tous les terroristes. Rappel des faits », Libération, 4 décembre 1996 (lire en ligne [archive])
Jacques Follorou, « L’alerte de la DGSE, deux semaines avant l’attentat du RER », Le Monde, 12 décembre 1996
Michel Henry, Nidam Abdi et Patricia Tourancheau, « Le plan Vigipirate rétabli dans tout le pays : Explosion meurtrière dans le RER, à la station Port-Royal. », Libération, 4 décembre 1996 (lire en ligne [archive])
« Attentat de Port-Royal: la poudre noire interrogée », Libération, 26 février 1997 (lire en ligne [archive])
Hervé Gattegno et Ericg Inciyan, « La nature de la bombe du RER semble confirmer la piste islamiste », Le Monde, 5 décembre 1996
Ericg Inciyan, « L’enquête sur l’attentat du RER se poursuit tous azimuts », Le Monde, 8 décembre 1996
Julien Heyligen, « Dix ans après, l’attentat du RER B reste un mystère », Le Parisien, 4 décembre 2006
« Le GIA menace de «détruire la France». Les islamistes algériens lancent un ultimatum à Chirac. », Libération, 26 décembre 1996 (lire en ligne [archive])
Franck Johannes, « L’antiterrorisme, un clan autour de Bruguière. Exclu de la famille: Gilbert Thiel, juge systématiquement tenu à l’écart des affaires importantes », Libération, 11 décembre 1996 (lire en ligne [archive])
« Bilan du plan Vigipirate en 1997 à Paris », Le Monde, 1er janvier 1998.
D’anciens agents des services secrets algériens (exilés) ont affirmé, à partir de 1997, que Zitouni et ses semblables travaillaient pour l’armée algérienne (en tant qu’infiltrés au sein du GIA), et pratiquaient une politique de contre-insurrection par la terreur, destinée à rompre le lien et la sympathie que la population avait pour les insurgés qui combattaient la junte militaire4.
Djamel Zitouni, alias Abou Abderrahamane Amine, est le fils de Mohamed Zitouni, vendeur de poulets — dans le quartier de Birkhadem, plus connu sous le nom de «quartier des Eucalyptus», à l’extrême sud d’Alger5. À l’âge de 16 ans il est exclu du collège pour mauvais résultats scolaires6. Il parle arabe et français7. Au début des années 1980, Zitouni fréquente assidûment une secte religieuse, « Takfir wal Hijra » (rédemption et exil) implantée surtout dans les grandes villes d’Algérie6.
En 1987, à l’âge de 23 ans, il rejoint la mouvance islamiste8 sous l’influence du premier chef d’un maquis islamiste en Algérie, Mustapha Bouyali, imam dans la localité voisine de Saoula, tué en 19879. Protégé par son ami d’enfance, Chérif Gousmi, imam dans une mosquée de Birkhadem10, il milite au FIS dans la ville de Birkhadem11.
En janvier 1992, il est arrêté à la suite de l’interruption des élections qui faillirent voir la victoire du FIS5.
En 1992-1993, il est détenu dans les camps du Sud algérien12 et, à sa sortie, il rejoint les groupes armés11.
En janvier 1993, il crée, son groupe, les « phalanges de la mort » (Katibet El Mout)6, commando de choc chargé des actions spectaculaires et des exécutions9.
Le 24 octobre 1993, il enlève trois fonctionnaires du consulat de France13 Jean-Claude et Michèle Thévenot14 et Alain Freissier10. Après intervention du cheik Abdelbaki Sahraoui15, ceux-ci sont finalement libérés16, porteurs d’un message du GIA en forme d’ultimatum. Il « enjoint aux étrangers de quitter le territoire national [algérien] avant le 1er décembre [1993]« 17.
Le 20 mars 1994, le quotidien El Khabar annonce à tort la mort de Djamel Zitouni18. Le 22 mars 1994 il fait égorger Roger-Michel Drouaire, patron français d’une petite société informatique algéroise et son fils Pascal19 sous les yeux de leur famille8. Le 3août1994, il attaque la cité Aïn-Allah, à Alger: trois gendarmes et deux employés de l’ambassade de France tombent sous les balles des terroristes. Grâce à ces attentats spectaculaires, Zitouni prend progressivement du galon au sein du GIA18. Il devient chef du GIA de la région de Saoula (Alger) et, en août 1994, il est nommé ministre des Moudjahidine et des Victimes de la guerre dans le « gouvernement du califat » formé par le GIA20.
Après la disparition de Cherif Gousmi21, abattu le 26 septembre 199422, le conseil (Majless ech-choura) du GIA le proclame émir national du « GIA » (Groupe islamique armé, le plus sanguinaire des mouvements terroristes algériens) en octobre 199422. Le 5 octobre 1994, il investit en plein jour, avec ses hommes de main, le principal établissement scolaire de Bir Khadem. Il somme les enseignantes de porter le hidjab sous peine de mort et de ne plus enseigner la langue française, « la langue des croisés »6.
Le 24 décembre 1994, il organise le détournement du vol d’Air France Alger-Paris 896923. Le chef du commando est Abdallah Yahia, un meneur redouté du quartier des Eucalyptus24. Après l’assassinat de trois passagers, dont Yannick Beugnet, cuisinier à l’ambassade de France, le premier ministre français Édouard Balladur obtient du président algérien Liamine Zéroual qu’il laisse décoller l’avion pour la France. À Marseille, le 26 décembre 1994, après l’exécution de 3 des otages, une intervention du GIGN aboutit à la libération des passagers, et à l’exécution des preneurs d’otage.
En mars 1995, le quotidien algérois El Watan annonce à tort son décès avec quelque 1 300 autres insurgés pendant l’une des offensives tout récemment lancées par l’armée algérienne contre les groupes islamistes25.
Le 3 mai 1995, El Hayat, un quotidien saoudien édité à Londres, publie un communiqué du GIA signé Abou Abderahmane Amine, pseudonyme de Djamel Zitouni, affirmant que « toute épouse de renégat doit quitter (celui-ci) car son mariage est considéré dissous du seul fait de son hérésie », et menaçant de tuer « la mère, la sœur et l’épouse des renégats » qui combattent son organisation26.
Le 11 juillet 1995, il fait assassiner à Paris le cheikh Abdelbak Sahraoui, cofondateur du FIS et imam de la mosquée de la rue Myrha (Paris-18e)27, qu’il considère comme «collabo»28, et il lance une série d’attentats dans les métro et RER parisiens à l’été 1995 (12 morts, 180 blessés). Dans une lettre datée du 19 août 1995 (remise quatre jours plus tard à l’ambassade de France à Alger) Djamel Zitouni somme Jacques Chirac de se convertir à l’islam dans les trois semaines29. «Embrassez l’Islam et vous aurez la paix!»30. Dans un communiqué diffusé au Caire le 6 octobre 1995, il revendique les attentats commis en France en riposte, dit-il, au soutien français au gouvernement d’Alger.
« Nous poursuivons maintenant, avec dignité et toute notre force, la voie du jihad et nos frappes militaires, cette fois au cœur même de la France et dans ses plus grandes villes31. Nous affirmons devant Dieu que rien n’entravera notre action, car elle constitue une louange à Dieu. Nous nous engageons à ne vous laisser aucun répit et à vous priver de toute jouissance jusqu’à ce que l’Islam puisse conquérir la France, de gré ou de force32. »
À la veille de l’élection présidentielle de novembre 1995, il menace de nouveau : « Le tombeau ou l’urne ». Les Algériens, on le sait, voteront massivement. Ses menaces à l’endroit des Algériens qui enverront leurs filles à l’école ou contre les femmes qui travaillent seront un échec33.
En novembre 1995, il fait assassiner deux responsables de la djaz’ara (le courant « algérianiste » du FIS) et anciens dirigeants du FIS ralliés aux GIA en mai 1994, Mohammed Saïd et Abderrazak Redjem, ainsi qu’une centaine de leurs compagnons accusés d’avoir tenté de prendre le pouvoir au sein de ces groupes34.Dans un communiqué daté du 2 janvier 1996 et publié vendredi 29 décembre 1995 par son bulletin Al Ansar, le GIA annonce sa décision de « déclarer la guerre » au FIS et à l’AIS, auxquels il ne pardonne pas d’avoir multiplié les condamnations de ses exactions. Dans ce texte, signé de son chef, Djamel Zitouni, le GIA appelle ainsi les hommes de l’AIS à « se repentir » et réaffirme sa « détermination » à « combattre tous ceux qui luttent pour le retour aux élections ». Il estime que le FIS « se débat dans le bourbier de la démocratie impie et va jusqu’à renier les moudjahidin et désavouer leurs actes ». Il accuse en outre la djez’ara d’avoir voulu lui faire un « coup d’État », confirmant ainsi indirectement avoir exécuté Mohamed Saïd et Abderrezak Redjam35.
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept moines trappistes français de l’Ordre des Cisterciens de la stricte observance, âgés de 50 à plus de 80 ans sont enlevés dans leur monastère de Notre-Dame de l’Atlas, à Tibéhirine, situé près de Medea36. Dans le communiqué, numéro 43, portant le cachet de l’«émir» Djamel Zitouni, le 18 avril 1996, soit vingt-trois jours après l’enlèvement, et publié le 26 au Caire par le journal El Hayat37 la France est sommée d’obtenir la libération d’Abdelhak Layada37 membre-fondateur et premier émir du GIA, d´octobre 1992 à juin 199338 arrêté en mai 199339 au Maroc, où il est parti acheter des armes et extradé en Algérie en 199540 et condamné à mort en juin 199541 et détenu à la prison algéroise de Serkadji. Le 30 avril, un certain « Abdullah »42 (en fait Mustapha Abdallah43), interlocuteur des ravisseurs se présente au consulat de France à Alger. Il est porteur d’un message de Djamel Zitouni et d’une cassette audio comportant un enregistrement de la voix, bien reconnaissable, de chacun des sept moines, daté du 20 avril44. Le 21 mai, le communiqué no 44 du GIA, relayée par la radio Médi 1 de Tanger, annonce la mort des otages45 : « Nous avons tranché la gorge de tous les moines conformément à notre engagement. Louange à Dieu »46. Leurs têtes sont retrouvées le 30 mai en bordure de la route nationale Alger-Médea, 800 mètres environ avant le carrefour d’entrée à Médéa. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés47,48.
En mai 1996, la direction d’Al Ansar fait publier un numéro dans lequel elle annonce qu’elle se dissocie de Zitouni et qu’elle cesse de le soutenir49. Le 15 juillet 1996, un communiqué présenté comme émanant du Madjless Echoura (Conseil consultatif) du GIA, reproduit par l’AFP, annonce la mise à l’écart de Djamel Zitouni50. Le 16 juillet 1996 un peu après 20 heures2, Djamel Zitouni est tué par un escadron de katibat El-wafa, d’Ali Benhadjar, au contrebas de Tamesguida. Le communiqué du GIA daté de samedi 27 juillet 199651 qui rend publique l’information ajoute qu’Antar Zouabri, prend la tête de l’organisation52,34.
Djamel Zitouni avait signé un livre de 62 pages21, probablement rédigé par un érudit de son entourage, «Des origines des salafistes et des devoirs des Moudjahidine», un opuscule retraçant l’historique du GIA et exposant la démarche et les objectifs de son organisation9. Il y affirme « quiconque quitte le GIA est passible de mort », « le djihad contre les mécréants, gens du livre, chrétiens ou juifs est un devoir pour tous les croyants », « tous les moyens doivent aller aux combattants, même si pour cela devaient mourir les enfants, les nourrissons et les affamés »53.
Liens avec les services de sécurité algériens
Selon d’anciens officiers algériens, il aurait ainsi entretenu dès l’année 1993 des rapports réguliers avec les services de sécurité d’Alger. C’est ce qu’affirment depuis la fin des années 1990 le colonel Mohamed Samraoui, ex-militaire algérien réfugié en Allemagne auteur de Chronique des années de sang (Denoël, 2003)54 ainsi que le capitaine Hocine Ouguenoune, ancien du DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité, ex-Sécurité militaire) qui témoigna à ce sujet dans le magazine 90 minutes, sur Canal plus, en novembre 200255.
Autre témoignage éclairant les liens qui unissaient Zitouni et la sécurité militaire algérienne, celui du capitaine Ahmed Chouchane, interviewé dans la même émission de télévision. Instructeur des forces spéciales de l’armée algérienne lors du coup d’État de 1992, il refuse de tirer sur la foule en raison de ses sympathies islamistes. Jeté en prison, il en est ressorti de sa cellule au printemps 1995 par sa hiérarchie militaire qui lui fait une étrange proposition: devenir l’adjoint de Djamel Zitouni et éliminer des responsables islamistes refusant de travailler avec les services :
« la proposition émanait du général Kamel Abderahmnane et de Bachir Tartag, du Centre principal militaire d’investigation de Ben Aknoun, raconte aujourd’hui Chouchane. Ils m’ont dit à propos de Zitouni: c’est notre homme, et c’est avec lui que tu vas travailler. »
Chouchane refuse et se réfugie en Grande-Bretagne. Abdelkader Tigha, ancien cadre du Département du renseignement et de sécurité (DRS), l’ex-Sécurité militaire algérienne affirme sur RFI 13 mai 2004 que Zitouni avait été retourné par les services algériens :
« À l’époque, j’étais en fonction au CTRI de Blida, et c’est là que Zitouni a été approché et recruté par un cadre du CTRI, proche du général Lamari. C’est le commandant Abdelhafid Allouache. »
Ces témoignages tendent à confirmer que Djamel Zitouni, présenté comme chef du GIA d’octobre 1994 à sa mort, en juillet 1996, était bien instrumentalisé par de hauts responsables de la sécurité militaire algérienne qui l’utilisaient en sous-main pour terroriser la population, assassiner ou discréditer les islamistes et contraindre la France à continuer à les soutenir, malgré les accords de Rome.
« Zitouni, marionnette des militaires ? demandait en souriant Yves Bonnet, ancien patron de la DST, à un journaliste de Canal Plus en 2002. « Prouvez-le, maintenant qu’il est mort!… » Ce que le préfet entendait dire sous la forme d’une boutade, c’est que l’assertion selon laquelle Zitouni aurait été un « agent algérien » est facile à formuler après la mort du terroriste mais qu’elle n’a en réalité aucune consistance.
En 2008, Rémy Pautrat, ancien secrétaire général de la défense nationale, racontera au journaliste Nicolas Beau, de Bakchich.info, qu’à l’automne 1994, Smaïn Lamari, alors numéro 2 du DRS algérien, s’était vanté à Paris auprès de Raymond Nart, son homologue à la DST française, d’avoir épargné Djamel Zitouni, facilitant ainsi son arrivée à la tête du GIA et de le « tenir bien en main »56. Rémy Pautrat confirmait ainsi un témoignage qu’il avait accordé au magazine 90 minutes, sur Canal plus, en 2002 :
« L’anecdote m’avait frappé. Ils avaient effectivement épargné Zitouni alors que tout avait été fait pour que l’embuscade soit un succès et qu’ils auraient pu tuer tout le monde s’ils l’avaient voulu. Ils l’avaient donc épargné volontairement (…) qu’on ait épargné un type parce qu’on avait déjà des contacts avec lui et qu’on pensait qu’après, il prendrait la relève, ce qui s’est effectivement passé, et qu’il serait plus accommodant, cela me paraissait dans l’ordre des choses. »
À partir de cette date, le juge anti-terroriste Marc Trévidic, chargé de l’enquête sur l’assassinat des moines de Tibhirine, s’interroge officiellement sur les liens que Djamel Zitouni aurait pu entretenir avec le DRS algérien et demande la levée du secret défense57.
À l’automne 2009, les documents déclassifiés par la France montrent que dès 1996, le général français Philippe Rondot s’interrogeait déjà sur la nature exacte des liens unissant Djamel Zitouni, chef du GIA et Smain Lamari, numéro 2 du DRS (ex-sécurité militaire). Dans une note confidentielle adressée à la DST le 24 mai 1996, Rondot écrit même que « Très (trop) longtemps — et pour des raisons d’ordre tactique —, Djamel Zitouni et ses groupes ont bénéficié d’une relative tolérance de la part des services algériens. Il aidait (sans doute de manière involontaire) à l’éclatement du GIA et favorisait les luttes intestines entre les groupes armés58. »
Gilles MILLET, « Quand les divisions du GIA rejaillissent sur la France. Jugé par les islamistes trop impliqué dans le conflit algérien, l’Hexagone se retrouve en première ligne. », Libération, 11 septembre 1995 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
Gilles MILLET, « Un nouveau pas sur la piste Zitouni. La revendication émane d’un groupe soupçonné depuis longtemps. », Libération, 9 octobre 1995 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
Gilles MILLET, « Le meurtre de Sahraoui, premier d’une série destinée à punir Paris », Libération, 2 octobre 1995 (lire en ligne [archive]).
Pasquier Sylvaine et Baki Mina, « Antar Zouabri, le nouvel émir tueur », L’Express, 2 janvier 1997 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
2012 AFP, « La vague d’attentats islamistes de l’année 1995 en France », La Dépêche, 21 mars 2012 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
Patricia Tourancheau, « Le FIS doute des revendications du GIALes deux textes signés Djamel Zitouni font toujours l’objet d’expertises. », Libération, 10 octobre 1995 (lire en ligne [archive]).
José GARÇON, « Algérie: feu Djamel Zitouni des GIA. L’émir déchu aurait été victime d’un affrontement entre factions islamistes. », Libération, 29 juillet 1996 (lire en ligne [archive]).
José GARÇON, « Algérie: les groupes armés se déchirent. Dans un communiqué, le GIA déclare la guerre au FIS et à l’AIS. », Libération, 11 janvier 1996 (lire en ligne [archive]).
Le Monde avec AFP, « Moines de Tibéhirine : les juges recherchent les témoins », Le Monde, 1er février 2012 (lire en ligne [archive]).
« Des émirs plus sanguinaires les uns que les autres – Jeune Afrique », Jeune Afrique, 17 janvier 2005 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
La Croix, « La vérité n’est toujours pas faite sur ce crime de Tibhirine », La Croix, 6 septembre 2010 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
L’Obs, « [INFO OBS] Moines de Tibéhirine : « Abdullah », le suspect que la France protège », L’Obs, 8 février 2011 (lire en ligne [archive] , consulté le 3 septembre 2020).
Julia FICATIER (avec Marie BOËTON), « Les circonstances de la mort des trappistes de Tibhirine restent controversées », La Croix, 21 décembre 2009 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
« Djamel Zitouni, émir déchu du GIADur parmi les durs, il aurait été évincé de la direction du Groupe islamique armé. », Libération, 16 juillet 1996 (lire en ligne [archive]).
« Un pneu peut en cacher un autre », L’Humanité, 10 novembre 1997 (lire en ligne [archive], consulté le 3 septembre 2020).
Antar ben Mohamed ben Kacem ben Rabie Zouabri (en arabe : عنتر زوابري), dit « Abou Talha Antar » ou « Abou Talha », est le 8e chef du Groupe islamique armé (GIA), un groupe terroriste islamiste armé.
Antar Zouabri est né le 9mai1970 à Boufarik1, cadet de six enfants: cinq fils : Ali, Ramdane, Achour, Toufik et Antar et une fille Khalida2. Ses parents originaires de Médéa avaient migré vers la Mitidja afin de s’installer dans un domaine colonial situé vers Boufarik. Son père Mohamed Zouabri, occupait, avant l’indépendance, un poste d’employé municipal3. Sa mère Aïcha était la seconde épouse de son père. L’un des frères aînés d’Antar Zouabri, Ali (alias « Aliouette »), s’engage en 1989 dans la première djemaa, celle de Mansouri Meliani, est élu du FIS de Boufarik où il instaure des tribunaux islamiques, et devient en septembre 1992 l’un des adjoints d’Abdelhak Layada à la tête du GIA de la Mitidja4. Ali Zouabri est abattu par les forces de sécurité le 3novembre1993. En 1993, Toufik, le cadet, subit le même sort. Puis en 1997, c’est le tour d’Ahmed et de Rachid. À cette date, Antar Zouabri est le seul des frères encore vivant . À Boufarik, peu de personnes le connaissaient, à l’école il se faisait discret. Perçu comme un mauvais élève issu d’une famille pauvre, il devient très vite voleur et mandataire au marché de gros en fruits et légumes de la ville de Boufarik5.
Activiste du FIS depuis son adolescence, il a fait partie des islamistes envoyés par Ali Benhadj en Irak. En 1993, alors qu’il fait son service militaire, Antar Zouabri déserte et part rejoindre le « GIA », alors dirigé par Abdelhak Layada. En mars 19936, il commet son premier meurtre connu : il assassine les Saheb, un couple d’ingénieurs agronomes et militants communistes. En juillet 1993, il revendiquera ce crime5. Le 24 juin 1993, il participe à l’embuscade de Chréa, particulièrement meurtrière pour l’armée: 47 morts3. L’année suivante, il s’illustre par le massacre de la famille d’un policier à Haouch Gros. Il effectue des actes dignes d’un criminel : vols, viols, assassinats, … Grimpant vite les échelons, il devient chef du GIA de la région de Boufarik et bras-droit du nouveau chef Djamel Zitouni (1964-1996), qui est assassiné le 14juillet1996 à l’instigation d’un groupe rival.
Le 16 juillet, Antar lui succède. En août 1996, il promulgue une fatwa déclarant apostat tout Algérien qui refuserait de prendre les armes contre le pouvoir7. À ce titre, il organise des massacres de civils à Rais (29 août 1997 près de 400 morts8), Bentalha (du 22 au 23 septembre 1997, 300 morts, 67 blessés. un médecin et 5 femmes enlevés), Sidi Yourte et à Relizane (31 décembre 1997, 517 personnes assassinées au total, la plupart à l’arme blanche, dont plus d’une moitié de femmes et d’enfants; janvier 1998, 62 morts)9… Il revendique ses tueries dans un communiqué publié à Londres le 25 septembre 1997 à 13h3010. en annexe du dernier bulletin Al Ansar. «Le monde doit savoir que toutes les tueries, les massacres, les incendies, les déplacements de population, les enlèvements de femmes sont une offrande à Dieu»11. À partir de mai 199712, sa tête est mise à prix à 4 500 000 de dinars13, soit environ 67 000 euros14. On annonce à tort qu’il aurait été abattu le 22 juillet 1997 avec plusieurs dizaines de ses partisans 15,16 dans une casemate située au bord de l’oued Benabid, dans la région de Hatatba17.
Refusant la loi sur la concorde civile promulguée le 13 juillet 1999, par le président Bouteflika, il multiplie les actes de violence contre les populations18. Pourtant ses capacités militaires se réduisent. En juin 2001, il est à la tête de moins de 100 hommes, disséminés entre Blida, Médéa et Khemis Miliana19 qui recourent au vol pour se nourrir20. En proie aux offensives de l’armée algérienne et aux attaques d’organisations rivales comme le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Antar Zouabri privilégie la guérilla urbaine.
Il est tué à 31 ans le 8février2002 par l’armée algérienne devant les caméras de télévision, à Boufarik sa ville natale, surpris alors qu’il se trouvait en compagnie de deux proches collaborateurs, Boutheldja Fodhil et Hakim Boumediene21. Encerclés dans une maison située au centre-ville, à côté du stade municipal, la rue des Frères Kerrar22, il a résisté avec ses deux compagnons pendant trois heures aux assauts d’un commando du Groupe d’intervention spécial (GIS, structure relevant du contre-espionnage) et de policiers spécialisés, avant d’être abattu23.
Zouabri est le 8e chef du « GIA » abattu depuis 1992. Le 8 mars 2002, le GIA lui donne pour successeur Rachid Abou Tourab24,25.
Voici la dernière page du contrat de travail que j’avais signé le… 22 septembre 1993…
Cette signature n’était alors plus qu’une formalité, étant acquis que j’étais bien embauchée pour le projet dont nous avions tous discuté courant septembre (plusieurs entretiens).
Sur cette base, donc, le coup d’envoi de la grande fête islamiste de la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest et de ses amis du crime organisé avait déjà été donné, la veille, 21 septembre 1993, avec l’assassinat de deux géomètres français en Algérie.
Bien évidemment, à cette époque, je n’avais pas prêté la moindre attention à cette concomitance d’évènements, j’étais à mille lieues d’imaginer qu’un dingue eût pu s’amuser à fêter de la sorte sa prochaine victoire contre moi – à ce moment-là, il était sûr de pouvoir me faire assassiner très rapidement après les trois premiers mois de la période d’essai, mais n’a jamais obtenu tout à fait ce qu’il voulait.
Par contre, avec la série d’attentats de 1995, j’ai très bien compris.
Dès le premier attentat, j’étais sûre que c’était ça.
Les Français tués en Algérie depuis les années 1990
AFP
24 septembre 2014
Le monastère de Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine, le 31 août 2010, où sept moines cisterciens ont été enlevés en mars 1996 (AFP/Archives)
Rappel de précédents assassinats de Français en Algérie depuis 1990, date du début des violences islamistes, après l’annonce mercredi de la décapitation d’Hervé Gourdel par un groupe lié à l’organisation Etat islamique (EI). – 21 septembre 1993 : Assassinat de deux géomètres qui travaillaient à l’installation d’une ligne à haute tension dans la région d’Oran (ouest) – 7 décembre 1993 : Un Français à la retraite, Max Barbot, 67 ans, est assassiné à Larbaa, un village au sud d’Alger. – 1er février 1994 : Olivier Quemeneur, journaliste, est assassiné par balles à la Casbah d’Alger. – 21 février 1994 : Joaquim Grau, dit Vincent, est tué à Alger dans sa librairie les Beaux-Arts. – 22 mars 1994 : Roger-Michel Drouaire et son fils Pascal Valéry, sont tués dans leur domicile à Birkhadem (Alger). – 8 mai 1994 : Frère Henri Vergés et S?ur Paul Hélène Saint Raymond, deux religieux travaillant à la bibliothèque des lycéens de Bencheneb, sont tués sur les hauteurs de la Casbah d’Alger. – 3 août 1994 : Cinq Français (trois gendarmes et deux employés d’ambassade) sont tués à la Cité Aïn Allah à Dely Ibrahim (Alger). – 2 octobre 1994 : Un ingénieur, Jean-Pierre Manière, est enlevé à Baraki, dans la banlieue sud-est d’Alger. Il est retrouvé égorgé six jours plus tard. – 18 octobre 1994 : Assassinat de deux techniciens du groupe franco-américain Schlumberger, dont un Français. – 1er novembre 1994 : Un Français demeurant à Bouira, J.F Marquette, est retrouvé assassiné. – 24 décembre 1994: Quatre Algériens membres du GIA détournent un Airbus d’Air France assurant la liaison Alger-Paris. Trois otages, dont un Français, sont exécutés. – 27 décembre 1994 : Quatre religieux de la communauté des Pères blancs, dont trois Français, sont tués à Tizi Ouzou. – 22 janvier 1995 : Un commerçant français du nom de José Belaïche, tué au square Port Saïd à Alger. – 5 mai 1995 : Cinq ressortissants étrangers dont deux Français tués à Ghardaïa (sud) – 7 juin 1995 : un couple de Français, Louis et Gaby Jourdan, 65 et 61 ans, sont tués par balles à El Biar (Alger). – 10 novembre 1995 : Une religieuse, S?ur Odette Hélène Prévaut, est tuée à Kouba (Alger). – 27 mars 1996 : Sept moines cisterciens du monastère de Tibhirine (Médéa) sont enlevés. Leur mort est annoncé deux mois plus tard. – 1er août 1996 : L’évêque d’Oran Pierre Claverie et son chauffeur sont tués par l’explosion d’une bombe déposée à l’évêché. – Juin 2008 : un ingénieur français et son chauffeur algérien sont tués près de Lakhdaria (est d’Alger) dans un attentat à la bombe revendiqué par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique).
Je me tâte depuis un moment sur ce que je vais publier ou non à son sujet.
Comme auront pu le remarquer mes lecteurs les plus assidus, j’en ai vraiment marre de me taire sur tout, d’autant que je continue à payer extrêmement cher tous les crimes et délits dont j’ai été et suis toujours, moi, la victime.
Ce blog a été créé le 6 janvier 2015 pour prendre le relais du Petitcoucou venant d'être suspendu sans préavis ni avertissement en milieu de journée. Ayant eu cette fonction jusqu'au 1er février 2015, il devient un doublon du Petitcoucou suite à la réouverture de ce dernier après trois semaines de suspension, et sa reprise d'activité à compter du 2 février 2015.
Les statistiques de ce blog sont bloquées depuis le 21 janvier 2015. Plus aucun compteur n'est incrémenté, ceux des visites du jour restent à zéro, les mises à jour ne se font plus.
Avis du 24 janvier 2015
Mes statistiques "avancées" sont de retour et font apparaître un record de visites le 21 janvier 2015 - record très modeste, mais néanmoins record pour ce blog nouveau-né.
En revanche, les statistiques "basiques" sont toujours bloquées.
Tout cela m'évoque bien évidemment les petites manies de Cyprien Luraghi qui n'a jamais pu supporter de voir s'envoler le nombre de mes lecteurs, qu'il surveille comme le lait sur le feu depuis la création de mon premier blog, sur Le Post, début septembre 2009.
Avis du 26 janvier 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour. Tout se passe normalement. Le Chinois de Thaïlande est inactif sur ce blog.
Avis du 31 janvier 2015
Mes statistiques "basiques" sont de nouveau bloquées depuis le 29 janvier.
Avis du 1er février 2015
Retour de mes statistiques "basiques".
Avis du 3 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 1er février.
Avis du 6 février 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour. Tout fonctionne.
Avis du 11 février 2015
Mes statistiques "basiques" sont de nouveau bloquées depuis le 8 février.
Avis du 26 février 2015
Statistiques "basiques" enfin débloquées !
Avis du 27 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt...
Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
Avis du 4 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 1er mars. Merci de les débloquer et ne plus les bloquer ou les oublier en cet état à l'avenir.
Avis du 7 mars 2015
Statistiques "basiques" bien débloquées. Merci.
Avis du 25 mars 2015
Statistiques "basiques" bloquées depuis le 14 mars.
Avis du 2 avril 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour.
Avis du 26 avril 2015
Les statistiques "basiques" de ce blog sont encore bloquées, depuis le 10 avril 2015.
Avis du 28 avril 2015
Statistiques de retour. Merci.
Avis du 7 mai 2015
Je n'ai de nouveau plus de statistiques "basiques" depuis le 2 mai. Comme pour Petitcoucou, les statistiques "avancées" ont également disparu depuis deux jours.
Avis du 10 mai 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Merci. Me manquent encore les statistiques "avancées".
Avis du 14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
Avis du 3 octobre 2015
Les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro depuis le 1er octobre. Merci de me les rendre.
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