Encore une accusation de viol contre Patrick Poivre d’Arvor…
Et cette fois-ci, on apprend qu’il est excité par les vierges tout comme Michel Fourniret…
Pierre-Jean Chalençon a décidément de drôles d’amis : PPDA, Christophe Girard, protecteur du pédophile Gabriel Matzneff, également accusé de viols, Alain Pougetoux, protecteur et meilleur ami du pédophile Pascal Edouard Cyprien Luraghi, Oleg Sokorov, encore un individu aux moeurs étranges, etc…
Plus d’un mois après le classement sans suite de l’affaire PPDA, une femme raconte avoir été violée par l’ex-présentateur des journaux de TF1 alors qu’elle était âgée de 16 ans au moment des faits.
Alors que l’affaire Patrick Poivre d’Arvor vient d’être classée sans suite, un nouveau témoignage accablant fait son apparition à l’encontre du journaliste. Dans les colonnes de 20 minutes, une femme de 49 ans raconte le viol dont elle aurait été victime de la part de l’ex-star du «20 Heures» de TF1 en 1989 alors qu’elle était mineure, âgée seulement de 16 ans.
À l’époque, celle qui se fait appeler Caroline dans l’article du quotidien, souhaite rencontrer le comédien Francis Huster dont elle est fan. Pour ce faire, elle passe par Patrick Poivre d’Arvor qui l’invite alors sur le tournage de son émission «À la folie». Puis, tout aurait dégénéré dans la loge de celui-ci. «Il me fait entrer, et il ferme la porte à clef, explique-t-elle à nos confrères. Il ne me saute pas dessus tout de suite. Il me pose quelques questions. Il devient pressant. Il se rapproche. Il tente de m’embrasser à plusieurs reprises. J’essaye un peu de le repousser, mais je suis tétanisée. J’ai des images qui me reviennent. Je me revois par terre. Je le vois devant moi», poursuit-elle avant de s’arrêter sur «un détail qui en dit long». «Il savait que j’étais vierge. Quand il m’a pénétrée, l’hymen n’était plus là. Il me dit: “ah mais vous n’êtes plus vierge”, d’un air déçu.»
«Porter plainte ? Je crains les jugements et les réactions des autres»
À l’époque, l’adolescente, honteuse, ne porte pas plainte et ne dit rien à ses parents mais raconte cette histoire au journaliste Jean Roberto qui la rapporte dans le journal Minute. Le papier est baptisé «Un satyre à TF1» comme en témoigne le document retrouvé par 20 minutes. Si le nom de Patrick Poivre d’Arvor n’apparaît pas, le rédacteur contacté par le quotidien confirme qu’il s’agissait bien de la personne en question. Dans son article, la présumée victime explique pourquoi elle a décidé de ne pas déposer plainte. «Porter plainte? Je crains les jugements et les réactions des autres. Et puis, qui me croirait? Que me reste-t-il? La dépression nerveuse.» Survenus il y a plus de trente ans, les faits sont aujourd’hui prescrits.
On survivra, no problem. Elle n’était pas toute jeune et ça faisait des années qu’elle était cardiaque et qu’elle faisait des œdèmes pulmonaires à répétition…
Stéphanie Roza : « La focalisation sur la race et le genre fait aujourd’hui écran aux questions…
Philosophe spécialiste des Lumières et des précurseurs du socialisme, Stéphanie Roza vient de publier « La gauche contre les Lumières ? » (Fayard, 2020) dans lequel elle revient sur l’émergence, au…
C’est bien, ce qu’elle dit. Je retiens surtout ça : « les Lumières ne sont qu’un héritage et ne pouvaient pas prévoir la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui, ni Marx d’ailleurs. » …et je suis bien content de ne jamais avoir fréquenté les universités…
Oui mais, n’oublions pas qu’au Ciné Club (cela s’applique aussi au théâtre, peut-être même plus ?), ce n’est pas le film qui est chiant mais le débat qui vient juste après ….
Et voilà, excellemment conseillé par l’ancien procureur de Quimper Thierry Lescouarc’h, sur lequel pèsent de très gros soupçons de corruption au moins durant l’exercice de ses fonctions dans le Finistère de 2014 à 2020, Eric Dupond-Moretti vient de se voir signifier sa mise en examen pour prise illégale d’intérêts.
La justice soupçonne Éric Dupond-Moretti d’être intervenu comme ministre dans des dossiers dans lesquels il était impliqué comme qu’avocat. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
«Je ne vois pas pourquoi la Commission de l’instruction se priverait de mettre Éric Dupond-Moretti sur le gril toute la journée. Ne s’est-elle pas offert le luxe d’entendre le premier ministre Jean Castex, toute une demi-journée?» Pour ce bon connaisseur de la vie judiciaire, Éric Dupond-Moretti n’a pas fini de souffrir devant les juges de la Cour de justice de la République (CJR) qui l’a convoqué ce vendredi, à 9 heures précises, en vue d’une mise en examen.
Le garde des Sceaux, soupçonné d’avoir voulu régler des comptes à propos de dossiers dans lequel il était impliqué comme avocat, sera accompagné de ses trois avocats – Olivier Cousi, Christophe Ingrain et Rémi Lorrain – pour affronter les trois juges de cette commission. La confrontation risque d’être d’autant plus électrique que les principaux protagonistes se connaissent fort bien. Entre eux, quelques procès d’assises aux incidents d’audience musclés, que les deux hauts magistrats, Janine Dray et Catherine Schneider, n’ont sans doute pas oubliés. Un temps, la rumeur a d’ailleurs couru que ces dernières pourraient même se déporter à cause de ce lourd passif. «C’est absurde», souligne cette source judiciaire, un brin agacée. «Il n’y aurait aucun sens de se déporter d’une audience et pas de l’instruction dans son ensemble». La surprise du chef serait la présence du parquet général à cette première comparution. La Cour de justice de la République ne dérogeant pas au droit commun de la procédure pénale, rien n’empêche François Molins, ou l’avocat général Philippe Lagauche, d’être présent. «Cela arrive une fois sur deux cent cinquante», soupire, un peu las, ce magistrat de la Cour de cassation qui n’imagine pas une seconde une telle provocation.
Une requête en nullité
La défense du ministre, tient en trois points: Éric Dupond-Moretti martèlera qu’il n’a fait que reprendre des dossiers lancés par son prédécesseur, Nicole Belloubet, et que suivre l’avis de son administration – laquelle incluait l’avis du procureur général, François Molins. Il devrait également insister sur le fait qu’une enquête administrative n’est pas une sanction disciplinaire et que le décret de déport de ses fonctions vers le premier ministre a précédé toute décision de poursuite disciplinaire.
La défense ne manquera pas de renvoyer à l’envoyeur l’accusation de conflit d’intérêts. Outre la spectaculaire mise en cause de François Molins, l’Union syndicale des magistrats, l’un des syndicats de magistrats à avoir porté plainte, a aussi été parti pris en assistant plusieurs magistrats dans les deux affaires qui valent aujourd’hui à Éric Dupond-Moretti d’être mis en cause.
«Jamais un ministre étant passé devant la commission d’instruction de la CJR n’en est sorti sans être mis en examen. Et là, on sent bien que c’est ce que veulent les juges, il n’y a qu’à voir comment toute la procédure a été montée à l’envers», souligne-t-on dans l’entourage du ministre. Ce dernier point devrait servir de base à la requête en nullité de mise en examen, pour défaut d’indices graves et concordants. La défense commencera par soulever le fait que le garde des Sceaux a été convoqué par ses juges alors que la perquisition n’avait pas encore eu lieu à la Chancellerie et qu’un autre témoin clé n’avait pas été entendu, en l’occurrence sa directrice de cabinet Véronique de Malbec. À cela s’ajouteront les demandes d’actes, dont la plus retentissante sera la demande d’audition par la commission d’instruction de François Molins lui-même. Procéduralement, c’est lui qui devrait signer les réquisitions pour accorder ou refuser cette audition.
En tout état de cause, il s’agit du troisième garde des Sceaux dont la carrière politique ou ministérielle est mise à mal par la justice, pour ne pas dire en danger. On se souvient que, avant Éric Dupond-Moretti, la Cour de justice de la République avait mis fin à la carrière politique de Jean-Jacques Urvoas. Et que, en 2017, la mise en examen de François Bayrou l’avait écarté de la Chancellerie, quinze jours après sa nomination.
Eric Dupond-Moretti aurait dû se méfier, ces hommes-là ont quand même une grosse tendance à supplanter tous les autres…
Question du jour : Le Breton Thierry Lescouarc’h, ancien procureur de la République de Quimper, appelé à conseiller le nouveau ministre de la Justice sitôt après sa nomination l’année dernière, prendra-t-il bientôt sa place pour un intérim de quelques mois ?
Quimper. Le procureur Thierry Lescouarc’h nommé au cabinet du ministre de la Justice
Thierry Lescouarc’h, procureur de la République de Quimper (Finistère), est nommé au cabinet du ministre de la Justice à compter du 24 août. Il était procureur depuis le 1er septembre 2014.
Ouest-France Tanguy HOMERY. Publié le 21/08/2020 à 18h00
Thierry Lescouarc’h, procureur de la République de Quimper (Finistère), quitte ses fonctions ce dimanche 23 août 2020. Comme l’annonçait le Journal Officiel le 31 juillet, il est nommé « conseiller services judiciaires » au sein du cabinet du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. Cette nouvelle fonction sera effective à partir du 24 août 2020.
Breton d’origine, Thierry Lescouarc’h était arrivé au poste de procureur le 1er septembre 2014. Auparavant, il avait été procureur à Alès, dans le Gard.
Le procureur d’Alès prendra son nouveau poste en septembre prochain.
Le procureur d’Alès Thierry Lescouarc’h, âgé de 40 ans, est sur le départ. Originaire de Rennes, le magistrat retourne dans ses terres bretonnes, mais plus à l’Ouest encore puisqu’il est nommé à Quimper, dans le Finistère.
Une ville et un tribunal que Thierry Lescouarc’h connaît pour y avoir été substitut placé, au début de sa carrière, en juillet 2000. À Alès, où il était en poste depuis janvier 2010, on ne connaît pas encore le nom de son successeur.
Depuis hier, Thierry Lescouarc’h est procureur de Quimper. Ce Breton remplace. Éric Tuffery, muté à La Réunion.
Thierry Lescouarc’h |
Ouest-France Rosemary BERTHOLOM. Modifié le 02/09/2014 à 04h09 Publié le 02/09/2014 à 00h00
Profil
1974. Naissance à Rennes.
2000. Prête serment de magistrat
2006. Direction du service judiciaire à la chancellerie
2014. Nommé procureur de Quimper
Une masse de dossiers s’étale sur le bureau du nouveau procureur, Thierry Lescouarc’h. Depuis hier, ce magistrat breton âgé de 40 ans est à la tête de la juridiction quimpéroise. Des dizaines de chemises rouges que Thierry Lescouarc’h va étudier dans les prochaines semaines. « Il faut avoir la meilleure connaissance possible du terrain pour monter rapidement en puissance. Le parquet a été très bien tenu. La situation est saine, c’est un atout pour démarrer. »
« Heureux de revenir »Discours clair et objectifs précis, le procureur voulait ce retour en Bretagne. La région où il est né. Le quadragénaire a effectué ses études de droit à Rennes. Son service militaire, à la préfecture maritime de Brest. Quimper ? Il connaît. Au début de sa carrière, en 2003, alors qu’il était substitut placé, Thierry Lescouarc’h a oeuvré quelques mois en Cornouaille. « Je suis heureux de revenir, d’avoir ce poste passionnant dans une région que j’aime. C’est une double satisfaction. »
En 2004, il part à Rouen. Deux ans plus tard, il prend la direction du service judiciaire de la chancellerie. En 2010, il devient procureur d’Alès. Il a notamment suivi l’affaire Chloé. L’adolescente qui avait été enlevée en 2012 et retrouvée en Allemagne, dans le coffre de son ravisseur.
« Dans les meilleurs délais »
À Quimper, il compte poursuivre la politique « dynamique » installée par son prédécesseur, Éric Tuffery. « La réponse pénale sera systématique et proportionnée à la gravité des faits et à la personnalité de l’auteur. » Il évoque également la volonté de traiter les dossiers en matière pénale « dans les meilleurs délais possibles ». Et le souci de « l’écoute des victimes ».
Le parquet quimpérois est composé de sept magistrats. Cinq sont fraîchement installés (Thierry Lescouarc’h, Éric Métivier, Aurore Bougera, Caroline Collet, Fatou Kine Mano). Deux depuis un peu plus longtemps (Bérengère Prudhomme, Philippe Lemoine). En 2013, 23 000 dossiers ont été traités.
Surprise : nous descendons d’un peuple qui ne figure dans aucun livre d’histoire, les Yamnayas. Car l’analyse de notre génome est formelle : près de 40 % de nos gènes sont hérités de ces guerriers qui, venus du nord de la mer Noire, conquirent l’Europe il y a 5 000 ans.Une origine sanglante que Thomas Cavaillé-Fol sort ici de l’oubli.
Les livres d’histoire ne la mentionnent pas alors que c’est sûrement la conquête de l’Europe la plus triomphale jamais menée. De fait, ni les plus puissants empereurs romains ni même le célèbre Attila n’ont réussi à s’étendre avec autant de succès sur le Vieux Continent – et encore moins à y rester. À la décharge des historiens, cette campagne fantôme eut lieu il y a 5 000 ans environ, quand un peuple de nomades quitta ses steppes du nord de la mer Noire, à cheval sur l’actuelle Ukraine et la Russie, pour marcher en direction de l’ouest. Seul l’océan Atlantique stoppera son avancée.
À cette époque, l’écriture reste balbutiante : elle vient de naître en Mésopotamie et dans l’Égypte des premiers pharaons, mais on ne la connaît pas en Europe. Voilà qui explique aussi que cette invasion soit si peu connue. Et que le nom de ces fameux envahisseurs n’évoque, en général, rien : qui a entendu parler des Yamnayas ? Pourtant, l’empreinte qu’ils ont laissée s’avère incroyablement profonde ! Celle-ci vient d’être retrouvée, et pas n’importe où : au cœur de nos cellules. Car, désormais, l’histoire est aussi une affaire de fouilles génétiques et les Yamnayas viennent d’en apporter une preuve éclatante. Selon une étude publiée en 2015, près de 40 % du génome des Français est hérité de ce peuple. Et il n’y a pas que nous : toutes les populations européennes actuelles portent une importante ascendance yamnaya dans leur ADN (voire carte).
Attention, il n’est pas question ici d’une campagne éclair : « Il a fallu environ 500 ans pour qu’ils traversent l’Europe d’est en ouest », précise Wolfgang Haak, docteur en archéogénétique pour l’Institut Max-Planck (Allemagne). Ce qui ne l’empêche pas d’avoir été sanglante. Plus grands que la moyenne, avec des yeux et des cheveux majoritairement bruns et la peau modérément claire, accompagnés de chevaux et armés de haches, les Yamnayas ont avancé petit à petit : une vingtaine de générations au moins ont été nécessaires pour infiltrer l’Europe. « Ce peuple a eu un impact spectaculaire sur le profil génétique européen, qu’aucune migration ultérieure n’a égalé », expose Iosif Lazaridis, chercheur en génétique à l’université Harvard (États-Unis).
Repères
Il y a 5 000 ans, l’Europe est peuplée d’agriculteurs descendant des chasseurs-cueilleurs issus de Cro-Magnon et de fermiers venus il y a 9 000 ans du Proche-Orient. Ce paysage va bientôt être bouleversé.
Et ce scénario oublié, ce sont les récentes avancées en génétique qui permettent aussi de le reconstituer. En 1956, en se basant sur les données archéologiques et linguistiques, l’archéologue Marija Gimbutas avait déjà émis l’idée d’une migration massive venue des steppes, débutant il y a 5 000 ans. Des tombes à tumulus, traditionnelles chez les nomades d’Eurasie et notamment les Yamnayas, fleurissent en effet en Europe à cette époque, et les langues indo-européennes, au vu de leur expansion, pourraient bien trouver leurs origines dans les steppes (lire p. 93).
« Mais l’hypothèse est restée controversée, commente Jean-Paul Demoule, professeur émérite de proto histoire européenne à l’université Paris-I. Un changement de culture n’implique pas forcément un remplacement de population, les idées aussi voyagent. Cela dit, les études en génétique semblent valider l’idée de Marija Gimbutas. »
UN GÉNOCIDE DES EUROPÉENS MÂLES
Elles l’ont enrichie, aussi. Car fort des dizaines de recherches sur le sujet publiées ces dernières années, l’archéologue Kristian Kristiansen, de l’université de Göteborg, en Suède, pense avoir retracé l’histoire des Yamnayas, à paraître prochainement. Et il est sans pitié.
« Elle implique un peuple de guerriers et, bien sûr, des massacres, voire, quasiment, un génocide des Européens masculins d’alors. Surtout que ceux-ci étaient réduits en nombre et affaiblis par la maladie », assène le chercheur.
De fait, l’Europe semble vivre un déclin juste avant l’arrivée des Yamnayas. Elle est alors peuplée d’agriculteurs, issus des premiers fermiers ayant migré du Proche-Orient il y a 9 000 ans environ, mais aussi des chasseurs-cueilleurs qui habitaient alors l’Europe, descendants de Cro-Magnon. Or, tandis qu’il y a 6 000 ans, de grosses agglomérations pouvant abriter jusqu’à 15 000 individus sont attestées, elles disparaissent subitement il y a 5 400 ans… Début 2019, une étude a identifié la possible cause de ce désastre : l’apparition de la première peste. Son ADN bactérien a été retrouvé dans deux morts vieux de 4 900 ans, issus d’une tombe commune suédoise abritant 78 corps. Et en comparant cette souche avec d’autres un peu plus tardives, les chercheurs ont déterminé le modèle de dispersion de la « mort noire ». Sa souche originelle a sûrement vu le jour au sein des grandes agglomérations de Bulgarie ou des Balkans il y a 5 700 ans, pour se disperser ensuite via les routes commerciales. « La grande concentration d’humains et d’animaux favorise la propagation et la mutation des pathogènes, pointe Kristian Kristiansen. Soumises aux épidémies, les agglomérations ont été abandonnées. Les Yamnayas sont donc arrivés dans une Europe affaiblie, à la population amoindrie et dispersée… Ils y sont rentrés comme dans du beurre. »
Les Yamnayas sont arrivés dans une Europe affaiblie… Ils y sont rentrés comme dans du beurre – KRISTIAN KRISTIANSEN Professeur d’archéologie à l’université de Göteborg
PEU D’AUTRES HOMMES SE SONT REPRODUITS
Il y a 5 000 ans, la population d’hommes en Europe, estimée grâce à la diversité des chromosomes Y, semble chuter. Mais cela s’explique aussi par une lutte pour la reproduction, avec des gagnants génétiquement proches.
L’image convient d’autant mieux que les Européens, qui se nourrissent alors essentiellement de céréales, ont face à eux des éleveurs, au régime plus calorique, basé sur la viande et les produits laitiers. En clair, « les Yamnayas sont en meilleure condition physique et aussi plus grands », décrit Kristian Kristiansen. Qui plus est, ils ont domestiqué un animal indissociable des envahisseurs : le cheval. Bien qu’il ne soit pas certain qu’ils le montaient, celui-ci tirait pour le moins des chariots, permettant ainsi d’avaler de grandes distances avec tout l’équipement nécessaire pour une véritable conquête.
« Normalement, les nomades tels que les Yamnayas voyagent de façon saisonnière, dans un territoire délimité. On ne sait pas vraiment pourquoi ils ont changé de comportement. Mais imaginez la steppe herbeuse : il n’y a que l’horizon et la possibilité d’aller plus loin, plus vite encore avec les chevaux. Ils ont dû agrandir leur territoire peu à peu, et finir par s’implanter ailleurs », imagine Wolf gang Haak. Et là, tout va s’accélérer.
En Europe centrale, il y a 4 900 ans, apparaît une nouvelle culture, dite de la « céramique cordée ». Outre ses poteries (photo ci-contre), elle est connue pour ses haches de combat et ses tombes individuelles à tumulus, alors qu’elles étaient auparavant partagées. Mais surtout, l’ADN de ses représentants du centre de l’Europe était à 75 % yamnaya ! L’infiltration était déjà un succès, et elle était sexuellement biaisée. En 2017, des chercheurs américains et suédois ont comparé l’évolution dans le temps des chromosomes X, hérités de la mère, et des autosomes, hérités des deux parents, au sein de 36 individus ayant vécu avant et après la migration, pour déterminer si la part génétique léguée par les Yamnayas était différente selon le sexe. Résultat : pour 14 hommes ayant quitté la steppe natale, une seule femme les aurait suivis. « L’invasion a sûrement impliqué des milliers de jeunes guerriers répartis en bandes, qui colonisaient un territoire et se reproduisaient avec des femmes non-yamnayas », pense Kristian Kristiansen.
Une conclusion que tempère Iosif Lazaridis : « On observe tout de même un changement dans l’ADN mitochondrial à cette période, hérité de la mère, les femmes ont donc aussi participé à la migration. Ceci dit, le bouleversement que subit le chromosome Y est en effet spectaculaire. La compétition masculine pour la reproduction est donc un point saillant de cette histoire. » Que cela résulte d’unions consenties ou de viols, le paysage des haplogroupes européens du chromosome Y, des séquences de l’ADN utilisées pour catégoriser les populations, change du tout au tout. Celui appelé G2a, très commun chez les agriculteurs européens, disparaît presque entièrement, tandis que le R1b, extrêmement rare avant l’arrivée des Yamnayas, s’impose. C’est aujourd’hui le plus courant en Europe occidentale.
Qu’est-il arrivé aux hommes européens ? « Il est difficile d’imaginer qu’ils aient abandonné toute idée de reproduction de leur plein gré, expose Iosif Lazaridis. Peut-être que, étant dominés socialement, ils en ont moins eu l’occasion. » Il semble en effet qu’à l’époque, les sociétés soient devenues plus patriarcales : des hommes dominants concentraient le pouvoir et pouvaient donc s’arroger l’accès à la reproduction. « Certains pensent aussi que les Yamnayas, plus beaux, attiraient naturellement les femmes, s’amuse Kristian Kristiansen. Mais ils ont sûrement massacré les hommes locaux et volé leurs femmes. »
Et des massacres, on en trouve ! À Koszyce, en Pologne, 15 personnes sans parenté yamnaya ont été trucidées il y a 5 000 ans, puis enfouies dans une tombe commune. À Eulau (Allemagne), des tombes de la culture céramique cordée contiennent également une quinzaine d’individus, majoritairement femmes et enfants, morts il y a 4 600 ans. Or, l’analyse des dents des femmes a montré qu’elles avaient changé d’alimentation après leur enfance, signe qu’elles n’avaient pas grandi sur place. « Cette culture allait chercher des compagnes dans un clan différent, expose Kristian Kristiansen. Vu les armes ayant causé les blessures, ce sont des hommes sans parenté yamnaya qui ont perpétré le massacre, sûrement pour se venger de ces ‘migrants voleurs de femmes’. La violence existait des deux côtés. »
Glossaire
Les Yamnayas tirent leur nom d’un adjectif russe signifiant « lié aux tombes en fosses ». Leurs sépultures sont recouvertes d’un monticule, ou kourgane, terme d’origine tatare, bien visible dans l’étendue des steppes d’Eurasie.
DES CHROMOSOMES Y 100 % REMPLACÉS
Mais on sait qui a gagné. Car les Yamnayas ne se sont pas arrêtés au centre de l’Europe. Leurs descendants atteignent l’Espagne il y a un peu moins de 4 500 ans et en changent complètement le visage. Après leur arrivée, 40 % du paysage génomique espagnol est d’ascendance yamnaya, dont près de 100 % des chromosomes Y, éclaire une étude publiée en mars. Ils n’auront laissé aucun autre homme qu’eux-mêmes avoir de descendance ! Leur influence est plus drastique encore en Angleterre : une nouvelle culture, dite campaniforme, d’ascendance yamnaya, y débarque il y a 4 400 ans environ. Et en quelques générations seulement, leur ADN remplace 90 % du génome anglais, et 75 % des individus masculins portent leurs chromosomes Y, pourtant absents de l’île avant leur arrivée. « Où sont passés les hommes locaux ? questionne Kristian Kristiansen. Plus nous découvrons de choses sur l’invasion yamnaya, plus elle me paraît sanglante. » « Cela a peut-être été le cas dans certaines zones, mais nous ne pouvons généraliser à l’Europe entière, nuance Iosif Lazaridis. En Grèce, par exemple, nous avons bien trouvé de l’ADN yamnaya,mais pas de chromosomes Y provenant des steppes. La dynamique y a donc été différente. »
Reste que, violemment ou non, l’expansion yamnaya a été un succès : toute l’Europe a été conquise en quelque 500 ans. Toute ? Non ! Une île résiste encore et toujours à l’envahisseur : la Sardaigne. L’ADN yamnaya ne l’a atteinte qu’il y a 2 300 ans, soit plus de 2 000 ans après le lancement de l’expansion. Et il ne compte aujourd’hui que pour environ 2 %, une bagatelle. Mais quant à vous, et à moi, ne nous y trompons pas : nous sommes en grande partie yamnayas. Nous venons en droite ligne de sanguinaires conquérants. Dont il nous reste peut-être certains traits…
Ce qu’il nous reste des Yamnayas
Leur legs archéologique est constitué d’objets comme des haches ou des poteries, mais aussi de fosses contenant les restes de guerriers. De quoi extraire leur ADN, lequel dévoile leur véritable héritage. Ainsi, « ils étaient grands et ce phénotype se transmet, expose Kristian Kristiansen.
En outre, il semble qu’ils digéraient le lait ». Or, à l’époque, la tolérance au lactose était rare, sauf dans la culture céramique cordée. Mieux encore, ce peuple nous a peut-être légué l’indo-européen, qui aurait donné naissance aux langues latines, celtiques ou encore indo-iraniennes.
Car l’Europe n’a pas suffi aux Yamnayas : des populations d’Inde et d’Iran portent aussi leur empreinte génétique.
Retrouvés dans des tombes communes (ici, à Koszyce, en Pologne), des restes humains portant des traces de traumatismes témoignent de la violence de l’époque.
En savoir +
A consulter, les publications scientifiques :
Sur la part génétique que les Européens actuels ont hérité des Yamnayas :Nature, 2015
Sur leur conquête de la Grande-Bretagne : Nature, 2018
On le savait depuis longtemps, c’était même inscrit dans l’appellation de notre peuplade venue de Grande-Bretagne, une étude génétique vient de le confirmer…
Publié le 11 juillet 2021 à 06h20Les Bretons sont génétiquement (un peu) différents !
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Lecture : 4 minutes.
Il existe un particularisme génétique breton. C’est une des conclusions d’une étude réalisée par des scientifiques brestois et nantais qui sont parvenus à publier le premier « portrait génétique » de la France.
Aux singularités culturelles de la Bretagne, vient se mêler la génétique : les Bretons seraient aussi un peu différents par leurs chromosomes ! (Lionel Le Saux / Le Télégramme)
Les Bretons sont-ils des Français un peu à part ? À l’évidence oui, si l’on dissèque leurs singularités musicales, linguistiques, gastronomiques, etc. Mais même au plus profond de leurs chromosomes, les habitants de la Bretagne conserveraient une identité un tantinet différente de celle des autres peuplades de l’Hexagone.
Avant d’arriver à conclure à un particularisme breton, les scientifiques ont réussi à brosser le premier portrait génétique de la population française, grâce à deux bases de données regroupant 2 200 personnes. « On accusait un certain retard, beaucoup de pays avaient déjà publié ce type d’études à l’échelle nationale, les Anglais, les Espagnols, les Allemands, etc. », note Aude-Saint Pierre, maître de conférences à l’Université de Bretagne occidentale, à Brest, et chercheuse Inserm.
Son travail d’analyse a débuté il y a cinq ans. Après avoir fait tourner des algorithmes de classification complexes et évalué des « mesures de distanciation génétique », les équipes impliquées à ses côtés sont parvenues à classer la population en plusieurs groupes.
Première conclusion, sur laquelle insistent les chercheurs, la population française est génétiquement « très homogène et les différences entre groupes sont infimes ». « On constate globalement une continuité en France », abonde Christian Dina, ingénieur de recherche en épidémiologie génétique à l’institut du thorax de Nantes (Inserm-CNRS), co-auteur de l’étude.
Des fleuves comme barrières géographiques
Les différences constatées, « très petites », seraient le « reflet de l’histoire du peuplement de la France et le fait, qu’à certains moments au cours de l’histoire, des mouvements un peu plus importants de population ont eu lieu », décrypte Emmanuelle Génin, directrice de l’unité Inserm UMR 1078 « génétique, génomique fonctionnelle et biotechnologies », à Brest. « On constate que les mariages se faisaient entre personnes qui n’habitaient pas très loin les unes des autres, avec des barrières comme les fleuves, plus difficilement franchissables », poursuit la directrice de recherche, elle aussi impliquée dans ces travaux. « Les frontières comme la Loire, la Garonne, semblent différencier certains groupes », confirme Aude Saint Pierre.
Les Bretons sont les plus « Yamnayas » des Français
L’étude raconte aussi l’histoire du peuplement de la Bretagne, dont la grande majorité des habitants font aujourd’hui partie d’un groupe génétique particulier, un phénomène néanmoins plus marqué dans le Finistère que dans l’Ille-et-Vilaine. Un groupe auquel appartiennent aussi plus de la moitié des habitants de Loire-Atlantique ! « Au nord de la Loire, pas au sud… Cette grosse barrière fluviale pourrait expliquer cette différence. Mais il y a encore beaucoup de travail d’analyse à réaliser », assure Emmanuelle Génin.
Quelle serait la cause de ce particularisme génétique breton ? La France a été colonisée successivement par trois populations fondatrices, les chasseurs-cueilleurs, arrivés d’Anatolie (la partie asiatique de la Turquie moderne), les fermiers du Néolithique et les Yamnayas, pasteurs des steppes eurasiennes, venus par le nord de l’Europe. Les Bretons sont ceux qui présentent des « traces » Yamnayas en plus grande quantité dans leur génome. Une découverte qui interpelle les scientifiques. « Pour une migration venue de l’est, on penserait qu’elle laisserait de moins en moins de traces plus on va vers l’ouest. Or, là, on constate l’inverse, comme si la Bretagne avait été un goulot d’étranglement », suggère Christian Dina. Autre hypothèse soulevée par le scientifique nantais : « Les Yamnayas ont plutôt laissé de l’ADN dans les populations nordiques. On peut imaginer une « réinjection » de cet ADN par des migrations postérieures, soit des Vikings ou des Bretons (habitants de la Grande-Bretagne de l’époque, NDLR) sous la pression des Saxons, vers la Bretagne. C’est une théorie historique controversée. On est en train de tester ces hypothèses ». Dans tous les cas, « les Bretons partagent de fortes ressemblances génétiques avec les populations du nord de l’Europe – des Anglais, des Irlandais - », avance Aude Saint Pierre.
Des différences entre pays bretons
L’étude a aussi permis de voir des petites différences génétiques entre le Finistère Nord et le Finistère Sud. Et même une particularité à l’échelle de pays bretons comme le Pays bigouden, qui vient confirmer des résultats précédents : « Nous travaillons sur les maladies plus fréquentes en Bretagne. L’un de nos projets concerne la luxation congénitale de la hanche, qui est vraiment très marquée Pays bigouden », rappelle Emmanuelle Génin.
Mais l’étude ne dit pas si les Bretons sont plus roux ou s’ils ont une couleur des yeux plus fréquente qu’ailleurs… Faute de pouvoir étudier les séquences génétiques suffisantes ou d’y voir des différences vraiment marquées.
Les scientifiques disent vouloir creuser cette question des différences génétiques au sein des territoires bretons dans une prochaine étude qui devrait être publiée dans les mois à venir. De son côté, Aude Saint Pierre a aussi lancé des travaux afin d’« explorer les liens entre la génétique, la géolinguistique et l’archéologie dans la région. On peut ouvrir la génétique dans cette direction-là ».
Frédéric Jacq
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Patricia Lossouarn
11 Juillet 2021 à 07h32
Aussi coriace que le chêne dans le verbe, aussi tumultueux que la houle, et aussi changeant que les 4 saisons du jour …. ??!! un « brin » loquace aux bruits qui courent … ))
La culture Yamna (en russe et ukrainien : Ямная культура, « culture des tombes en fosse », du russe et de l’ukrainien яма, « fosse ») est une culture du Néolithique final et de l’Âge du bronze ancien, qui s’est développée dans la région du Boug / Dniepr / Don / basse Volga, c’est-à-dire la steppe pontique. Elle s’étend d’environ 3600 à 2300 av. J.-C.. Cette culture est aussi connue en français sous les noms de culture pontique des tombes en fosse ou à puits, ou encore culture des tombes à ocre.
Cette culture correspond à des populations essentiellement nomades, des peuples cavaliers pratiquant un peu de culture le long des fleuves et construisant quelques castros1.
Depuis l’hypothèse kourgane de Marija Gimbutas émise en 1956, la culture Yamna a été associée aux Proto-Indo-Européens tardifs (PIE) et proposée comme le plus solide « candidat » pour être le foyer de l’indo-européen commun. Depuis les années 2000, plusieurs études génétiques ont montré qu’une migration très importante s’est produite à partir du début du IIIe millénaire av. J.‑C. depuis les steppes pontiques vers le centre de l’Europe, puis les autres parties de l’Europe, ainsi que vers l’Asie centrale puis l’Asie du Sud.
Une caractéristique de cette culture est l’inhumation dans des kourganes (tumulus) recouvrant des fosses à tombes où le mort est placé en décubitus dorsal avec les genoux repliés. Les corps étaient recouverts d’ocre. Des tombes multiples ont été découvertes dans ces kourganes, souvent après des insertions postérieures.
Des sacrifices d’animaux étaient pratiqués (bovins, cochons, moutons, chèvres et chevaux) : une caractéristique associée aussi bien aux Proto-Indo-Européens qu’aux « Proto-Indo-Iraniens »2.
Les plus anciens restes d’un char à roues en Europe de l’Est ont été découverts dans le kourgane, associé à la culture Yamna, de « Storojova mohyla » (Dnipro, Ukraine) dont la fouille fut dirigée par A. I. Trénojkine.
Il existe un consensus selon lequel l’apparition de la culture hiérarchique de Maikop vers 3 600 av. J.-C. eut de profonds effets sur les cultures des steppes antérieures à Yamna et au début de Yamna. La métallurgie de Yamna a emprunté à la culture de Maikop des moules à deux faces, des dagues à dents, des haches avec une seule lame avec des trous de fonte et du cuivre arsenical. Des véhicules à roues auraient pu pénétrer dans les steppes via la culture de Maïkop, révolutionnant ainsi l’économie des steppes et rendant possible le nomadisme pastoral de Yamna après 3 300 av. J.-C.3.
D’après l’hypothèse kourgane de Marija Gimbutas (1956), la culture Yamna serait associée aux Proto-Indo-Européens tardifs (PIE). Selon cette hypothèse, elle est le plus solide « candidat » pour être le foyer de l’indo-européen commun, avec la culture de Sredny Stog qui la précède, mais la corrélation entre les preuves archéologiques de la culture et de ses migrations avec les indices linguistiques4 a été discutée, par exemple par Pavel Doloukhanov en 1996, qui avançait que l’émergence de la culture des tombes en fosse aurait représenté un développement social de diverses cultures locales de l’Âge du bronze, exprimant une stratification sociale et permettant l’émergence de structures sociales nomades soumises à un chef, qui à leur tour auraient intensifié les contacts entre divers groupes sociaux hétérogènes5.
Selon Doloukhanov, la culture Yamna trouverait son origine entre le cours moyen de la Volga, dans la culture de Khvalynsk, et le cours moyen du Dniepr, dans la culture de Sredny Stog. Pour David Anthony, les preuves génétiques orientent les origines de Yamna des steppes de la Volga jusqu’au nord-Caucase du fait de ses deux composantes principales d’ascendance, à savoir les chasseurs-cueilleurs est-européens (EHG) et les chasseurs-cueilleurs caucasiens (CHG). Si le contact avec la culture de Maïkop a été une cause fondamentale des innovations en matière de transport et de métallurgie qui définissent la culture Yamna, les steppes du Don inférieur et de la basse Volga, situées au nord des steppes du nord-Caucase, correspondraient à la phase la plus ancienne de cette culture3.
Une stèle anthropomorphe d’Ukraine, de la culture Yamna, datant du IIIe millénaire av. J.-C.
Les stèles kourganes ou stèles anthropomorphes sont un ensemble de types de stèles représentant le plus souvent un homme avec ses armes, ou une femme, retrouvées dans les steppes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, sur une période de 3 000 ans. Les premières stèles anthropomorphes datent du IVe millénaire avant J.C. et sont associées à l’horizon Yamna du début de l’âge du bronze, en particulier à la culture Kemi Oba en Crimée et de la région steppique adjacente. En Ukraine, elles sont au nombre d’environ trois cents, pour la plupart des dalles de pierre très grossières avec une tête schématique simple en saillie et quelques traits tels que des yeux ou des seins taillés dans la pierre. Une vingtaine de spécimens, appelés statues menhirs, sont plus complexes, avec ornements, armes, figures humaines ou animales. Ces stèles anthropomorphes ont été présentées par certains spécialistes comme Marija Gimbutas comme faisant partie du « package steppique » et comme un indice de la diffusion vers l’Ouest de la « civilisation des kourganes »6. Selon Christian Jeunesse, ce serait la culture de Maïkop qui serait le berceau de ces innovations qui auraient été transmises par la suite par ces populations d’origine steppique6.
Sur des statues plus grossières il est impossible de discerner le sexe, mais le plus souvent il est aisément reconnaissable : les hommes sont avec des moustaches (parfois avec barbe), dans un costume avec des cuirasses et des ceintures en métal, parfois avec une épée, etc. ; les femmes ont les seins nus, portent des coiffes particulières, des ceintures ou des colliers sur le cou, etc.
Haak et al. (2015) ont réalisé une large étude du génome de 94 anciens squelettes d’Europe et de Russie. Ils ont conclu que les caractéristiques autosomales des personnes de la culture Yamna sont très proches de celles des gens de la culture de la céramique cordée, avec une estimation de la contribution ancestrale de 73 % de l’ADN Yamna dans l’ADN des squelettes de la céramique cordée d’Allemagne. La même étude a estimé une contribution ancestrale de 40 à 54 % de la culture Yamna dans l’ADN des Européens modernes du nord et du centre de l’Europe et une contribution de 20 à 32 % pour les Européens modernes du Sud, à l’exclusion des Sardes (7,1 % ou moins), et dans une moindre mesure des Siciliens (11,6 % ou moins)10,11,12. Haak et al. ont également imputé l’introduction en Europe des haplogroupes R1b et R1a, les haplogroupes Y-ADN les plus courants en Europe occidentale et orientale respectivement, aux populations des steppes de l’Âge du bronze, y compris la culture Yamna.
Des analyses autosomales indiquent également que le peuple de la culture Yamna est le vecteur le plus probable pour l’ajout de la composante génétique « ancien nord-eurasien » en Europe10. « Ancien nord-eurasien » est le nom donné dans la littérature à la composante génétique qui représente la descendance du peuple de la culture de Malta-Buret, ou d’autres populations étroitement liées à celle-ci. Cette composante génétique est visible dans les analyses du peuple Yamna ainsi que dans ceux des Européens des temps modernes, mais n’est pas présente chez les Européens antérieurs à l’Âge du bronze13.
En accord avec les études précédentes, une large étude génétique portant sur la formation génomique de l’Asie du Sud et centrale parue en 2018 avance qu’« il est frappant de constater que la grande majorité des locuteurs indo-européens vivant à la fois en Europe et en Asie du Sud recèlent de nombreuses fractions d’ascendance liées aux pasteurs de la steppe de Yamna, suggérant que le « proto-indo-européen tardif », la langue ancestrale de tous les peuples modernes indo-européens, était la langue de Yamna. Les premières études génétiques avaient documenté les mouvements de populations de la steppe vers l’ouest qui propageaient vraisemblablement cette ascendance, mais il n’existait pas encore de preuves génétiques de l’expansion vers l’Asie du Sud. Notre documentation sur la pression génétique à grande échelle exercée en Inde du Nord par les groupes de la steppe au deuxième millénaire avant notre ère fournit désormais de nouvelles preuves, cohérentes avec les traces archéologiques de liens entre la culture matérielle dans la steppe kazakhe de l’âge du bronze moyen à tardif et la culture védique précoce en Inde14. »
Linguistique
Certains auteurs estiment que la culture Yamna serait trop récente pour représenter le berceau de la langue indo-européenne originelle. Les populations Yamna appartiendraient plutôt à un « groupe du sud-est » déjà dérivé, qui aurait donné d’une part le proto-indo-iranien, d’autre part l’arménien et les formes archaïques des langues helléniques (selon la classification de E. Hamp). Dans cette vision, la culture Yamna serait une subdivision ancienne du foyer indo-européen[réf. nécessaire].
(en) W. Haak, I. Lazaridis, N. Patterson et al., « Massive migration from the steppe was a source for Indo-European languages in Europe », Nature, 2015 (DOI10.1038/nature14317, lire en ligne [archive])
(en) Kristian Kristiansen, Morten E. Allentoft, Karin M. Frei et Rune Iversen, « Re-theorising mobility and the formation of culture and language among the Corded Ware Culture in Europe », Antiquity, vol. 91, no 356, avril 2017, p. 334–347 (ISSN0003-598X et 1745-1744, DOI10.15184/aqy.2017.17, lire en ligne [archive], consulté le 24 juin 2020)
(en) Chao Ning, Chuan-Chao Wang, Shizhu Gao et Yang Yang, « Ancient Genomes Reveal Yamnaya-Related Ancestry and a Potential Source of Indo-European Speakers in Iron Age Tianshan », Current Biology, vol. 29, no 15, 5 août 2019, p. 2526–2532.e4 (ISSN0960-9822, DOI10.1016/j.cub.2019.06.044, lire en ligne [archive], consulté le 24 juin 2020)
(en) David W. Anthony, The Horse, The Wheel and Language: How Bronze-Age Riders from the Eurasian Steppes Shaped the Modern World (2007)
(en) Pavel M. Doloukhanov, The Early Slavs. Eastern Europe from the Initial Settlement to the Kievan Rus, Longman, 1996, p. 94
Christian Jeunesse, Les statues-menhirs de Méditerranée occidentale et les steppes. Nouvelles perspectives [archive], in : Rodriguez G. et Marchesi H., dir., Statues-menhir et pierres levées du Néolithique à aujourd’hui, Actes du 3ème colloqueinternational sur la statuaire mégalithique, Saint-Pons-de-Thomières, 12-16 septembre 2012, Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon & Groupe Archéologique du Saint-Ponais, Montpellier 2015, 123-138.
D’après (en) Ann Gibbons, « Revolution in human evolution », Science, vol. 349, no 6246, 24 juillet 2015, p. 362-366
S’il avait un tant soit peu le souci de ses administrés, le maire de Brest et toujours président du CHU de Brest fermerait cet établissement aux pratiques absolument scandaleuses, honteuses, où sont enfermés et maltraités ceux d’entre eux qui, parmi les plus vulnérables, sans nécessairement présenter de troubles psychiatriques, ont bien trop souvent pour seul tort de déranger des hors la loi…
Brest. « J’ai tout découvert du monde de la psychiatrie »
Les métiers de l’ombre de l’hôpital. Au CHRU, à l’hôpital psychiatrique de Bohars (Finistère), Daisy Bouguen est la secrétaire du secteur social. « Le » passage obligatoire avant les 17 assistantes sociales.
Daisy Bouguen, 42 ans, Brestoise, secrétaire du service social de psychiatrie à l’hôpital de Bohars (CHRU), adjointe administrative. | OUEST-FRANCE
Ouest-France Laurence GUILMO. Publié le 06/07/2021 à 07h36
À l’hôpital psychiatrique du CHRU, à Bohars, il y a les soins mais aussi le service social. Un secteur avec 17 assistantes sociales… et une seule secrétaire ! En l’occurrence, Daisy Bouguen. « Elle est en première ligne ! » relève une assistante sociale, avec une certaine admiration.
« Mon poste est très varié », explique la Brestoise de 42 ans, dynamique, souriante et élégante. « Je réponds beaucoup au téléphone. Je peux être en contact avec des patients, des familles, des intervenants extérieurs, ou des secrétariats médicaux des services soignants. »
« Je réponds toujours »
Souvent, les personnes veulent joindre une assistante sociale. Mais la liaison n’est pas directe. «…
Brest. « J’ai tout découvert du monde de la psychiatrie »
Droits des patients. À Brest, l’hôpital psychiatrique pointé pour « manque de respect »
Chambres d’isolement sans eau ni WC, détenus systématiquement isolés, attachés… Le Contrôleur des lieux de privation de liberté publie un rapport alarmant. Le CHRU a entrepris un plan d’actions.
« L’organisation et les conditions de prise en charge au sein du centre hospitalier de Bohars ne sont pas respectueuses, à bien des égards, des droits fondamentaux des patients hospitalisés » conclut le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Ouest-France Laurence GUILMO. Publié le 26/05/2021 à 22h32
Pourquoi ? Comment ?
Qu’est-ce que le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ?
Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGPLP) est une autorité administrative indépendante instituée en 2007. Sa mission : « Veiller à ce que les personnes privées de liberté soient traitées avec humanité et dignité. » Entre le 9 et le 13 mars 2020, pour la première fois, sept contrôleurs ont visité l’hôpital psychiatrique de Bohars(1), qui relève du CHRU de Brest-Carhaix. Le rapport de visite a été publié le 22 avril.
Quelles sont ses conclusions ?
« L’organisation et les conditions de prise en charge au sein du centre hospitalier de Bohars ne sont pas respectueuses, à bien des égards, des droits fondamentaux des patients hospitalisés », conclut sans équivoque le Contrôleur général, dans son rapport. Il relève que la…«…….…,……
Publié le 23 juin 2021 à 19h43À l’hôpital de Bohars, un rapport choc force à revoir les conditions d’accueil des patients
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Un rapport du contrôleur général des lieux de liberté condamne les pratiques de l’hôpital psychiatrique de Bohars. La direction a engagé un plan d’actions pour mieux respecter les droits des patients.
Les sept visiteurs ont passé cinq jours à l’hôpital de Bohars il y a plus d’un an, en mars 2020, mais le rapport n’a été rendu public qu’en avril dernier. (Le Télégramme/Catherine Le Guen)
Dans un rapport de 74 pages qui émet 41 recommandations, le contrôleur général des lieux de privation de liberté fustige certaines pratiques et les bâtiments « très vétustes et peu fonctionnels » de l’hôpital psychiatrique de Bohars du CHRU de Brest, qui doit être reconstruit en 2023. Il a été publié le 22 avril, plus d’un an après la visite en mars 2020, d’une délégation de sept soignants, fonctionnaires ou militaire qui ont passé cinq jours dans l’établissement.
« Un constat douloureux »
« Le constat douloureux de ce rapport nous a permis d’accélérer l’amélioration des conditions d’hospitalisations engagée depuis 2014 », reconnaît le Pr Michel Walter, chef de service de psychiatrie au CHRU de Brest. L’hôpital qui compte 235 lits est un lieu ouvert. Le prochain le sera aussi, avec une première tranche en 2025 et la seconde en 2027. « Un plan d’actions à court, moyen et long terme jusqu’à la reconstruction a été engagé pour répondre aux 41 recommandations », ajoute Sandrine Baranger, directrice de l’hôpital de Bohars.
Le rapport pointe des conditions de prise en charge qui ne sont « pas respectueuses des droits fondamentaux des patients hospitalisés », comme la prescription du port du pyjama hospitalier, afin de limiter les risques de fugue, « Une mesure stigmatisante et dégradante ». Le Pr Walter répond que cela ne concerne que les patients dont l’état clinique n’est pas suffisamment stabilisé, « l’objectif premier n’est pas d’éviter la fugue ».
Des travaux, des embauches et une zone dédiée aux détenus
L’enfermement et l’isolement « de manière quotidienne portent gravement atteinte à leur dignité » ajoute le rapport notant que « certaines chambres d’isolement ne sont équipées ni de point d’eau, ni de sanitaires. Les patients peuvent y séjourner nus, portant simplement un slip jetable. La présence d’un trou d’évacuation au milieu de la pièce laisse à penser que les patients peuvent être amenés à se soulager par terre », note encore le rapport.
« Depuis, nous avons réalisé des travaux, toutes les chambres ont un point d’eau et des sanitaires. Trois services ont été repeints. Enfin, le temps de médecin généraliste a été porté de 1 à 1,4 ETP (équivalent temps plein) plus un interne, pour examiner dans les 24 heures tout patient hospitalisé sous contrainte », ajoute Sandrine Baranger.
Les patients détenus sont systématiquement placés en isolement durant leur hospitalisation, présentés devant le juge des libertés et de la détention en contention sur un brancard, appuie encore le rapport.
« On a diminué le recours à l’isolement et la contention. Une zone adaptée aux patients détenus sera en travaux en septembre avec un renfort de quatre infirmiers, elle ouvrira en janvier 2022, le juge pourra s’y déplacer », plaide le Pr Walter.
Le rapport évoquait enfin « Les conditions indignes de prise en charge depuis plus de quatre ans d’un patient autiste ne parlant pas », mais pour ce patient, aucune autre solution adaptée n’a pu être trouvée pour l’instant.
Le rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté comprend plusieurs photos certaines présentent des locaux dégradés et vétustes.
« La dignité des patients n’est pas respectée à l’hôpital de Bohars du CHRU de Brest, c’est le cas pour l’isolement, la contention, le port du pyjama, les conditions indignes d’hospitalisation des détenus, dont certains disent préférer la prison à l’hôpital, les examens médicaux non assurés faute de médecin généraliste, qui a entraîné une erreur de diagnostic pour un patient hospitalisé à Bohars, alors qu’il souffrait d’une tumeur au cerveau », déplorent les bénévoles de l’Unafam, Dominique Billoir, Marie-Claude Ulvoas, Michelle Decorps, et Danielle Himily, secrétaire départementale. L’absence de lieu dédié aux rencontres familiales et le manque d’activités offertes aux patients en particulier le week-end sont aussi regrettés.
Un excédent budgétaire de 1,50 M€
« Nous avons appris par le rapport que la psychiatrie génère un excédent budgétaire de 1,50 M€, qui est réinjecté dans le budget général du CHRU de Brest qui privilégie d’autres services, alors qu’il y a d’énormes besoins en psychiatrie. Nous demandons qu’il soit utilisé pour embaucher du personnel supplémentaire pour mieux accompagner les patients et pour la création d’un espace Snoezelen d’apaisement »., ajoutent les bénévoles.
Contact
Unafam, 16, rue Ribot, à Brest ; tél. 06 74 94 09 21.
Le rapport de visite a été communiqué, conformément à la loi du 30 octobre 2007, aux ministères de la santé et de la justice auxquels un délai de huit semaines a été fixé pour produire leurs observations. A la date de publication de ce rapport, aucune observation n’a été produite.
Synthèse
En application de la loi du 30 octobre 2007 qui a institué le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), sept contrôleurs accompagnés d’une stagiaire ont visité le centre hospitalier de Bohars (Finistère) entre le 9 et le 13 mars 2020.
Un rapport provisoire a été adressé à la direction de l’établissement, au directeur de la délégation territoriale de l’agence régionale de santé (ARS) de Bretagne, au président du tribunal judiciaire de Brest ainsi qu’au directeur de cabinet du préfet du Finistère. Seule l’ARS a pris la peine de formuler des observations. Elle indique prendre note des recommandations du rapport provisoire et des améliorations qu’elles appellent. En outre, elle ne manquera pas de souligner auprès de l’établissement les mesures correctives attendues, au titre des investissements nécessaires ou de l’amélioration continue de la qualité des pratiques professionnelles à mettre en œuvre au sein de l’hôpital.
Le centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Brest est organisé en douze pôles cliniques, dont le pôle de psychiatrie qui compte quatre secteurs adultes couvrant chacun une population de 60 000 à 70 000 habitants. Il comprend également trois intersecteurs : le service hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SHUPEA), l’intersecteur de psychiatrie de la personne âgée (IPPA) et l’addictologie. Au total, 235 lits sont répartis en huit unités d’hospitalisation adulte de vingt lits ainsi qu’une unité de la personne âgée, une unité de pédopsychiatrie (centre de soins pour enfants et adolescents) et une unité d’addictologie.
Il s’agit du deuxième pôle le plus important du CHRU au sein duquel il tient une place prédominante. Les médecins, dont de nombreux professeurs d’université, ont engagé des projets innovants tels que la création d’une unité mobile de gérontopsychiatrie et d’un projet intergénérationnel réunissant enfants et personnes âgées. Ils s’investissent également dans le domaine de la recherche fondamentale et appliquée, ainsi qu’en témoigne le projet de recherche portant sur la prévention de la rechute après une tentative de suicide qui permet notamment de limiter les hospitalisations sans consentement.
Cependant, l’organisation et les conditions de prise en charge au sein du centre hospitalier de Bohars ne sont pas respectueuses, à bien des égards, des droits fondamentaux des patients hospitalisés. Pourtant, l’établissement dispose de moyens financiers et humains suffisants pour offrir une prise en charge de qualité. Cependant, la question des droits fondamentaux ne figure pas dans le projet d’établissement CHRU : ce document met en lumière l’absence de réflexion collective sur ce sujet.
Le pôle de psychiatrie est réparti géographiquement sur trois sites distincts ; le centre hospitalier de Bohars est le site principal. A l’exception des bâtiments administratifs et ceux de la pédopsychiatrie qui sont dans un excellent état, les bâtiments qui abritent notamment les unités d’hospitalisation pour adultes sont très vétustes et peu fonctionnels. Un projet de reconstruction doit démarrer en 2021 pour s’achever en 2026. La perspective de ce projet ne doit cependant pas faire obstacle aux opérations de maintenance et de rénovation des locaux actuels, qui sont largement insuffisantes.
Les soins psychiatriques sont variés et reposent sur une prise en charge individualisée à laquelle sont associées les familles lorsque cela s’avère possible. Les moyens sont mis en œuvre pour limiter la durée de séjour des patients admis en soins sans consentement. Indépendamment de leur statut d’hospitalisation, des sorties de courte durée sont rapidement initiées et ils peuvent bénéficier de programmes de soins.
Si la présence des médecins psychiatres est quotidienne au sein des unités d’hospitalisation, la permanence des soins somatiques n’est pas assurée en raison d’un manque d’effectif. En outre, le temps de présence du médecin généraliste étant insuffisant, l’examen somatique obligatoire dans les vingt-quatre heures qui suivent une hospitalisation en soins sans consentement n’est pas réalisé dans les délais prévus par la loi. De même, lorsque le patient est pris en charge en premier lieu par le service des urgences, l’examen somatique se limite bien souvent à la prise des paramètres vitaux. Il convient de rappeler que l’exigence réglementaire des vingt-quatre heures repose sur la nécessité de dépister les pathologies somatiques, responsables d’un trouble du comportement pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Si la liberté d’aller et venir des patients est globalement respectée grâce au maintien des portes ouvertes des unités d’hospitalisation, certains d’entre eux sont néanmoins soumis au port du pyjama afin de limiter les risques de fugue. Le caractère dégradant de cette mesure exige d’être souligné, ce d’autant que les patients ne sont pas autorisés à revêtir leur pyjama personnel.
En outre, il apparaît que l’enfermement et l’isolement se pratiquent de manière quotidienne, dans tous les services et dans des lieux qui ne répondent pas aux critères définis par les recommandations de la haute autorité de santé. Certaines chambres d’isolement ne sont équipées ni de point d’eau, ni de sanitaires, ni de sonnette d’appel. Les patients peuvent y séjourner nus, portant simplement un slip jetable. La présence d’un trou d’évacuation au milieu de la pièce laisse à penser que les patients peuvent être amenés à se soulager par terre à proximité du matelas. Ces conditions d’hébergement et de prise en charge portent gravement atteinte à leur dignité et ne respectent aucune des conditions obligatoirement requises pour ce type de séjour. Il doit y être mis fin sans délai. De même la pratique de l’isolement séquentiel est banalisée, elle concerne des personnes admises en soins libres ou faisant l’objet d’un programme de soins. Ces dernières sont régulièrement isolées en chambre hôtelière, selon des horaires précis, sans que leur statut d’hospitalisation ne soit modifié. En outre, ces mesures ne figurent pas dans le registre prévu par l’article L. 3222-5-1 du code de la santé publique.
Toutes ces mesures d’isolement, y compris la contention, sont envisagées, à tort, par la communauté médicale comme un outil thérapeutique. Les éléments transmis à titre de registre sont peu exploitables et le registre n’est pas conforme aux dispositions prévues par la loi. Il s’avère donc impossible de conduire une analyse de ces pratiques à l’échelle du pôle ni d’engager une réflexion institutionnelle en vue de mettre en œuvre une politique de réduction du recours à ces mesures.
En dernier lieu, le cas des patients détenus mérite une attention particulière. Ils sont systématiquement placés en isolement durant toute la durée de leur hospitalisation quand bien même leur état ne le justifie pas. Les droits dont ils jouissent en détention ne sont plus garantis et, par ailleurs, les conditions dans lesquelles se déroulent leur présentation devant le juge des libertés et de la détention sont inacceptables. Ces derniers sont attachés sur une civière lors de leur acheminement vers la salle d’audience. Les modalités de leur prise en charge font toutefois l’objet d’une réflexion institutionnelle. Elle doit aboutir rapidement à des mesures concrètes afin que la primauté du soin l’emporte sur des aspects purement sécuritaires.
Yin
Aime le potage
Avis du 3 février 2015
Ce blog a été créé le 6 janvier 2015 pour prendre le relais du Petitcoucou venant d'être suspendu sans préavis ni avertissement en milieu de journée. Ayant eu cette fonction jusqu'au 1er février 2015, il devient un doublon du Petitcoucou suite à la réouverture de ce dernier après trois semaines de suspension, et sa reprise d'activité à compter du 2 février 2015.
Les statistiques de ce blog sont bloquées depuis le 21 janvier 2015. Plus aucun compteur n'est incrémenté, ceux des visites du jour restent à zéro, les mises à jour ne se font plus.
Avis du 24 janvier 2015
Mes statistiques "avancées" sont de retour et font apparaître un record de visites le 21 janvier 2015 - record très modeste, mais néanmoins record pour ce blog nouveau-né.
En revanche, les statistiques "basiques" sont toujours bloquées.
Tout cela m'évoque bien évidemment les petites manies de Cyprien Luraghi qui n'a jamais pu supporter de voir s'envoler le nombre de mes lecteurs, qu'il surveille comme le lait sur le feu depuis la création de mon premier blog, sur Le Post, début septembre 2009.
Avis du 26 janvier 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour. Tout se passe normalement. Le Chinois de Thaïlande est inactif sur ce blog.
Avis du 31 janvier 2015
Mes statistiques "basiques" sont de nouveau bloquées depuis le 29 janvier.
Avis du 1er février 2015
Retour de mes statistiques "basiques".
Avis du 3 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 1er février.
Avis du 6 février 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour. Tout fonctionne.
Avis du 11 février 2015
Mes statistiques "basiques" sont de nouveau bloquées depuis le 8 février.
Avis du 26 février 2015
Statistiques "basiques" enfin débloquées !
Avis du 27 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt...
Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
Avis du 4 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 1er mars. Merci de les débloquer et ne plus les bloquer ou les oublier en cet état à l'avenir.
Avis du 7 mars 2015
Statistiques "basiques" bien débloquées. Merci.
Avis du 25 mars 2015
Statistiques "basiques" bloquées depuis le 14 mars.
Avis du 2 avril 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour.
Avis du 26 avril 2015
Les statistiques "basiques" de ce blog sont encore bloquées, depuis le 10 avril 2015.
Avis du 28 avril 2015
Statistiques de retour. Merci.
Avis du 7 mai 2015
Je n'ai de nouveau plus de statistiques "basiques" depuis le 2 mai. Comme pour Petitcoucou, les statistiques "avancées" ont également disparu depuis deux jours.
Avis du 10 mai 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Merci. Me manquent encore les statistiques "avancées".
Avis du 14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
Avis du 3 octobre 2015
Les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro depuis le 1er octobre. Merci de me les rendre.
Réactions & Commentaires
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Patricia Lossouarn
11 Juillet 2021 à 07h32
Aussi coriace que le chêne dans le verbe, aussi tumultueux que la houle, et aussi changeant que les 4 saisons du jour …. ??!! un « brin » loquace aux bruits qui courent …
))
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