La SNCF remet en cause l’expertise réalisée dans le cadre de l’information judiciaire ouverte à la suite de l’accident mortel survenu le 12 juillet 2013 à Brétigny-sur-Orge.
Elle affirme le dévissage accidentel des boulons de l’éclisse ayant causé le déraillement du train reliant Paris à Limoges « hautement improbable » et émet l’hypothèse d’un déboulonnage volontaire.
Pour autant, elle dit toujours non plausible la thèse du sabotage commis par l’un de ses agents.
Rappelons qu’un sabotage du même type avait bien été revendiqué pour un accident similaire s’étant produit le même jour en Haute-Vienne.
TRANSPORT – Aux yeux de la SNCF, l’expertise rendue « manque de sérieux » et contient « des erreurs ».
La SNCF n’est pas satisfaite de l’enquête menée sur l’accident qui a touché la gare de Brétigny-sur-Orge le 12 juillet 2013. Et le fait savoir. Elle a réclamé le 19 janvier dernier des compléments d’expertise aux juges d’instruction chargés de l’enquête, en pointant deux hypothèses : de mauvaises pièces placées sous scellés ou un déboulonnage volontaire.
Un dévissage accidentel ? « Hautement improbable ». Dans sa demande transmise à la justice, la SNCF regrette que « se contentant d’expliquer que les têtes de boulons auraient rompu par fatigue, les experts n’ont fourni aucune explication à l’absence incompréhensible des écrous sur les vis ». Elle ajoute que « le dévissage accidentel d’un écrou oxydé est techniquement hautement improbable ».
La compagnie ferroviaire estime par conséquent qu’ »il ne peut y avoir que deux hypothèses : soit les pièces placées sous scellés ne sont pas les bonnes, soit les écrous ont été dévissés par une action volontaire ».
Partant « des éléments » dont elle dispose aujourd’hui, sa conviction « est que l’acte volontaire n’est pas plausible », a indiqué un porte-parole de la SNCF. Pour l’opérateur ferroviaire, ce ne sons pas les bons boulons qui ont été placés sous scellés.
« Manque de sérieux » et des « erreurs ». La SNCF remet globalement en cause les 4.000 pages d’expertise rendues depuis le début de l’enquête y relevant des « erreurs » et un « manque de sérieux ». Elle regrette que les analyses aient débuté seulement en mars 2014, soit huit mois après l’accident. Elle y déplore aussi que le lieu de l’accident était alors sali et détérioré, les pièces abîmées et l’aiguillage retiré. Enfin, elle ajoute que les boulons n’ont été l’objet d’ »aucune analyse scientifique ».
Trois boulons absents le jour du déraillement. Le 12 juillet 2013, le train reliant Paris à Limoges déraille en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne entraînant la mort de sept personnes. En cause ? Le retournement d’une éclisse. Cette dernière, sorte d’agrafe de 12 kilos qui relie deux rails qui se suivent, n’était fixée que par un seul boulon au lieu de quatre, selon les experts qui ont rendu leur rapport un an après l’accident.
Mais la SNCF estime que « contrairement aux allégations des experts, les boulons de l’éclissage en cause, étaient présents sur l’éclisse, peu avant l’accident ». « La rupture n’est pas intervenue à l’issue d’un long processus de fatigue, qui aurait échappé à la vigilance des agents lors des tournées d’inspection », juge-t-elle.
Brétigny-sur-Orge : un rapport met en cause la SNCF
Mis à jour : 24-09-2013 08:40
- Créé : 24-09-2013 06:30
ENQUÊTE – Un rapport confidentiel de la SNCF, consulté par le Figaro, fait état de plusieurs anomalies sur les rails, notamment sur l’aiguillage à l’origine du déraillement du train en gare de Bretigny-sur-Orge, le 12 juillet dernier.
L’accident du 12 juillet qui a fait sept morts à Brétigny-sur-Orge pourrait-il être dû à un problème de maintenance ? Le rapport confidentiel, consulté par le Figaro, pourrait en tout cas, relancer cette piste. Dans ce document de 16 pages, il est question de l’aiguillage sur lequel l’éclisse (la pièce qui relie deux rails, NDLR) à l’origine du déraillement était fixée. Selon ce rapport, l’un des quatre boulons de l’éclisse (voir photo) était manquant le jour du drame. Deux autres étaient absents. Les experts précisent également que le rail était oxydé à ce niveau.
L’éclisse, qui a une durée de vie de 25 ans, devait être remplacée en 2016. Une inspection avait eu lieu le 4 juillet, soit une semaine avant la catastrophe. Aucune anomalie n’avait été signalée. L’enquête devra déterminer si l’agent en charge de l’inspection avait repéré ces manquements ou si le boulon a disparu entre ces deux dates.
Un accord à l’amiable proposé aux victimes
Autre élément révélé par le Figaro, une lettre à en-tête du ministère de l’Ecologie, signée par Philippe Cèbe, le coordonnateur national du dispositif d’aide aux victimes de l’accident du 12 juillet, nommé à ce poste le 24 juillet par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Il indique à plusieurs reprises aux victimes qu’une indemnisation « à l’amiable » peut leur être proposée, s’ils renonçaient aux poursuites judiciaires. « Avec un tel courrier, l’État donne l’impression de vouloir éviter que le déraillement de Brétigny ne devienne une affaire, confie un bon connaisseur du dossier au quotidien.
Le rapport consulté par le Figaro avait été remis à la justice par Guillaume Pepy, le président de la SNCF, le 22 juillet, soit dix jours après le drame. L’instruction quant à elle, suit son cours. Le drame avait fait 7 victimes.
Les analyses métallurgiques qui doivent être réalisées dans le cadre de l’information judiciaire ouverte à Évry devront « préciser la consistance du scénario de désassemblage et sa chronologie, ainsi que le processus qui a conduit au retournement de l’éclisse ».
La coïncidence est double, même s’il ne faut a priori y voir aucun lien.
Le déraillement d’une locomotive sur un site du groupe nucléaire Areva près de Bessines-sur-Gartempe, en Haute-Vienne, s’est produit le même jour que le dramatique accident de train à Brétigny-sur-Orge. Et c’est le même type de pièce qui est en cause : une éclisse.
Seule différence de taille : à Bessines, l’acte de sabotage semble être avéré, il a même été revendiqué par un mystérieux groupe d’antinucléaires, par le biais d’un communiqué envoyé au Populaire du Centre, le jour de l’ouverture du musée de la mine Urêka.
Plusieurs plaintes ont été déposées : par Areva, la SNCF et les cheminots, pour dégradation volontaire et mise en danger de la vie d’autrui.
Reportage d’Emmanuel Denanot et Henri Simonet :
Les intervenants sont :
Bruno Schira, directeur AREVA Bessines-sur-Gartempe
Andréa Brouille, maire de Bessines-sur-Gartempe
Il est curieux de constater que les journalistes étrangers semblent plus enclins que leurs homologues français à enquêter sur les auteurs des attentats de ces derniers jours sur un terrain qui n’est pourtant pas le leur.
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a ainsi publié un reportage sur l’adolescence des frères Kouachi, ponctuée de réguliers séjours à La Grande-Motte, dans l’Hérault, à 16km au sud de Lunel et 25 km à l’est de Montpellier.
Seuls deux journaux français ont relayé cette information.
Quand les frères Kouachi passaient leurs vacances à La Grande-Motte
il y a 2 jours MIDI LIBRE
Cherif au bord d’une piscine à La Grande-Motte.
D ans sa dernière édition datée du 17 janvier le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel (900 000 exemplaires) rapporte que les deux frères Kouachi auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo sont venus passer régulièrement leurs vacances dans l’Hérault et plus particulièrement dans la station balnéaire de La Grande-Motte.
Le très sérieux journal qui a dépéché en France pas moins de 11 reporters sur le sol tricolore a retrouvé l’éducatrice qui s’est occupé des frères Kouachi durant plus de six ans entre 1994 et 2000 en Corrèze. Suzanne, de son nom d’emprunt, raconte comment elle encadrait les deux frères dans le centre d’éducation de Treignac (Correze). Aujourd’hui, elle avoue à nos confrères avoir un sentiment de culpabilité et les avoir reconnus « grâce à leurs yeux. »
« Tous les étés nous partions au bord de la Méditerranée à La Grande-Motte » confie t-elle encore au magazine allemand avant de montrer en image Cherif au bord d’une piscine à La Grande-Motte. Le jeune Kouachi a alors 13 ans. Le centre de Treignac qui dépend de la fondation Pompidou encadrait à l’époque environ 70 enfants de 7 à 18 ans.
C’étaient deux jeunes sans histoires. Les frères Chérif et Saïd Kouachi, soupçonnés d’être les auteurs de l’attentat contre le Charlie Hebdo, hier à Paris, ont été accueillis dans leur jeunesse, pendant six ans par le Centre des Monédières, appartenant à la Fondation Claude-Pompidou à Treignac.
Patrick Fournier, chef du service éducatif de l’établissement les a bien connus. « Ils ont passé six ans de leur vie dans notre établissement, accompagnés d’une petite sœur et d’un frère. Cette fratrie nous a été confiée en 1994 par les services sociaux de Paris parce qu’elle vivait dans une famille vulnérable. Ils sont partis de Treignac en 2000. »Patrick Fournier n’en revient toujours pas : « On est tous choqué par l’affaire et parce qu’on connait ces jeunes. On a du mal à s’imaginer que ces gamins qui ont été parfaitement intégrés (ils jouaient au foot dans les clubs locaux) puissent comme ça délibérément tuer. On a du mal à y croire. Durant leur parcours chez nous, ils n’ont jamais posé de problème de comportement. Ils étaient scolarisés. Saïd Kouachi a passé son CAP et son BEPC d’hôtellerie chez nous. Il était tout à fait prêt à rentrer dans la vie socio-professionnelle.
Au début des années 1990, les frères Kouachi passaient leurs étés au bord de la Méditerranée et étaient de «bons enfants», selon leur éducatrice de l’époque.
La presse étrangère enquête massivement sur les attaques qui ont frappé la France entre le 7 et le 9 janvier. Alors que le New York Times a publié une vaste investigation sur l’itinéraire des frères Kouachi, auteurs de l’attaque à Charlie Hebdo, ces dix dernières années, Der Spiegel, qui a dépêché en France onze reporters, a retrouvé l’éducatrice qui s’est occupée des frères Kouachi durant plus de six ans entre 1994 et 2000 en Corrèze. L’hebdomadaire allemand publie des photos de leur jeunesse, et notamment un cliché de vacances à La Grande Motte.
La photo a été prise durant l’été 1994. Chérif et Saïd Kouachi sont alors âgés respectivement de 12 et 14 ans et ont une mère malade. Ils sont envoyés en Corrèze, au Centre des Monédières, un centre d’accueil financé par la Fondation Claude Pompidou. Ce centre deviendra leur seul foyer lorsque leur mère mourra (leur père est décédé quelques années auparavant). C’est dans le cadre de ce centre qu’ils sont allés passer des vacances au bord de la Méditerranée. Le Spiegel a retrouvé «Suzanne» qui a été leur éducatrice référente durant de nombreuses années. Elle raconte à l’hebdomadaire allemand avoir tout d’abord cru à une «erreur» en entendant leur nom cité comme auteurs des attentats contre Charlie Hebdo. Une ambiguïté levée immédiatement lorsque les photos furent publiées dans les médias: l’éducatrice a tout de suite reconnu «leurs yeux». «Quel cauchemar», commente-t-elle. «C’étaient de bons enfants». Et de raconter les vacances au bord de la Méditerranée, chaque été. Chérif était son favori, un «coquin», «qui n’a jamais rien fait de grave»: «je ne pouvais pas me mettre en colère contre lui». L’éducatrice dit aujourd’hui ressentir un sentiment de culpabilité.
De 1994 à 2000, Chérif et Saïd Kouachi ont séjourné dans un centre éducatif à Treignac en Corrèze. Le responsable éducatif décrit des «gamins innoffensifs».
«Deux jeunes sans histoire», c’est ainsi que sont décrits Chérif et Saïd Kouachi par l’éducateur du Centre des Monédières, à Treignac en Corrèze, où les deux jeunes ont séjournés de 1994 à 2000. Ce centre, appartenant à la fondation Claude-Pompidou, est une Maison d’enfants à caractère social (MECS). Ce genre d’établissements est spécialisé dans l’accueil de mineurs, placés là par la Protection judiciaire de la jeunesse, l’Aide sociale à l’enfance ou par le juge pour enfants.
C’est en 1994, alors qu’ils ont alors 12 et 14 ans, que les enfants sont placés dans ce centre, car leur mère, malade, ne peut s’occuper d’eux. Celle-ci décède en 1995, et les jeunes resteront alors dans l’établissement pendant 6 ans.
Des «gamins inoffensifs»
«On est tous choqué par l’affaire et parce qu’on connait ces jeunes. On a du mal à s’imaginer que ces gamins qui ont été parfaitement intégrés puissent comme ça délibérément tuer.» confie Patrick Fournier, chef du service éducatif au journal local Le Populaire, qui décrit les deux frères comme des «gamins inoffensifs».
Sur RTL, il affirme que les enfants «joyeux, sympas» ne lui ont jamais posé le moindre problème, «ni violences, ni fugues» et n’ont jamais eu «la moindre revendication religieuse». Ils étaient «scolarisés» jouaient aux clubs de foot locaux, Saïd voulait même être footballeur professionnel. L’ainé des frères avait passé dans le centre son CAP et son BEPC d’hôtellerie et était «tout à fait prêt à rentrer dans la vie professionnelle».
Quant à Chérif Kouachi , il était «courtois, gentil et sérieux dans son travail» témoigne pour sa part une responsable d’agence de travail temporaire sur le média israélien i-24 news, précisant tout de même que les policiers se renseignaient régulièrement sur lui. Alors âgé de 29 ans, il a travaillé pendant 4 mois comme vendeur de poissons dans une grande surface.
C’est en arrivant à Paris en 2001 que les deux frères se seraient radicalisés.
Exclu i24news: « Chérif Kouachi était un employé sérieux et toujours courtois »
Le principal suspect dans l’attaque de Charlie Hebdo était surveillé par les services de police en 2011
V.Breschi/V.Lefai, vl/abm (AFP) »Chérif Kouachi et Saïd Kouachi, les suspects de l’attentat de Charlie Hebdo »
« Chérif Kouachi était courtois, gentil et sérieux dans son travail », a raconté une responsable d’agence de travail temporaire à i24news, précisant cependant que la police se renseignait régulièrement sur lui.
Le suspect dans l’attentat contre le siège de Charlie Hebdo, alors âgé de 29 ans, a travaillé pendant 4 mois (de novembre 2011 à mars 2012) comme vendeur de poissons dans des grandes surfaces.
« Il s’est très bien comporté, son contrat a même été prolongé », explique encore la responsable jeudi soir.
« Néanmoins, les services de police effectuaient des contrôles réguliers sur sa personne, interrogeant différents employés et vérifiant ses papiers (…) à l’époque les policiers nous parlaient de contrôle de routine, mais maintenant, je comprends qu’il était surveillé », confie-t-elle.
Kouachi lié à l’Etat islamique?
Un membre franco-tunisien de l’Etat islamique (Daech), qui a récemment revendiqué l’assassinat de deux opposants laïques tunisiens, faisait partie au début des années 2000 avec Chérif Kouachi, principal suspect dans le massacre de Charlie Hebdo, de la « filière des Buttes-Chaumont » à Paris, a dit jeudi à l’AFP le chercheur Jean-Pierre Filiu.
« Il s’appelle Boubaker al-Hakim et représente le lien entre les frères Kouachi et Daech », a ajouté Jean-Pierre Filiu, l’un des meilleurs connaisseurs de la mouvance islamiste radicale. « Il est impossible qu’une opération de l’ampleur de celle qui a provoqué ce massacre à Charlie Hebdo n’ait pas été commanditée par Daech, la maison-mère ».
« Al-Hakim n’est certainement pas très élevé dans la hiérarchie de Daech, mais il a quand même déjà à son tableau de chasse deux ‘infidèles’, c’est-à-dire les opposants tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, dont il a revendiqué les assassinats, depuis la Syrie où il mène le djihad », a-t-il ajouté.
En décembre 2014, dans une vidéo tournée en Syrie, Boubaker al-Hakim, colosse à la longue barbe, pointait la caméra du doigt et affirmait « C’est nous qui avons tué Belaïd et Barhmi », assassinés en 2013 dans la capitale tunisienne. Il exhortait ensuite les Tunisiens à prendre les armes, déclarant le pays « terre de jihad ».
Né en 1983 à Paris, Boubaker al-Hakim a grandi, comme Chérif Kouachi, dans le 19ème arrondissement de Paris. Arrêté en Syrie où il était parti pour tenter de rejoindre le djihad anti-américain en Irak, il a été condamné en France en 2008 à sept ans de prison, une peine plus sévère que celle infligée à « l’émir » auto-proclamé de la bande des Buttes-Chaumont, Farid Benyettou.
« Apprenti-djihadiste »
Les médias français avaient dressé le portait du suspect Chérif Kouachi dès 2005 notamment sur France 3 et Libération, qui était à l’époque un apprenti-djihadiste.
Le reportage de France 3 ci-dessous fait état de la radicalisation de Chérif Kouachi (entre 1H05 et 1H07).
Né en novembre 1982 dans le Xe arrondissement de Paris, de nationalité française, surnommé Abou Issen, Chérif Kouachi qui est orphelin dès l’enfance de ses deux parents immigrés d’Algérie, est élevé dans un foyer à Rennes.
Il intègre plus tard ce qui a été appelé « la filière des Buttes-Chaumont », qui visait, sous l’autorité de « l’émir » Farid Benyettou, à envoyer des djihadistes rejoindre en Irak les rangs de la branche irakienne d’al-Qaïda, dirigée à l’époque par Abou Moussab al Zarkaoui.
Benyettou a eu une influence considérable sur de nombreux jeunes Français musulmans d’origine africaine et maghrébine. Au total, il aura réussi à convertir à l’islam radical une cinquantaine d’entre eux.
Selon l’article publié par Libération à l’époque, le fragile Kouachi, soucieux de ne pas passer pour un lâche, songe à une hypothétique vengeance contre un commerce juif qui l’avait « viré ».
AFP »Le GIPN procède à l’arrestation d’un présumé islamiste radical en France »
Interpellé juste avant de s’envoler à destination de la Syrie, puis de l’Irak où il comptait combattre les troupes américaines, Kouachi est jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Son avocat de l’époque, Me Vincent Ollivier, explique à Libération se souvenir d’un « apprenti looser, d’un livreur à casquette qui fumait du haschich et livrait des pizzas pour acheter sa drogue. Un gamin paumé qui ne savait pas quoi faire de sa vie et qui, du jour au lendemain, à rencontrer des gens qui lui ont donné l’impression d’être important ».
Et l’avocat de poursuivre : « Chérif Kouachi ne cesse de remercier la justice de l’avoir mis en prison. Depuis, une boule a disparu de son ventre ». En 2005, la tentation du Djihad avait bien failli le transformer « en chair à canon », commente l’auteur de l’article Patricia Tourancheau.
Deux ans plus tard, son nom a été cité dans le projet de tentative de faire évader de prison l’islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l’attentat à la station RER Musée d’Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés).
Chérif Kouachi était notamment soupçonné d’être proche de Djamel Beghal, une autre figure de l’islam radical français, qui a purgé dix ans de prison pour la préparation d’attentats, avec lequel il était soupçonné d’avoir participé à des entraînements.
Après avoir été mis en examen dans cette affaire, il a toutefois bénéficié d’un non-lieu.
« Armé et dangereux »
Capture d’écran Youtube »Chérif Kouachi dans un reportage sur France 3 en 2005″
Crâne rasé et ovale, bouc clairsemé sur la photographie diffusée par la police, Chérif Kouachi est susceptible d’être « armé et dangereux », tout comme son frère Said, né en septembre 1980 également dans le Xe arrondissement parisien.
Ce dernier, lui aussi de nationalité française, apparaît sur l’appel à témoins les yeux marrons, de courts cheveux bruns et un collier de barbe peu fourni.
Les deux frères sont soupçonnés d’être les auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, qui a fait douze morts mercredi en fin de matinée. La carte d’identité de Saïd Kouachi avait été retrouvée dans la voiture abandonnée porte de Pantin.
Dans un premier avis de recherche diffusé en début de soirée auprès des forces de l’ordre figurait le nom d’un troisième suspect, Mourad Hamyd, 18 ans. Ce dernier est le beau-frère de Chérif Kouachi. Il était soupçonné d’avoir aidé les tireurs. Un témoin avait fait état de la présence d’un troisième complice dans la voiture au moment de la fuite.
Il s’est rendu mercredi en fin de soirée à la police à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, « après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux », a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.
Des internautes se présentant comme ses camarades de classe avaient auparavant affirmé sur Twitter que Mourad Hamyd était en cours avec eux au lycée au moment de l’attaque, utilisant le hastag #MouradHamydInnocent.
Drame du marché de Noël de Nantes : le chauffard a été écroué cet après-midi
Sébastien Sarron, le conducteur de la camionnette folle du marché de Noël a été placé en détention à la maison d’arrêt de Nantes ce mercredi après-midi.
Par Claude Bouchet
Publié le 14/01/2015 | 11:49, mis à jour le 14/01/2015 | 17:27
Sébastien Sarron, qui avait été mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat avait été placé sous écrou en milieu médical la semaine dernière. La mesure d’hospitalisation le concernant, a donc été partiellement levée. Selon nos informations, Il a été conduit cet après-midi, vers 13h15 à la maison d’arrêt de Nantes. Par ailleurs, il continuera de à recevoir des soins après son incarcération.Compte tenu de son état de santé, il n’a toujours pas été entendu, ni par la police, ni par le juge d’instruction.
Le 22 décembre dernier, en lançant, ivre, sa voiture sur la foule du marché de Noël, il avait tué un jeune homme et blessé dix passants.
Le conducteur charentais-maritime qui a fauché 10 piétons, dont un mortellement, sur le marché de Noël le 22 décembre à Nantes, a quitté l’hôpital psychiatrique et a été placé en détention à la maison d’arrêt.
Sébastien Sarron, placé sous écrou en milieu médical vendredi après sa mise en examen pour assassinat et tentatives d’assassinats, a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Nantes ce mercredi matin.
Le parquet de Nantes précise qu’une expertise psychiatrique et une expertise psychologique vont être ordonnées dans le cadre de l’information judiciaire.
« La mesure d’hospitalisation d’office a été levée par le préfet, après l’accord des médecins. Il se retrouve donc en détention », précise une source judiciaire. « Il n’a fait aucune déclaration sur les faits ».
Le 22 décembre, ivre, l’automobiliste originaire de Berneuil, au sud de Saintes, avait percuté la foule avec une fourgonnette blanche, en plein centre de Nantes, avant de se blesser sérieusement en s’assénant plusieurs coups de couteau. Il avait été hospitalisé aux urgences, puis en réanimation au CHU de Nantes, sous surveillance policière, avant d’être interné d’office en psychiatrie le 31 décembre, son état ne lui permettant pas d’être entendu par les enquêteurs.
Les prélèvements sanguins avaient révélé un taux de 1,80 g d’alcool par litre de sang, soit près de quatre fois la limite autorisée.
Un des piétons fauchés, Virgile, 25 ans, avait succombé le lendemain à ses blessures.
Un carnet avait été retrouvé à bord de la voiture après l’agression, dans lequel le conducteur disait « sa haine de la société » et évoquait « un risque d’être tué par les services secrets », avait expliqué le procureur de la République de Nantes, Brigitte Lamy. Il y affirmait aussi que « sa famille le dénigrait sur internet », avait précisé le procureur, ajoutant qu’il avait porté plainte le 12 décembre contre sa famille.
Nantes Drame de Noël : le suspect avait passé l’après-midi en centre-ville
0 21.01.2015 06:00
Avant de foncer dans la foule, le suspect a passé l’après-midi du côté de Gloriette à Nantes
Photo PO-RB
Sébastien Sarron, le conducteur de la camionnette, a passé l’après-midi à Nantes, avant de foncer sur la foule.
Les enquêteurs cherchent toujours à déterminer à quel moment précis Sébastien Sarron, le conducteur de la fourgonnette, est arrivé à Nantes. Ils ignorent toujours quand il a quitté sa maison de Berneuil, en Charente-Maritime, pour parcourir les 250 km qui le séparaient de Nantes, où il n’avait aucune attache.
Ils sont cependant certains, désormais, que le suspect se trouvait sur le parking Gloriette dès 14 h. Des tickets d’horodateur, retrouvés dans sa voiture, en attestent. Il s’y trouvait même encore à 16 h 30.
Le suspect, en effet, est retourné payer un autre ticket, valable jusqu’à 18 h. Pendant plus de quatre heures donc, il est resté dans les environs de la place Royale. Mais qu’a-t-il fait pendant ce temps ? Est-il resté dans sa voiture à boire des bières ? A-t-il écrit dans le fameux carnet retrouvé à ses côtés ? Est-il allé dans un bar voisin ou s’est-il baladé dans les rues ?
Une autre découverte leur pose question…
Lire la suite dans Presse Océan ce mercredi 21 janvier
FAITS DIVERS Le conducteur de la fourgonnette qui avait foncé dans la foule le 22 décembre à Nantes tuant un jeune homme, était stationné en centre-ville depuis le début de l’après-midi et aurait bu dans son véhicule…
Drame du marché de Noël: Le conducteur de la camionnette avait passé l’après-midi en centre-ville
La camionette qui a fauché une dizaine de personnes sur le marché de Noël de Nantes le 22 décembre 2014. – Laetitia Notarianni/AP/SIPA
Les enquêteurs, qui tentent toujours de reconstituer la chronologie des faits, ont également retrouvé dans la voiture du suspect quelques bouteilles de bières vides. Mais l’individu, qui avait un taux d’alcoolémie de 1,8g/litre de sang juste après le drame place Royale, a peut-être consommé de l’alcool ailleurs.
Seuls deux appels téléphoniques en 6 mois
Le profil d’isolement social de l’homme âgé de 37 ans, originaire de Berneuil en Charente-Maritime, se confirme également: seuls deux appels auraient transité par son téléphone portable les six derniers mois, toujours selon Presse Océan.
L’ensemble des textes suivants, que je vous invite à découvrir pour chacun d’entre eux en cliquant sur l’image de façon à l’agrandir jusqu’à dimension correcte, expose assez bien l’essentiel de l’activité internétique publique de l’autoproclamé « écrivain en ligne et à l’oeil » Pascal Edouard Cyprien Luraghi.
« Il était une fois une jolie fillette nommée Pascal qui enchantait sa rue; la mère Schlagdenhauffen elle-même, notre vieille bique de proprioche qui créchait au premier, s’extasiait à ma vue. J’étais belle, j’avais de longues boucles châtain clair, des robes extra et de jolis souliers. Mais ça ne pouvait pas durer; j’étais un garçon et je n’allais pas tarder à le savoir… »
« Je suis venu au monde sans galère mémorable en suçant mon pouce et me griffant le museau, du coup les infirmières eurent la bonne idée de me ligoter les poignets, à quoi je dois mon teint de pêche et ma peau lisse… Puis, je ne criai pas. Deux mois durant aucun son ne provint de moi. On me crut muet. »
« Toute première image, je vois le plafond couleur coquille d’œuf au ciel de mon landau. J’aperçois les frisettes de dentelle blanche bordant la popeline bleu marine de la capote. »
« Après c’est plus net : une scène où je me retrouve dans le baquet de fer-blanc, dans l’évier, debout dans la vapeur chaude, le cul tartiné de diarrhée. C’est à cette époque que je commence à noter qu’il existe deux autres personnes à la maison : mon frère Francis et mon père. »
« Je suis une fille. Je m’appelle Pascal, c’est aussi un nom de fille. Outre les barboteuses je porte des robes; donc je suis une fille. Mon frère s’appelle Francis et lui c’est un garçon. Je préfère les filles. Les garçons, c’est pataud, lourdingue et compagnie. »
« Un soir mon père s’en prit à ma mère, dans le genre que ça allait trop loin, que tout ce cinoche maternel n’était qu’un prétexte au fait que ma mère voulait d’une fille à tout prix et que je n’étais qu’un garçon travesti; qu’en outre l’antique coutume italienne consistant à grimer l’enfançon aux attributs du sexe opposé n’avait plus cours, ni dans le Tessin ni ailleurs, et encore moins en France. Et que donc il allait m’amener chez un copain qui coupait les tifs à ses heures perdues et au noir. »
« Moi, je chiais dans mes frocs. Je me retenais intensément, différant à l’impossible le moment de l’évacuation. Ça sentais terriblement mauvais et ça n’était que le reflet de la putréfaction ambiante. Il fallait dissocier en permanence l’apparence du réel. Chacun se devait de jouer son rôle, dans cette famille, et ne suer sa haine qu’à l’intérieur. [Moi, c'était au tréfonds des slips.]«
L’encoprésie est la défécation « involontaire » ou délibérée dans des endroits non appropriés chez un enfant d’âge chronologique et d’âge mental d’au moins 4 ans. Pour porter ce diagnostic, il faut que ce trouble survienne de façon durable (depuis au moins 6 mois) à une fréquence d’au moins une fois par mois.
L’encoprésie est presque toujours diurne ; elle se reproduit chaque jour, l’enfant étant conscient de l’émission de la selle, qu’il dit ne pouvoir contrôler. Il s’agit soit de selles véritables, dures ou liquides soit de simples souillures.
L’encoprésie est le plus souvent secondaire, survenant après une période de continence fécale d’au moins un an.
L’encoprésie ne doit pas être confondue avec les incontinences du sphincter anal (encéphalopathies, affections de la moelle etc.) et les banales souillures de slip de l’enfant qui s’essuie mal après être allé à la selle.
sa fréquence est de 3% à 4 ans et 1,5% à 8 ans. Elle est parfois associée à l’énurésie (« pipi au lit ») ou à d’autres troubles du développement : langage, coordination des mouvements etc.
Les symptômes
Dans sa forme de longue durée, la constipation est habituelle, le rythme des contractions intestinales est perturbé ou inexistant. Les périodes de stagnation entraînent la formation de fécalomes, de consistance dure ou molle, qui forment un nouvel obstacle à l’installation du rythme de la défécation. En ce cas, un mégacôlon fonctionnel est fréquent. Le toucher rectal montre un rectum plein, la contractilité du sphincter étant normale.
Bien souvent, l’encoprésie a été précédée d’une constipation opiniâtre pour laquelle différents traitements ont été essayés.
Dans d’autres cas, il s’agit d’épisodes d’encoprésie sans constipation ni mégacôlon fonctionnel, liés à des troubles psychologiques (désir d’opposition ou de vengeance, naissance d’un puîné, difficultés scolaires ou familiales etc.) : l’encoprésie est la manière de l’enfant de dire : »non »!
Le mécanisme de l’encoprésie est initialement une rétention fécale : au contraire de l’enfant qui acquiert le contrôle de la défécation, le futur encoprétique retient sa selle : c’est une opposition à la mère. L’effort qu’il fait pour retenir les selles est souvent interprété par les parents comme une tentative de défécation. L’enfant s’isole, s’accroupit et fait de violents efforts pour retenir ses selles ou les faire remonter si l’expulsion a commencé. Une erreur éducative sphinctérienne est à l’origine de la plupart des cas : éducation coercitive ou trop précoce. A la longue, se crée une dyschésie intestinale génératrice de fécalomes ; la sensation de besoin est émoussée, l’encoprésie devient quotidienne, les exonérations ne se faisant plus que par regorgement. La défécation dans la culotte survient lorsque les moyens de rétention de l’enfant sont débordés ou lorsqu’une partie du fécalome se liquéfie et franchit le sphincter.
Les facteurs émotionnels et affectifs en cause se réfèrent au mode de relation de l’enfant avec ses parents, et surtout avec sa mère, vis-à-vis de laquelle le refus de la selle peut être une première manifestation d’opposition. Les mères d’enfants encoprésiques ont souvent une personnalité particulière. Elles manifestent un intérêt pathologique aux évacuations intestinales de l’enfant . Elles sont incapables de tolérer une seule journée de constipation. Elles sont souvent angoissées, névrosées. La père est souvent absent. Une dissociation du couple est souvent retrouvée.
L’encoprésie, une fois constituée, suscite des sanctions familiales, un comportement rejetant de la part de tout l’entourage, à l’école, qui peuvent aggraver le repli sur lui-même de l’enfant encoprétique. Le garçon d’âge scolaire devient souvent la risée de ses camarades de classe.
Le trouble entraîne très souvent une baisse de l’estime de soi avec un sentiment de honte et de culpabilité qui peut se compliquer de dépression.
Traitement
Le traitement est double : pédiatrique et psychiatrique.
La première phase du traitement consiste à éliminer toute rétention fécale à l’aide de lavements (Eductyl ®, Microlax ®, Normacol ® etc.).
De l’huile minérale (huile de paraffine : Lansoyl etc.) ou un laxatif à base de lactulose (Importal, Duphalac etc) sont ensuite donnés par la bouche jusqu’à l’obtention de 2 ou 3 selles molles par jour.
L’enfant doit être assis sur les toilettes 5 minutes matin et soir, à heures fixes pour rétablir le processus de défécation. Le laxatif est ensuite diminué progressivement.
Une prise en charge psychiatrique s’impose le plus souvent.
Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly, deux des trois jihadistes auteurs des attentats de Paris qui ont fait 12 morts la semaine précédente, étaient tous les deux impliqués dans une enquête pour détention d’images pédopornographiques, classée en 2011 par la justice, a-t-on appris ce jeudi 15 janvier de source judiciaire.
Ces soupçons avaient été mis au jour en 2010 à l’occasion d’une enquête ouverte à Paris où ils avaient été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur le projet d’évasion de prison en 2010 de l’islamiste Aït Ali Belkacem, ancien membre du GIA algérien condamné à perpétuité pour l’attentat du RER Musée d’Orsay en 1995. Amédy Coulibaly avait été condamné à cinq ans de prison en 2013. Dans cette affaire, Chérif Kouachi avait bénéficié d’un non-lieu.
Coulibaly et Kouachi contestaient être impliqués
Les expertises informatiques ordonnées par le juge d’instruction sur les ordinateurs de Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly « avaient permis de démontrer qu’ils contenaient des images pédopornographiques, en petit nombre », a indiqué cette source, confirmant des informations de presse dévoilées mercredi.
Les suspects étant domiciliés dans les Hauts-de-Seine, l’enquête sur ces faits incidents avait été transmise au parquet de Nanterre. Devant les enquêteurs, les deux hommes avaient à l’époque « contesté leur implication » dans la détention de ces images sur leur ordinateur portable. La procédure visait des faits de détention, mais pas de diffusion.
L’enquête préliminaire n’ayant « pas permis d’établir leur responsabilité (…), elle a été classée en 2011. Aucun juge d’instruction n’a été saisi de l’affaire », a ajouté cette source judiciaire.
Des sites pédophiles pour être plus discrets ?
Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly n’étaient en effet pas forcément coupable de pédophile. Selon plusieurs médias, ces clichés pédopornographiques pourraient en réalité avoir un lien avec des faits de terrorisme. Les deux jihadistes auraient pu utiliser des sites internet pour adultes pour échanger de façon plus discrète, ce qui expliquerait la présence de telles images sur leurs disques durs.
Les deux hommes ont été abattus vendredi 9 janvier lors d’un double assaut mené à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) et à la Porte de Vincennes à Paris. Du fait de leur décès, le parquet ne rouvrira pas d’enquête sur l’affaire des images.
Les terroristes ayant commis les attentats en France possédaient sur leurs ordinateurs des photos à caractère pédopornographique. Une piste peut-être insuffisamment prise au sérieux en 2010.
C’est une piste qui a peut-être été trop négligée, l’affaire ayant été classée rapidement faute de juge d’instruction désigné pour la diriger, nous apprend Le Canard Enchaîné. En 2010, alors que la Sous-Direction Antiterroriste enquête sur Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly, suspectés d’avoir voulu participer à l’évasion d’un terroriste responsable des attentats de 1995, les perquisitions menées permettent de mettre la main sur les ordinateurs des deux hommes. L’Obs révèle que 5 images pédopornographiques sont alors découvertes sur le portable d’Amedy Coulibaly, d’autres sur le PC de Chérif Kouachi, assure Le Canard, qui évoque « des photos de petits enfants, filles et garçons ». « On les voit se faire violer, en tous sens, par des adultes et pratiquer des fellations » ajoute l’hebdomadaire. Les deux hommes avaient manifestement voulu se débarrasser de ces clichés avant d’être perquisitionnés.
Les deux hommes n’ont pas été vraiment inquiétés pour la possession de ces images. Pour plusieurs raisons. D’abord, parce ce que le juge d’instruction antiterroriste « avait en effet considéré qu’elles n’avaient aucun rapport avec les faits de terrorisme dont il était chargé » explique L’Obs. Le Canard indique que le juge avait tout de même prévenu Chérif Kouachi de son dégoût et qu’un soit-transmis avait été envoyé au procureur de la République. « A ces mots, Kouachi ne réagi pas » explique le palmipède.
Par ailleurs, l’enquête transmise sur ce dossier au parquet de Nanterre ne donne rien. Pas de juge d’instruction désigné, donc. Les enquêteurs savent que les individus utilisant Internet de manière la plus dissimulée possible, passent par le dark net pour communiquer et se renseigner sur des contenus de nature terroriste, ce qui peut passer par des pages abjectes et illégales. Une source proche des renseignements explique à L’Obs : « On a déjà vu des apprentis-terroristes se parler sur des sites de jeux en ligne pour déjouer la surveillance de leurs mails et de leurs communications téléphoniques. On ne peut pas exclure que Kouachi et Coulibaly aient pu faire de même sur des sites pornos ». Et de rajouter : « Il n’y a eu aucune vérifications spécifiques là-dessus à l’époque. Mais il y avait peut-être matière à creuser ».
EN VIDEO – Les terroristes Kouachi et Coulibaly ont fait vivre à la France 3 jours de terreur :
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Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly étaient-ils pédophiles ? Des images pédopornographiques ont été retrouvés sur les ordinateurs des attentats de Paris. Ces documents pourraient être destinés à masquer des communications liées à leurs activités terroristes.
Terroristes et pédophiles ? Les ordinateurs de Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly contenaient des images pédopornographiques. Une découverte faite, en 2010, par les hommes de la Sous-Direction Anti-terroriste (SDAT) dans le cadre d’une perquisition liée à l’enquête sur la tentative d’évasion du terroriste algérien Smain Aït Ali Belkacem, l’un des auteurs de l’attentat du RER C en 1995.
« Des photos de petits enfants, filles et garçons »
« Les policiers avaient noté la présence de cinq clichés pédopornographiques dans l’ordinateur Acer appartenant au compagnon d’Hayat Boumeddiene », révèle L’Obs. Même découverte faite sur le disque dur de Chérif Kouachi. 37 clichés. « Des photos de petits enfants, filles et garçons », précise Le Canard Enchaîné. Et l’hebdomadaire de préciser : « On les voit se faire violer, en tout sens, par des adultes et pratiquer des fellations ». L »assaillant de la rédaction de Charlie Hebdo aurait même tenté d’effacer ces images.
Des délinquants sexuels ? Pas certain à en croire les enquêteurs. Ces sites pédopornographiques auraient pu être utilisés par les deux hommes pour échanger de manière plus discrète. Ainsi, FTVI rappelle que « plus de cent documents d’Al-Qaïda » ont, par exemple, « été découverts cachés à l’intérieur d’un film pornographique, en 2012 ».
Un canal de communication plus discret ?
« On a déjà vu des apprentis-terroristes se parler sur des sites de jeux en ligne pour déjouer la surveillance de leurs mails et de leurs communications téléphoniques », indique également une source proche du renseignement à L’Obs.
Une copie du procès-verbal indiquant la présence de ces photos sur l’ordinateur de Chérif Kouachi aurait même été transmis au parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), selon Le Canard. Suite à quoi, aucun juge d’instruction n’aurait été désigné pour enquêter sur cette affaire.
Au parquet de Nanterre comme à la Police judiciaire des Hauts-de-Seine, Cherif Kouachi et Amedy Coulibaly n’étaient pas des inconnus. Tous deux avaient été placés en garde à vue, à l’automne 2011, dans le cadre d’une enquête pour détention d’images pédopornographiques.
Une enquête classée, en décembre 2011, quatre mois après son ouverture : rien n’avait en effet permis d’imputer aux deux hommes le fait d’avoir téléchargé ces images.
Les photos avaient été découvertes dans leurs ordinateurs respectifs saisis en mai 2010, dans le cadre de l’instruction menée par un juge antiterroriste parisien sur le projet d’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, condamné à perpétuité pour l’attentat du RER C en 1995.
La trace d’une quarantaine de photos sur un ordinateur
Ces images avaient été effacées mais les experts avaient retrouvé la trace de cinq photos sur un ordinateur, une quarantaine sur le second. Celles-ci n’ayant rien à voir avec le dossier de l’évasion du terroriste, le parquet de Paris a ouvert une « procédure incidente » qui a été transmise à Nanterre, en août 2011, car les deux hommes étaient déjà domiciliés dans les Hauts-de-Seine. Chérif Kouachi à Gennevilliers et Amedy Coulibaly à Bagneux. Interrogés par la PJ 92, ils avaient alors nié connaître la provenance de ces images. Leurs ordinateurs étant accessibles à des proches, ils étaient crédibles.
Surtout, les images n’ont pas circulé sur Internet. L’hypothèse de discussions discrètes entre les deux hommes, via un forum lié à un site pornographique, est ainsi « hautement fantaisiste » selon le parquet de Nanterre.
Quelle était l’enfance de Chérif et Saïd Kouachi, les deux hommes qui ont assassiné les journalistes et les policiers à Charlie Hebdo ? Une enfance misérable, de père absent et de mère prostituée, dans un immeuble populaire du 19e arrondissement de Paris. Evelyne les a connus, elle témoigne. Un document exclusif de Reporterre
Elle en rêvait, de son logement social. Elle pose donc meubles, enfants, mari, dans un F4 du 156 rue d’Aubervilliers, à Paris. Avec son CAP de comptabilité, Evelyne s’en va chaque matin travailler tout près de la cité, en plein 19e arrondissement. Nous sommes dans les années 1980. La mixité sociale n’est encore qu’une théorie, un concept.
« Ici, nous vivions entre pauvres. Et encore, la plupart des gens, une fois passées quelques années, partaient ailleurs. Le quartier craignait vraiment. Nous avons décidé de rester pour changer notre environnement nous-mêmes, nous les locataires du 156. Nous voulions sauver notre quartier. »
Un enfant comme les autres
Alors, Evelyne crée des associations. L’une d’elles, Jeunes et locataires, voit le jour dans les années 1990. Son but est de sortir les enfants, de leur faire découvrir autre chose « que le ghetto ». Son association est une des rares à traverser le temps, elle existe pendant plus de dix ans. Elle parvient à dégoter quelques subventions, alors elle prend la main des gamins du quartier et les emmène ailleurs. Un goûter dans un parc, une sortie dans un beau quartier de Paris, et même un jour : Eurodisney.
On la prévient, dans la bande des enfants, l’un est particulièrement coquin, voire turbulent. Il s’appelle Chérif. Il se balade toujours avec son grand frère Saïd, plus discret. À croire que le plus petit est l’aîné. Saïd pleurniche tout le temps, et suit toujours son cadet. Evelyne surveille le cadet « comme du lait sur le feu ».
« J’adorais cet enfant. Il suffisait qu’on le cajole, qu’on le prenne dans les bras pour qu’il se calme. Moi, je l’ai trouvé touchant, ébahi comme tous les autres par la bande à Mickey. » Un enfant comme les autres, qui croit en la magie de Disney, et qui se calme dès qu’on l’apaise. « On les emmenait au cinéma, Chérif adorait y aller. »
Mère en détresse
Sa mère n’a pas d’argent pour payer la cantine, et elle n’est pas du genre à demander de l’aide. Evelyne qui aide tout le monde à faire ses papiers, ne l’a jamais vue dans son bureau. On ne sait rien du père, et peut-être même les enfants ont-ils des pères différents. Ils ont toujours vécu ici, nés en 1980 et 1982. Deux des cinq enfants ont déjà été placés ailleurs par les services sociaux, quand Evelyne suit Cherif et Saïd.
Quelques mois après la sortie à Eurodisney, Chérif rentre de l’école comme chaque midi. Accompagné comme toujours de son grand frère, il découvre ce midi-là, en plein milieu de l’appartement, sa maman morte. Morte de quoi ? Elle aurait avalé trop de médicaments. Pour beaucoup, il s’agit d’un suicide.
Finalement, tout le monde connaissait le quotidien de cette mère célibataire. Et les langues des habitants du quartier finissent par se délier. Elle ne parvenait plus à subvenir aux besoins de ses cinq enfants, elle avait fini par faire le trottoir pour arrondir les fins de mois. Elle serait morte, selon la gardienne qui était la seule qui lui parlait, enceinte d’un sixième enfant.
Evelyne l’a reconnu sur sa télé mercredi 7 janvier. « J’ai appelé mon gendre, qui lui aussi a grandi dans le quartier. Il m’a bien confirmé. J’ai pleuré. Je me suis dit que je suis responsable. J’aurais dû aider cette maman. On n’aurait jamais dû emmener les enfants à Eurodisney, avec cet argent-là, on aurait dû aider cette maman. Chérif avait une dizaine d’années, pas plus. Finalement, à n’avoir rien vu, nous avons tué cette mère et avons été incapables de sauver ses enfants. »
Evelyne est inconsolable devant sa télévision. « Chérif était un enfant comme les autres. Mais il n’aura pas reçu d’amour… Il a trouvé dans le fanatisme religieux, la famille qu’il n’a jamais eue. Ils ont su lui monter la tête. En même temps, c’est facile de s’en prendre à des gamins aussi isolés et fragiles. Personne n’était là pour le remettre dans le droit chemin. »
« S’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu terroriste ?
Evelyne tient pour responsable la politique de la Ville. « Le but était de parquer là les pauvres. Et personne ne s’en occupait. Les assistantes sociales démissionnaient une à une. Elles avaient trop de boulot par chez nous, elles préféraient se faire muter ailleurs. Alors chaque mois, on avait une nouvelle personne qui reprenait notre dossier, et au final, on n’avançait pas. »
Evelyne en veut aussi beaucoup au manque d’encadrement des enfants. « Il n’était pas rare que l’on voit des enfants de cinq-six ans traîner devant l’immeuble à minuit. Chérif lui, était comme abandonné. Je me souviens d’un jour durant lequel nous organisions un goûter. Nous n’avions pas de local, alors nous allions dans les caves. Je suis remontée chercher des gobelets, et là, j’ai vu un gardien demander à Chérif, qui était tout maigrelet, de se mettre à genoux pour demander pardon, parce qu’il avait fait une bêtise. Comme il n’avait pas de papa, et une maman absente, il était un peu le souffre-douleur. Enfin, je ne voudrais pas que vous pensiez que je le défends. Mais je veux dire, s’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu un terroriste ? »
Elle raconte aussi, pour expliquer le contexte de désarroi, l’histoire d’un autre jeune, habitué de la brigade des mineurs, qu’elle faisait dormir chez elle, parce qu’il était battu par sa maman. Un jour, il fugue, les premières nuits, il dort sur le toit. Evelyne finit par le ramasser, lui faire passer une nuit dans le lit de son fils. Le matin, elle le dépose à la police. C’est un habitué, quatre fois qu’il vient. La première fois, à cause d’une brûlure au troisième degré causé par un fer à repasser. Evelyne se met en colère : « Combien de fois devrai-je vous l’amener avant que vous le retiriez de sa mère ? »
Mais le policier veut d’abord savoir comment l’enfant a vécu pendant ces huit jours d’errance. Il comprend tout, quand l’enfant parle d’un monsieur. « Les enfants étaient tellement laissés à l’abandon que le 156 était devenu un repère de pédophiles. Ils passaient le soir, les gamins étaient livrés à eux-mêmes sur le parking. Les parents ne les cherchaient pas… »
« Nous étions entourés de violence »
Evelyne en a marre : « Nous avions quatre centres sociaux dont La maison des copains de La Villette, Action fraternelle, ou encore Espace 19, mais les éducateurs, salariés, n’étaient pas plus âgés que les délinquants et leur donnaient rendez-vous dans les cafés à fumer des clopes et boire des verres. Moi, j’appliquais la méthode bénévole de la ’maman’ et je n’ai jamais eu de problème avec ces jeunes. Sont-ils totalement responsables de ce qu’ils deviennent ? Délinquants, drogués, et pour les frères Kouachi, ces monstres incompréhensibles ? »
Marise (prénom modifié) se pose la même question. À l’époque, elle aussi habite le quartier. Militante, elle multiplie les associations pour venir en aide aux quartiers difficiles. « J’ai vécu de bons moments. Mais avant les années 90, et la prise de conscience que la mixité sociale était indispensable, nous ne parlions pas de ça lors de nos réunions politiques. (NDLR : Marise a d’abord été militante au PC, puis au PS). La société délaisse les pauvres, les met en colère, les rend violents, puis parfois haineux. »
« Les seuls qui acceptaient de vivre au 156 étaient les sans-abris. Nous étions entourés de violence. » Evelyne renchérit. « Je me souviens de ces gamins dont le père était toujours saoûl, et s’endormait avant que les enfants ne rentrent de l’école. Il fermait à clef, les enfants dormaient dans les escaliers. Nous faisions des signalements, mais même les professeurs ne disaient rien… C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère. »
« Terreau fertile »
Evelyne, chrétienne qui pense qu’il faut savoir rire de tout, savait que doucement l’islam gagnait dans le quartier. « Je voyais de plus en plus de femmes porter le voile, puis avoir des propos de moins en moins laïcs. » Marise acquiesce : « Au début, dans les années 90, un des pratiquants de la mosquée de la rue de Tanger faisait partie du Conseil de Quartier. On l’aimait beaucoup, il était très laïc, très ouvert. Nous faisions nos réunions dans la mosquée. Je trouvais cela formidable. Puis notre ami, un jour nous a dit qu’il quittait la mosquée, qu’il ne se retrouvait plus dans les paroles de l’imam. Dès lors, la porte de la mosquée nous est restée à jamais fermée, et nous voyions le changement dans le comportement. Les salafistes ont petit à petit pris possession des lieux, jusqu’à l’arrestation de la cellule des Buttes Chaumont. »
Marise pense que l’intégrisme ne peut prendre racine que sur ce genre de terreau fertile où la précarité et l’abandon ont pris la place normalement nécessaire de l’intégration. « Mais je suis optimiste, depuis l’avènement de la mixité sociale, les choses vont mieux. Je reste persuadée que la mixité était la bonne solution. En revanche, ces enfants nés dans le triple abandon, d’une société, parfois de racines, et encore pire d’éducation, n’ont pas pu apprendre les limites, pas pu s’intégrer… Et ils ont trouvé refuge dans la délinquance, la violence, la prison, et parfois dans l’intégrisme religieux. Il reste cependant de nombreuses structures à créer pour prévenir, intégrer, encadrer. Tenez, pour l’intégration, moi j’aime beaucoup animer l’atelier tricot au Centre Social Riquet mais je dis aux femmes d’arrêter de parler une langue entre elles que je ne comprends pas, j’ai l’impression qu’elles parlent de moi. Ça les fait rire. Mais finalement, parler le même langage quand on est ensemble, c’est plus simple non ? »
Pour Marise, « nous sommes responsables de ne pas avoir offert une jeunesse équilibrée à ces mômes, en n’ayant jamais vu la souffrance de leur mère, leur désarroi d’orphelins… Mais ce n’est pas une excuse pour tuer les autres et ne pas avoir le recul face à l’absurdité du fanatisme… »
Evelyne, elle, qui a pris sa retraite et vit maintenant dans la région Centre, concède : « Je ne devrais pas le dire, vous allez me prendre pour une folle, mais quelque part, moi ces gamins-là, je les plains… »
A la fin de son reportage, le photographe de Reporterre a été abordé par deux hommes menaçants, qui lui ont enjoint de détruire ses photos. Dont il n’a pu sauver que quelques images.
Marise vit toujours dans le quartier.
L’ensemble d’habitation du 156 rue d’Aubervilliers a été rénové, et est très différent de ce qu’il était dans les années 1990.
Le mercredi 7 janvier 2015, deux assassins abattaient froidement huit journalistes de Charlie Hebdo, deux autres personnes, et deux policiers. L’effroi puis la solidarité saisissaient le pays. Voici nos reportages et témoignages, un regard d’amitié et d’écologie sur ce drame.
Pour Christophe Ramaux, la gauche radicale a eu tort d’attaquer la prétendue islamophobie de « Charlie »
LE MONDE | 09.01.2015 à 16h22 • Mis à jour le 12.01.2015 à 08h45
Christophe Ramaux, membre du collectif d’animation des Economistes atterrés, Université Paris-I
C’était finalement un testament. Dans un article de l’ensemble de sa rédaction publié le 20 novembre 2013 (dans Le Monde), Charlie s’élevait contre le procès en islamophobie intenté depuis longtemps par certains, en particulier à la gauche de la gauche. Un islamophobe, et il y en a, est un raciste. Un bouffeur de religions, et Charlie en était, n’est pas raciste. Il maudit toutes les religions et c’est bien son droit. Cibler uniquement l’islam, c’est cibler derrière lui certaines populations, les Arabes au premier chef. La rédaction de Charlie avait raison : en les accusant d’islamophobie, c’est un procès en racisme que d’aucuns s’autorisaient à son encontre. Une salissure ignoble pour ces dessinateurs et écrivains qui ont toujours eu l’antiracisme chevillé à la plume.
Comment en est-on arrivé là ? Comment expliquer que des dirigeants d’Attac, du NPA, des journalistes de Politis et d’autres – les uns et autres ont organisé avec les Indigènes de la République et Mediapart une Journée contre l’islamophobie le 13 décembre 2014 – aient pu alimenter cette infamie ? Comment expliquer que certains animateurs des Economistes atterrés aient rejeté la collaboration de Charb au prétexte qu’il était islamophobe ? Les Economistes atterrés – dont le spectre va bien au-delà de la gauche radicale – ont heureusement remis les pendules à l’heure et rendu ainsi hommage à Bernard Maris, leur oncle à tous. Leur collectif d’a…
Oui, le 7 janvier a des causes sociologiques et politiques
15 janvier 2015 | Par Les invités de Mediapart
Accuser ceux qui pointent « les causes profondes, relégation économique et mépris social, qui servent d’arrière-plan au terrorisme islamiste » est aussi grave qu’inepte, estiment Pierre Concialdi, Thomas Coutrot, membres d’Attac et Sabina Issehnane, économiste, en réponse à Christophe Ramaux selon qui « la gauche radicale a eu tort d’attaquer la prétendue islamophobie de Charlie ».
Ceux qui ont accusé Charlie Hebdo d’islamophobie – la « gauche radicale » – auraient « commis un précédent » aux meurtres du 7 janvier. C’est la grave accusation que lance Christophe Ramaux (Le Monde daté du 10 janvier). Des preuves ? « Des dirigeants d’Attac, du NPA, des journalistes de Politis et d’autres – ont organisé avec les Indigènes de la République et Mediapart une Journée contre l’islamophobie le 13 décembre 2014. »
Pourtant, jamais Attac – pas plus que les Économistes Atterrés dont Christophe Ramaux se réclame indûment en signant sa tribune – n’a pris position dans le débat sur les caricatures de Mahomet, faute de consensus interne et surtout de nécessité. Il n’y a pas non plus trace de Charlie dans le programme de cette Journée, où figuraient d’ailleurs aussi des représentants du Front de Gauche, de Solidaires, du MRAP ou du Monde diplomatique. Quelles étranges arrière-pensées révèle cette façon de brandir la participation à un colloque contre l’islamophobie comme une preuve de complaisance envers les tueurs ?
Plus grave : si l’on se souvient qui étaient les parties civiles dans le procès contre Charlie Hebdo pour islamophobie – non pas la « gauche radicale » mais des organisations représentatives de la communauté musulmane–, l’accusation prend une tournure nauséabonde : la Grande Mosquée de Paris ou l’Union des organisations islamiques de France auraient poussé au crime ?
Autre « preuve » de la responsabilité de la « gauche radicale » : dans son communiqué du 8 janvier qui se terminait par « nous sommes tous Charlie », Attac aurait « sciemment refusé de mentionner la laïcité » – alors que les Économistes atterrés auraient heureusement « remis les pendules à l’heure » en utilisant le mot « laïcité » contre l’avis de quelques « irréductibles ». On ne commentera pas ici la tentative d’opposer deux associations qui coopèrent depuis la parution en 2011 du Manifeste d’économistes atterrés. Mais pourquoi diable la référence à la laïcité serait-elle la ligne de démarcation entre les véritables adversaires du terrorisme islamiste et leurs cautions ? Les assassins ont-ils ciblé Charlie Hebdo pour sa laïcité ou pour ses caricatures ? Ramaux affirme que Charlie Hebdo est « un bouffeur de religions », et qu’il en a le droit, y compris de blasphémer. C’est tout à fait exact, mais quel rapport avec la laïcité ? La laïcité garantit la liberté de conscience et de culte et la séparation entre religion et l’État. Elle ne se confond pas avec la liberté d’expression, laquelle permet le droit à blasphémer et à « bouffer de la religion ». Confondre les deux, c’est rabattre l’idée de laïcité sur l’hostilité à la religion. Ce n’est pas seulement une bourde, c’est un cadeau pour les intégristes radicaux et les ennemis de la laïcité, qui peuvent alors se présenter d’autant plus facilement en victimes que les conditions minimales d’un exercice décent du culte musulman ne sont pas assurées dans notre pays.
Rédigé à chaud au risque de l’outrance et de la confusion, le texte de Christophe Ramaux sombre dans l’ineptie quand il accuse la « gauche radicale » d’invoquer des causes sociologiques (« chômage, précarité et désespérance sociale ») pour « dénier la responsabilité de ceux qui adhèrent à l’intégrisme radical », et par là-même « les nier un peu plus ». Mais qui penserait à nier l’autonomie et la responsabilité des tueurs de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher ? Ces crimes s’inscrivent dans une stratégie d’affrontement voulue et construite : l’utilisation de l’islamophobie ambiante, et son renforcement par les attentats eux-mêmes, afin de forcer les musulmans à s’unir derrière ceux qui se prétendent leurs défenseurs et veulent leur imposer une stratégie de rupture avec les autres secteurs de la société. Cette politique de la terreur et de la terre brûlée instrumentalise les citoyens de culture musulmane au service de combats menés par les forces intégristes au Proche et Moyen Orient et en Afrique, régions déstabilisées depuis des décennies par les puissances dominantes (dont la France, il ne faudrait pas l’oublier). Elle aggrave les fractures et les tensions entre la population majoritaire et les minorités issues de l’immigration. La politique de la terreur nourrit la politique de la peur, outil du consensus national autour de la « guerre au terrorisme », voire de la « guerre de civilisations », et utile diversion face aux désastres sociaux provoqués par la guerre économique.
Reste que ces fractures pré-existaient largement aux actes criminels des Merah, Kouachi et Coulibaly, et fournissent sans aucun doute le terreau sur lequel prospère leur stratégie incendiaire. Si le drapeau tricolore est rarement brandi – hormis l’épisode sans lendemain de la victoire au foot en 1998 – dans les banlieues disqualifiées, c’est que les valeurs de la République y restent obstinément bafouées depuis trente ans. Et si Charlie Hebdo n’y est pas particulièrement populaire, c’est que certaines caricatures, peu nombreuses mais bien exploitées par les radicaux, ont été mal reçues par nombre de résidents de ces quartiers, qui y ont vu un mépris de l’islam et non de l’intégrisme. Défendre la liberté d’expression n’oblige pas à rester aveugle face à cette réalité. Ces résidents subissent beaucoup plus que leur part du « chômage, de la précarité et de la désespérance sociale », ainsi que du mépris majoritaire qui s’attache à leurs éventuelles croyances ou pratiques religieuses, confondues systématiquement avec un intégrisme ostentatoire. Dénier les causes profondes, relégation économique et mépris social, qui servent d’arrière-plan au terrorisme islamiste – le « fascisme vert » selon Ramaux – est aussi pertinent que d’attribuer les succès du nazisme à la responsabilité individuelle des hitlériens, sans prendre en compte l’humiliation collective infligée au peuple allemand après 1918 et les ravages de la crise économique des années 1920 et 30.
À poursuivre dans ce déni, on ne voit pas qu’une des tâches prioritaires pour la gauche et les mouvements sociaux en France est non seulement de stopper les politiques d’austérité et de chômage et de redistribuer les richesses, mais aussi de combattre avec la même force l’islamophobie, l’antisémitisme et la xénophobie. Les extraordinaires manifestations du 11 janvier montrent que c’est possible, mais rien n’est joué. La volonté d’unité qui s’est exprimée dans la rue avec tant de force peut déboucher – c’est la pente actuelle que favorisent l’extrême-droite, la droite mais aussi le gouvernement – sur une « unité nationale contre le terrorisme » (ou le « fascisme vert »), version à peine euphémisée de la guerre des civilisations, et prétexte au renforcement des interventions militaires partout où il y a des « terroristes musulmans » comme y pousse Israël. Mais elle peut aussi favoriser une « unité populaire » contre l’oligarchie politique et économique.
Pour que cette seconde lecture de la situation l’emporte, il est vital de favoriser l’auto-organisation des banlieues populaires en aidant les associations progressistes, qu’elles soient laïques, chrétiennes, juives ou musulmanes. Il faut à tout prix retisser des liens entre les habitants de ces quartiers, leurs associations et l’ensemble du mouvement social et syndical. Après les émeutes de 2005, dont notre État laïque et républicain n’a tiré strictement aucune leçon, des associations ont vu le jour ou se sont relancées ; 200 d’entre elles se sont récemment regroupées dans la Coordination « Pas sans nous ». La gauche associative, syndicale et politique ferait bien d’apporter soutien et reconnaissance à ce tissu associatif plutôt que de se complaire dans une autosatisfaction républicaine bien mal fondée.
Mediapart s’est procuré la totalité du corpus des textes saisis en 2010 aux domiciles de Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly. Une documentation idéologique pour justifier les attentats qui apparaît souvent comme contradictoire, à très forte tonalité politique. Nous avons également interrogé un militant djihadiste soutenant les attentats de Paris, et sollicité l’analyse du chercheur Romain Caillet.
Mediapart s’est procuré la totalité du corpus des textes saisis en 2010 aux domiciles de Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly, deux des trois auteurs des attentats de Paris la semaine passée, à l’époque soupçonnés par la justice d’un projet d’évasion de prison d’un terroriste. Des textes en français pour la plupart, souvent violents, obsédés par la guerre et la nécessité de « combattre les ennemis de l’islam », mais non dénués de logique propre. Leur analyse montre à quel point le djihadisme est davantage un courant politique que religieux. Pour le comprendre, cette documentation idéologique réunie pour justifier les attentats doit être replacée dans son contexte historique, géopolitique, tant ces textes …
A peine plus d’un an après qu’il ne découvre le corps sans vie du numéro 3 du SRPJ de Limoges, le numéro 2 du service s’est donné la mort hier sur son lieu de travail avec son arme de service.
Par Cécile Gauthier
Publié le 08/01/2015 | 11:24, mis à jour le 14/01/2015 | 15:28
On l’a appris ce matin, un commissaire du SRPJ de Limoges s’est donné la mort la nuit dernière dans son bureau avec son arme de service. Une information confirmée par sa hiérarchie. On ignore à cette heure les raisons de son geste.
Il se serait donné la mort cette nuit à 1 heure.
Le commissaire Helric Fredou âgé de 45 ans était originaire de Limoges avait débuté sa carrière en 1997 comme officier de police judiciaire à la direction régionale de la police judiciaire de Versailles, avant de revenir à Limoges. Il était directeur adjoint du service régional de police judiciaire depuis 2012. Son père était un ancien policier, sa mère était cadre infirmière aux urgences de CHU de Limoges. Il était célibataire et n’avait pas d’enfant.
Selon le syndicat de la police le commissaire était dépressif et en situation de burn out.
En novembre 2013, le commissaire Fredou avait découvert le corps sans vie de son collègue, numéro 3 du SRPJ de Limoges qui s’était également suicidé avec son arme de service dans son bureau. Il avait lui aussi 44 ans.
Le commissaire Fredou, comme tous les agents du SRPJ travaillait hier soir sur l’affaire de la tuerie au siège de Charlie Hebdo. Il avait notamment enquêté auprès de la famille de l’une des victimes. Il s’est tué avant même de remettre son rapport.
Une cellule psychologique est mise en place au sein du commissariat.
Le directeur adjoint du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Limoges, un homme de 44 ans, s’est donné la mort avec son arme de service dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu’il se trouvait au sein des locaux de la police de Limoges, a-t-on appris de source policière.
Selon le quotidien Le Populaire du Centre, il travaillait sur une mission de la police judiciaire dans le cadre de l’affaire Charlie Hebdo, sans pour autant qu’un lien puisse être établi entre cette mission et les causes de son suicide.
A Limoges, les policiers, déjà éprouvés par la mort de deux de leurs collègues à Paris dans l’attentat commis hier, sont d’autant plus choqués qu’il y a un peu plus d’un an, en novembre 2013, le N.3 du SRPJ s’était donné la mort dans des circonstances similaires, avec son arme et à l’hôtel de police. C’était son collègue, décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, qui avait découvert son corps.
Le parquet avait indiqué, dans le cas du suicide de 2013, que le policier avait laissé une lettre à l’attention de sa famille dans laquelle il exprimait des « raisons personnelles » l’ayant conduit à ce geste.
Originaire de Limoges, le policier décédé dans la nuit de mercredi à jeudi avait d’abord exercé à Versailles. Nommé commissaire en 2007, il avait exercé le poste de chef de la sûreté départementale de Haute-Vienne. Après un passage dans la Manche de 2010 à 2012, il était revenu à Limoges, cette fois en tant que N.2 de la PJ.
Charlie Hebdo : Chérif Kouachi a étudié en Haute-Vienne
Google maps
Chérif Kouachi a étudié au au lycée Édouard Vaillant de Saint-Junien en 2000. Ses anciens condisciples l’ont reconnu quand sa photo est apparue dans les médias.
Inscrit en sport études section football, au lycée Édouard Vaillant, l’adolescent qui avait 17 ans en 2000 a laissé peu de souvenirs dans les mémoires. « Il faisait du foot il était un peu arrogant mais il n’était pas chef de bande, il était même discret, se souviennent deux anciens élèves. »
Du côté de l’équipe éducative les souvenirs sont les mêmes. « Un gentil garçon, pas méchant, jamais à l’origine d’une embrouille, qui était plutôt bon en foot se rappelle l’un de ses enseignants très affecté par la nouvelle. »
L’interne qui a passé une année scolaire au lycée ne s’est pas fait remarquer par les conseillers principaux d’éducation qui avouent pouvoir mieux agir sur des élèves au tempérament plus trempé. « Qu’avons-nous manqué ? », s’interroge Nadège Vergnaud qui était proviseure de l’établissement à l’époque. « Nous n’avons rien décelé, rien vu, s’étonne-t-elle avec stupéfaction. Comme beaucoup d’élèves discrets, le jeune homme est passé entre les mailles du filet. Il était indécelable par nous. »
Attentat à Charlie Hebdo: Chérif Kouachi a été lycéen à Saint-Junien
Le 09 janvier à 06h00
Chérif Kouachi, 32 ans, auteur présumé des attentats à Charlie Hebdo. Photo / AFP
Chérif Kouachi a passé une partie de ses jeunes années aux portes de la Charente. L’homme de 32 ans recherché par la police après la tuerie de Charlie Hebdo a été élève au lycée Édouard-Vaillant de Saint-Junien en Haute-Vienne, en 2000, indiquent nos confrères du Populaire du Centre.
Il y était interne, inscrit en section sport études football. « Il faisait du foot. Il était un peu arrogant, mais il n’était pas chef de bande, il était même discret », disent deux anciens élèves cités par Le Populaire, qui l’ont reconnu sur les photos diffusées par les médias.
« Un gentil garçon, pas méchant, jamais à l’origine d’une embrouille, qui était plutôt bon en foot », raconte un enseignant. Henri Monteil, le président charentais de la Ligue de Centre-Ouest de football, ajoute que Chérif Kouachi et son frère Saïd ont été joueurs au sein de la Ligue.
Saïd Kouachi évoluait à l’AS Chamberet (Corrèze) de 1994 à 1999 après un passage à l’AS Afieux (Haute-Vienne) en 1997. Il était domicilié à Treignac.
Chérif Kouachi était aussi licencié à l’AS Chamberet de 1994 à 2001 après un passage à Seilhac en 1998.
Police Commissioner Helric Fredou, Number Two Police Officer of the Regional Service of France’s Judicial Police (JP), Limoges, (Haute-Vienne), “committed suicide on the night of Wednesday to Thursday at the police station.”
Commissioner Helric Fredou was part of the police investigation into the Charlie Hebdo terror attack.
Terror suspects Cherif and Said Kouachi who were shot dead by police on January 9, spent their high-school years in the Limoges region. No doubt this was the object of Fredou’s police investigation. Yet police and media reports state that on that same Wednesday he was involved in a meeting with the family of one of the Charlie Hebdo victims.
On Wednesday, as part of the Charlie Hebdo investigation, he dispatched a team of police officials under his jurisdiction. He is reported to have waited for the return of his team for a debriefing. Immediately following the police debriefing, he was involved in preparing his police report.
According to media reports, he committed suicide at around 1am on Thursday, within hours of the police debriefing. He used his own police weapon, a SIG-Sauer to “shoot himself in the head”.
At the time of his death, police claim to have not known the reason for his alleged suicide. This was reflected in their official statements to the media: “It is unknown at this time the reasons for his actions”.
However, a back story appears to have been inserted simultaneously, most likely from the very same police media liaisons, who then told the press that Fredou was ‘depressed and overworked’. For any law enforcement officer in France, it would seem rather odd that anyone would want to miss the biggest single terror event of the century, or history in the making, as it were. (21st Century Wire,)
The French media decided or was instructed not to cover the incident. Not news worthy? So much for “Je suis Charlie” and ”Freedom of Expression” in journalism.
Likewise, the Western media including all major news services (AP, AFP, Reuters, Deutsche Welle, etc) have not covered the issue.
Suicide d’un commissaire enquêtant sur Charlie Hebdo : un étonnant silence médiatique
Le commissaire de police Helric Fredou, numéro deux de la SRPJ de Limoges, Haute Vienne, s’est suicidé dans la nuit de mercredi à jeudi au poste de police.
Le commissaire Helric Fredou faisait partie de l’équipe d’investigation travaillant sur l’attaque terroriste ayant frappé Charlie Hebdo.
Les suspects terroristes Cherif et Said Kouachi, qui ont été tués par la police le 9 janvier, ont fait leurs études supérieures dans la région de Limoges. Aucun doute que cela était l’objet de l’enquête policière de Helric Fredou. La police et les média ont établi que ce mercredi il était en réunion avec la famille d’une des victimes de Charlie Hebdo.
Le mercredi, pendant l’enquête sur Charlie Hebdo, il dépêcha une équipe de police sous son contrôle. Il a été signalé qu’il attendit le retour de son équipe pour un compte-rendu. Il rédigea ensuite son rapport de police.
D’après les médias, il se suicida aux alentours de 1h du matin le jeudi, dans les heures qui suivirent le compte-rendu de ses collègues. Il utilisa sa propre arme de service, un SIG-Sauer, pour se tirer une balle dans la tête.
Au moment de sa mort, la police déclara ne pas connaître les raisons de son supposé suicide. Cela se retrouve dans les déclarations officielles des médias : « Les raisons de son action sont pour l’instant inconnues. »
Cependant, une histoire parallèle apparait avoir été insérée dans le récit, très probablement de la part des agents de liaisons entre la police et les médias, qui raconta que Fredou était « déprimé et proche du burnout ». Pour n’importe quel officier de police français, cela semblerait plutôt bizarre qu’une personne souhaite passer à côté du plus gros évènement terroriste du siècle, de l’histoire en mouvement, comme c’est le cas.
Une autopsie réalisée à l’hôpital universitaire de Limoges « confirme le suicide ».
Aucun média n’en a parlé.
Les médias français décidèrent ou furent sommés de ne pas couvrir l’incident. Cela ne méritait pas d’être relayé ? Il n’y a de place que pour les « Je suis Charlie » et les « Liberté d’expression » pour les journalistes.
De même, les médias occidentaux, incluant tous les services principaux de presse (AP, AFP, Reuters, Deutsche Welle, etc.) ne couvrirent pas l’événement. Un article isolé dans Le Parisienprésente le suicide comme étant absolument non relié à l’enquête sur Charlie Hebdo.
Alors que l’on décrivait Helric Fredou comme dépressif et victime de burnout, le rapport de police considérait son suicide comme totalement inattendu. En outre, il est important de noter que, conformément au rapport, il commit son suicide à son lieu de travail, à son bureau du commissariat de police. S’est-il suicidé ? A-t-il été incité à se suicider ? Ou était-ce juste un « flic honnête » exécuté sur ordre de la police judiciaire française ? Son rapport a-t-il été publié ?
Toutes ces questions sont adressées aux journalistes français. Cela s’appelle une enquête d’investigation. Ou est-ce purement et simplement de la censure médiatique ?
Terrible drame à Limoges: le policier Helric Fredou, 45 ans, se suicide après l’attentat à Charlie Hebdo
F. DE H.
Les attentats de Charlie Hebdo ont-ils fait une 18 e victime ? Dans la nuit de mercredi à jeudi, juste après l’attentat sanglant qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique français, un commissaire de police de Limoges s’est donné la mort, avec son arme de service, dans les locaux du commissariat.
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D.R.
Le commissaire Helric Fredou se donne la mort dans la nuit de mercredi 7 a jeudi 8 janvier – Charlie Hebdo source : Web
Il a été découvert, sans vie, par un de ses collègues à 1 heure du matin.
Selon France 3, le commissaire Helric Fredou, 45 ans, enquêtait sur l’attentat du Charlie hebdo. Il avait rencontré des membres de la famille d’une des victimes, quelques heures auparavant.
L’homme, qui était célibataire et sans enfant, est décrit par ses collègues comme dépressif et en situation de burn-out. Affronter le chagrin d’une famille a peut-être été la mission de trop.
Helric Fredou était le numéro 2 du service régional de la police judiciaire de la Haute-Vienne.
Délinquance, drogue, puis islam, radicalisation, voyage au Yémen auprès d’Al Qaida. Itinéraire des tueurs de « Charlie Hebdo » qui voulaient « venger le prophète »…
C’est un itinéraire en points de suture. Celui de deux frères qui, après la mort de leur père, ont été placés en Corrèze par les services sociaux de Paris parce qu’ils vivaient dans une famille « vulnérable ». Chérif et Saïd Kouachi ont respectivement 11 et 13 ans lorsqu’ils arrivent aux Monédières, un centre de la Fondation Claude-Pompidou à Treignac. Restés dans un premier temps avec leur mère, leur petit frère, puis leur sœur Aïcha vont les rejoindre l’un après l’autre.
En Corrèze, les deux frères ont laissé de bons souvenirs. « Chérif était mignon et rigolo, a confié un de ses anciens professeurs au quotidien régional Le Populaire. En 5e, il avait même été délégué de classe. Saïd avait plus de mal et s’était orienté vers une 3e d’insertion. » L’aîné passé son CAP et son BEP d’hôtellerie au centre des Monédières quand Chérif opte pour une formation en électrotechnique qu’il suivra au lycée Édouard-Vaillant de Saint-Junien (Haute-Vienne) en section sport études, option foot. Licencié à l’AS Chambertoise à Chamberet (Corrèze) – où a aussi évolué son frère – il joue attaquant avec l’équipe première. « On n’a jamais eu de problèmes avec eux, se souvient le président du club, Alain Lascaux. Chérif était plutôt bon. À 18 ans, il est parti. Il a voulu aller chez un oncle mais cela n’a pas été possible… À leur majorité, ces gamins sont un peu livrés à eux-mêmes. »
On retrouve les deux frères à Paris, hébergés par la mère d’un copain dans le 19e arrondissement. Chérif écoute du rap, picole, fume du shit, bascule dans la petite délinquance… Jusqu’à ce qu’il commence à fréquenter la mosquée Adda’wa, dans le quartier Stalingrad avec son frère en 2003. C’est Saïd qui lui présente un jeune prédicateur, Farid Benyettou, qui rassemble à la sortie de la prière. Benyettou est à la tête d’une filière dite des Buttes-Chaumont qui enverra des recrues en Irak entre 2004 et 2006.
En janvier 2005, Chérif, alias Abou Issen, est interpellé alors qu’il est sur le point de partir. « Plus le départ approchait, plus je voulais revenir en arrière. Mais si je me dégonflais, je risquais de passer pour un lâche. » Son frère Saïd est aussi entendu. Devant les policiers, il joue le grand frère responsable et protecteur. Condamné à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, Chérif est incarcéré à Fleury-Mérogis où il va faire la connaissance d’Amedy Coulibaly, condamné à un an de prison pour trafic de stupéfiants en 2006. Et trouver un nouveau mentor : le terroriste Djamel Beghal, condamné à dix ans de prison pour avoir fomenté en 2001 un attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris.
L’un a été poissonnier…
Moins d’un an après sa sortie de prison, il rencontre Izzana Hamyd en mai 2007, « par l’intermédiaire d’une copine de Charleville-Mézières » où la jeune Marocaine a encore sa famille ; c’est en tout cas ce qu’elle expliquera aux enquêteurs. Chérif travaille alors comme poissonnier chez Monoprix. Titulaire d’un CAP petite enfance et d’un BEP sanitaire et social, Izzana est animatrice en crèche à Gennevilliers où elle loue, depuis 2006, un petit studio de 20 m² d’un immeuble HLM coquet dans un quartier tranquille qui jouxte celui où vit alors Saïd Kouachi. Arrivée à 19 ans de Charleville-Mézières, où son père est ouvrier à l’usine Citroën, seule, sans domicile fixe, Izzana Hamyd a commencé à porter le hijab en 2002 et le niqab en 2006.
Chérif l’épouse quelques mois après leur rencontre, en mars 2008, à la mairie de Gennevilliers. En guise de voyage de noces, les tourtereaux s’offrent un pèlerinage à La Mecque. À son retour d’Arabie saoudite, en octobre, Izzana porte le niqab et cesse de travailler.
À Gennevilliers, les voisins qui veulent bien se souvenir d’eux, évoquent un homme « très courtois » et une femme complètement voilée. Il travaille alors à la poissonnerie du Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) au moment de son interpellation en mai 2010 dans le cadre d’une enquête pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » avec notamment Beghal, Coulibaly et Bouchnak. Aucune charge ne sera finalement retenue contre lui, mais tout au long de sa garde à vue, Chérif Kouachi restera tête baissée en regardant le sol et ne répondra ni par le geste ni par la parole ; il ne consentira même pas à jeter un œil aux photos qui lui seront présentées. En l’espace de deux ans, le « pied nickelé » de 2005 a pris une autre carrure. Le passeport de Chérif montre qu’il s’est déjà rendu à plusieurs reprises au Moyen-Orient. Et il continuera les voyages. En 2011, il se rend ainsi au Yémen, où sévit alors Aqpa (Al Qaida en péninsule arabique) et son chef Anwar Al-Aulaqi, celui qui inspirera l’attaque contre Charlie Hebdo. C’est ce que le terroriste a confié à BFM vendredi. Ce séjour a été confirmé par le procureur de Paris, vendredi.
Selon le New York Times, son frère se serait également rendu dans ce pays dès 2009. Il y aurait peut-être fréquenté l’université al-Imane, un établissement religieux ultraconservateur. À Sana, Saïd Kouachi aurait aussi été le colocataire d’Oumar Farouk Abdulmutallab. Ce jeune Nigérian se fera connaître à Noël 2009, lorsqu’il tentera de commettre un attentat sur un vol intérieur américain. Une attaqué téléguidée par Al-Aulaqi croient savoir les services américains. Saïd Kouachi, ainsi qu’un deuxième homme aujourd’hui exilé en Syrie, a aussi été repéré au début de l’année 2011 à Oman, pays frontalier du Yémen. Il en serait reparti trois semaines plus tard. Selon des sources yéménites, il serait notamment passé par la ville portuaire de Shihr, connue pour ses centres d’enseignement du salafisme. Il y aurait appris le maniement des armes.
Est-ce à son retour qu’il décide de s’installer à Reims dans le quartier de la Croix-Rouge? Saïd serait arrivé il y a deux ans tout au plus avec sa femme, Soumya, épousée en février 2012 à Charleville-Mézières. Comme pour Chérif, les habitants décrivent un homme aimable mais « pas très bavard ». Samir, étudiant, le croisait souvent au pied de l’immeuble, promenant son fils dans une poussette. « Il paraissait très timide, très gentil. On le voyait parfois partir se promener dans les bois à vélo avec sa femme. » Les deux bicyclettes de ville sont d’ailleurs toujours visibles sur le balcon du premier étage du logement social que le couple occupait. Dans la même rue, à quelques numéros, vit Aïcha, la sœur de Saïd et Chérif. « Elle est arrivée là il y a un peu plus d’un an, avec son mari, un Français converti, et leurs deux jeunes enfants », explique une voisine de palier. Leur appartement a été perquisitionné mercredi et le couple placé en garde à vue. La compagne du tueur avait aussi de la famille un peu plus loin, sur l’esplanade Eisenhower. Sa sœur vivait là depuis une dizaine d’années avec son mari. Eux aussi ont été placés en garde à vue mercredi. Tous ont été relâchés depuis
… l’autre libraire coranique
Chérif Kouachi passait de temps en temps. Les deux frères se rendaient ensemble dans la petite mosquée coincée entre deux immeubles « mais ne parlaient à personne », insiste un fidèle. Le plus jeune se serait reconverti dans la contrefaçon de vêtements et de chaussures de sport. De quoi vivait Saïd? Abdul Hamid Al-Khalifa, l’imam de la mosquée de la Croix-Rouge, se souvient qu’au début de son installation, il aurait ouvert, près de l’hôpital Robert-Debré, une librairie coranique, où il vendait aussi « des sarouels ». « J’avais moi-même un magasin dans le coin et je me suis dit qu’il allait me faire de la concurrence. Mais il a tenu à peine six mois », explique le religieux. Fait troublant : selon le quotidien de Reims L’Union, Saïd Kouachi aurait consulté un avocat rémois début 2014 pour s’enquérir de la peine encourue par Razik Bendjoudi, un caïd du quartier, arrêté en juin 2013 dans une grosse affaire de stupéfiants…
Depuis leur majorité, les frères Kouachi ont semblé évoluer entre ces deux mondes : la déliquance et l’islamisme radical. Avant l’assaut de Dammartin, Chérif martelait à BFM : « On n’est pas des tueurs. On a vengé le prophète. On n’est pas comme vous qui tuez des enfants musulmans. On a des codes d’honneur dans l’islam. »
Christel De Taddeo et Antoine Malo – Le Journal du Dimanche
Le 11 janvier 2015 | Mise à jour le 11 janvier 2015
Par Flore Olive avec Karim Baouz
Notre journaliste Karim Baouz a pu rencontrer Saïd Kouachi en janvier 2005, dix ans avant qu’il n’entame avec son frère Chérif son voyage vers l’horreur.
C’était il y a dix ans, presque jour pour jour. Karim Baouz est le seul journaliste que Saïd Kouachi a accepté de rencontrer. Il le retrouve à 14 h 30, attablé à la terrasse d’un café glauque qui sent le tabac froid, porte de Pantin. Saïd sort de garde à vue. Son petit frère, Chérif, vient d’être placé sous mandat de dépôt. Arrêté avec une dizaine d’autres comparses de son quartier dans l’opération de démantèlement d’un réseau de recrutement de candidats au départ pour le djihad en Irak. Le juge antiterroriste Bruguière, en charge du dossier, et les hommes de la DST*, qui ont mené la vague d’interpellations, l’ont baptisée la filière des Buttes-Chaumont, du nom du plus célèbre parc du quartier. Pour enquêter sur cette affaire, Karim a sillonné ces rues populaires de la capitale, passé des heures dans les taxiphones où se retrouvent les familles pour appeler au bled, mangé des kebabs à s’en écœurer et parlementé à n’en plus finir au pied des cités. Il a aussi rencontré les proches de tous les prévenus, mais les Kouachi sont les seuls qu’il n’a pas pu voir. Jusqu’à cet après-midi de janvier. Saïd est accompagné d’un ami. Il s’appelle Michael. C’est un converti, « au crâne rasé, à l’air fruste et au regard mort », décrit Karim.
Les deux hommes portent des khamis, de longues tuniques d’origine pakistanaise. Leurs tennis Air Max détonnent avec ce vêtement traditionnel. L’ambiance est tendue. « Alors que je m’approche pour les saluer, décrit Karim, Michael se lève et me lance : “Alors, ils envoient des journalistes musulmans maintenant pour interroger les jeunes des cités ?” En retrait, Saïd, très calme, observe la scène avec un sourire en coin avant de me demander s’il peut me fouiller au cas où je trimballerais une caméra cachée. Il me palpe tout en m’interrogeant sur mes origines. Je suis surpris par son audace et son culot. » Familier de leur langage et de leurs codes, Karim ne se démonte pas.
Dans le quartier, Chérif, féru de rap, se fait appeler « cow-boy » ou « shark »
« Je leur avais adressé une lettre avec quelques mots d’arabe, courants en Algérie. Je leur disais que je ne venais pas pour les filmer ni les stigmatiser, mais juste pour parler et prendre le temps de se connaître. Je les ai convaincus. Je les rencontrerai régulièrement jusqu’en 2010. »
En 2005, Saïd est impatient que Chérif soit jugé. Il se prétend choqué par l’intervention du Raid qui aurait fait voler la porte de leur logement en éclats. Lui et son frère n’ont pas de « chez eux ». Ils sont hébergés depuis trois ans par Albertine, la mère de Michael, et par Jean, son compagnon. Tous sont convertis à l’islam. La famille vit au sixième étage d’un vieil immeuble, dans un appartement insalubre où les deux frères squattent un matelas par terre. « C’est miséreux, sale, explique Karim. Tu vis comme ça, histoire de dire que t’es pas dehors. »
Orphelins, Saïd et Chérif sont issus d’une fratrie de cinq enfants. A la mort de leurs parents, Freiha et Mokhtar, originaires de Constantine, Saïd a 14 ans, son frère, 12. Le père est décédé d’un cancer du foie, un an plus tard sa femme l’a suivi. Les enfants sont pris en charge par les services sociaux. Les frères Kouachi grandissent au foyer des Monédières à Treignac, au cœur de la Corrèze. Ils en sortent en l’an 2000, titulaires d’un CAP de restauration pour Saïd et d’un BEP électrotechnique ainsi que d’un brevet d’éducateur sportif pour Chérif qui a également suivi une année de sports études football à Saint-Junien, dans la Haute-Vienne.
Après avoir passé deux ans chez leur oncle Mohammed, dont la femme finit par les mettre dehors, les Kouachi vont de petits hôtels en logements de fortune jusqu’à leur arrivée chez Albertine, rue Ambroise-Rendu, dans le XIXe arrondissement de Paris. Ils vivent de petits boulots et de menus trafics. Lorsqu’ils sont arrêtés, Chérif est livreur de pizzas aux Lilas, dans la banlieue parisienne, depuis quelques mois. Quant à Saïd, il travaille parfois au noir comme serveur ou plongeur. Dans le quartier, Chérif, féru de rap, se fait appeler « cow-boy » ou « shark ». D’autres le connaissent sous le surnom d’Abou Issen. Après avoir pratiqué leur religion en dilettante, entre les mosquées du Pré-Saint-Gervais, de Bagnolet, de Couronnes et de Stalingrad, depuis quelque temps, les frères Kouachi sont plus assidus. Chaque semaine, ils suivent désormais les cours de Farid Benyettou, exclu de la mosquée voisine et que les services de renseignement considèrent comme la tête pensante de la filière des Buttes-Chaumont.
Au programme, selon Chérif, des conseils sur la façon de faire la prière, les ablutions, ainsi que l’étude de la vie du Prophète et des rudiments d’arabe littéraire. Aux enquêteurs de la DST, Chérif confie : « Je suis ce qu’on considère comme un “musulman de ghetto”. C’est-à-dire que je vis ma vie comme je veux, je vais voir ma copine et, après, je vais me repentir. Je ne pense pas être un bon musulman, je fume et tout ça avec mes potes… J’aime l’islam modéré et tranquille. Aller chez Farid m’aide à mieux me comporter. Comme c’était utile pour moi, pour essayer d’être plus tranquille dans ma tête, je suis allé plus souvent à la mosquée. » Chez Albertine, les policiers ont trouvé différents documents de propagande, comme ces feuilles volantes qui portent en titre : « Mise en évidence de l’obligation de soutenir les habitants de Falloujah par tous les moyens ». Ils ont aussi saisi, comme preuve du futur départ de Chérif pour le djihad, un billet d’avion pour Damas, via Milan, en date du 25 janvier 2005, et payé cash 401,52 euros. Le jeune homme prétend d’abord qu’il comptait s’y rendre pour acheter des parfums et des khamis destinés à être revendus en France, avant d’admettre avoir eu pour but d’aller en Irak à partir de la Syrie.
Lorsqu’ils sont arrêtés, Chérif est livreur de pizzas aux Lilas, dans la banlieue parisienne
« Je voulais voir ce qui se passait sur place et j’étais prêt à mourir pour le djihad, déclare-t-il. Je pense maintenant que c’est le diable qui m’a tenté. […] J’ai eu cette idée en voyant les injustices montrées par la télévision, les tortures infligées par les Américains à Abou Ghraib. Pour moi, le djihad, c’est défendre toute sorte d’injustice. » Dans les dépositions que Paris Match a pu consulter, il ajoute : « Farid m’a parlé des 70 vierges et d’une grande maison au paradis. Farid disait que c’était bien d’aller combattre, de se trouver en Irak et de se faire tuer. Il s’agissait de mourir au combat ou de se suicider. Il a, par exemple, parlé de mettre des explosifs dans un camion et d’aller dans une base américaine. Les autres manières de mourir sont de combattre les armes à la main, d’être au front avec une kalachnikov. » Chaque soir, sur le coup de 23 heures, Chérif s’entraîne. Il court au stade Jules-Ladoumègue, près du métro Hoche, et reprend le football. Farid lui a présenté un certain Zouhair, alias Samir. L’homme, que Chérif retrouve un soir de 2004 avenue Jean-Jaurès dans le XIXe arrondissement, près de la place Stalingrad, passe pour être un spécialiste en armement. Grâce à des dessins, il enseigne à Chérif comment se servir d’une kalachnikov. « Il m’a expliqué qu’il y avait trois niveaux de tir, décrit Chérif. En sécurité, au coup par coup et en rafale. Il m’a dit comment la prendre en main, m’a décrit les différents types de munitions, balles lumineuses, explosives ou traçantes, en me précisant que les balles explosives étaient les plus utilisées en Irak. » De son côté, Saïd nie avoir eu vent des projets de son frère. Il va même jusqu’à affirmer que s’il l’avait su, il l’aurait dénoncé.
« Alors qu’on m’avait décrit un boute-en-train un peu “fou-fou”, j’ai découvert un jeune homme éteint, l’air absent, le regard lointain », dit Karim. Pour lui, l’homme a été marqué par sa détention. Très vite, le journaliste remarque que Saïd, le discret, a l’ascendant sur son frère. En 2008, Chérif est condamné à trois ans de prison, une peine dont il est dispensé après dix-huit mois de préventive. « Saïd est un introverti, explique Karim. Quelqu’un de réservé, au regard froid, toujours un petit sourire sur le visage. Il est de ceux qui ne te donnent rien mais te prennent tout. » Deux ans plus tard, en mai 2010, Chérif est interpellé à nouveau et mis en examen, soupçonné d’avoir tenté d’organiser l’évasion de la centrale de Clairvaux de Smain Aït Ali Belkacem, ancien membre du GIA algérien, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du RER Musée-d’Orsay à Paris, en 1995. Faute de preuves, Chérif sera relâché en octobre 2011.
Influençables et crédules à 20 ans, beaucoup d’apprentis djihadistes abandonnent leurs tendances extrémistes en même temps que se construit leur vie de famille. Mais les Kouachi se radicalisent un peu plus chaque année. Il y a deux ans, Chérif a eu un enfant avec son épouse qui arpente les rues de Genevilliers, en banlieue sud de Paris, intégralement voilée. Lui, décrit comme « gentil et souriant », évite d’afficher ses convictions par son accoutrement : il ne porte pas de barbe ni de vêtements traditionnels. Fidèle à sa discrétion. On croit en avoir fini avec la filière des Buttes-Chaumont. Jusqu’au massacre de « Charlie Hebdo ». Dès le lendemain, à Montrouge, une jeune policière municipale est abattue. Son meurtrier, Amedy Coulibaly, du même âge que Chérif, appartient aussi à la bande accusée d’avoir voulu faire évader Belkacem. D’origine malienne, il a grandi à Grigny. C’est un proche de Djamel Beghal, condamné en appel en décembre dernier à dix ans de prison pour cette affaire. Amedy est aussi responsable de la prise d’otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le vendredi 9 janvier.
En 2005, Chérif Kouachi, évoquant son départ pour le djihad, confiait aux enquêteurs : « Chaque jour qui me rapprochait de la date fixée, j’avais de plus en plus peur. » Il ajoutait : « Farid a dit que je ne pouvais pas faire le djihad en France car je suis français. […] Quand on a la nationalité d’un pays, on ne peut pas faire le djihad dans ce pays ; il faut avoir des papiers d’un autre pays ou être sans papiers. […] J’insiste pour dire que je n’aurais jamais voulu réaliser un attentat en France. »
Saïd, qui avait déclaré à la DST : « Je suis contre le djihad parce que j’ai déjà assez de problèmes comme ça », serait parti en 2011 « parfaire son enseignement religieux » au Yémen. En réalité, il se serait entraîné au maniement des armes. Ce séjour au sein d’une des filières les plus redoutées par les services secrets américains, qui les soupçonnent d’avoir mis au point des explosifs indétectables dans les aéroports, lui vaudra d’être inscrit sur la liste noire des personnes interdites d’entrée aux Etats-Unis.
Dans la rue, après le massacre de « Charlie Hebdo », les assassins ont hurlé : « Vous direz aux médias que c’est Al-Qaïda au Yémen… » Ils l’ont répété à l’homme qu’ils ont braqué vendredi matin pour lui voler sa voiture. En février 2013, « Inspire », le très sophistiqué magazine d’Al-Qaïda pour la péninsule Arabique, publiait la photo de Charb parmi celles d’autres « infidèles ». Sous le titre : « Wanted dead or alive », « Recherché mort ou vif » pour crimes contre l’islam.
Algérie : découverte du corps de l’otage Hervé Gourdel près de Tizi Ouzou
15 Janv. 2015, 14h17 | MAJ : 15 Janv. 2015, 16h42
Hervé Gourdel, guide de haute montagne, avait été enlevé le 21 septembre dans le massif du Djurdjura (Algérie). Facebook
Une source sécuritaire algérienne a confirmé ce jeudi la découverte la veille, près de Tizi Ouzou, du corps du Français Hervé Gourdel. Il a été retrouvé par l’armée algérienne sur les hauteurs d’Ait Oubane, dans la wilaya de Tizi Ouzou, en Kabylie.
Le corps était enterré sans tête dans cette région mantagneuse d’Akbil, située à 160 km au sud-est d’Alger, selon une autre source. Le corps était séparé de la tête, affirme de son côté une source proche des services de sécurité algérienne. Les deux parties étaient enterrées séparément, ajoutant que les militaires ont dû faire appel aux artificiers pour exhumer le corps, des engins explosifs ayant été placés tout autour du lieu où la victime avait été enterrée. Les autorités ont dépêché sur place des enquêteurs, sous l’égide d’un procureur et du juge chargé de ce dossier. Une autopsie devrait avoir lieu dans les prochains jours.
L’armée algérienne avait lancé 3.000 soldats sur les trousses de Jund al-Khilafa, le groupe ayant revendiqué cet assassinat, après l’exécution de l’otage français. Mercredi, elle a relancé ses fouilles dans les communes voisines d’Abu Youssef et d’Akbil à la suite d’indications fournies par un islamiste armé capturé lors des ratissages. Les recherches étaient conduites par une unité d’élite spécialisée dans la lutte antiterroriste, aidée d’une brigade cynophile.
Hervé Gourdel, guide de haute montagne de 55 ans originaire du sud de la France, avait été enlevé le 21 septembre, le lendemain de son arrivée en Algérie. Le 22 décembre dernier, l’armée a tué aux Issers (65 km à l’est d’Alger) le chef de Jund al-Khilafa, Abdelmalek Gouri, qui avait revendiqué l’exécution d’Hervé Gourdel.
Otage assassiné : l’Algérie sur les talons des bourreaux d’Hervé Gourdel
Enquête. L’étau se resserre sur les terroristes affiliés à Daech qui ont assassiné le Français en Algérie. Leurs noms seraient connus et un de leurs campements a été détruit.
R.T. ET I.G. | 11 Oct. 2014, 07h00 | MAJ : 11 Oct. 2014, 07h11
C’est dans ce campement qu’Hervé Gourdel aurait été détenu puis exécuté. (DR.)
L’armée algérienne a annoncé, sur son site officiel, avoir détruit un « abri, des armes et des équipements de guerre » ayant servi aux ravisseurs d’Hervé Gourdel, l’ex-otage français décapité le 21 septembre par un groupe terroriste affilié à Daech.
Elle aurait aussi identifié les responsables de l’enlèvement et de l’assassinat du quinquagénaire, selon le quotidien algérien « El Watan ». « Le campement qui servait d’abri à ce groupuscule terroriste lors de l’exécution de son acte abject a été détruit » et des équipements ont été saisis, a affirmé dès jeudi le ministère algérien de la Défense. Outre l’opération de ratissage en cours dans le massif du Djurdjura (150 km au sud-est d’Alger), trois « terroristes armés » ont été tués lors d’une autre action dans le secteur de Bouira, a annoncé hier l’armée.
Selon « El Watan », des obus de mortier, de la nourriture, un téléphone portable contenant des photos d’islamistes armés et des vêtements ont été retrouvés dans le campement des jihadistes, situé à 1 km de l’endroit où le Français a été enlevé.
Des terroristes âgés de 20 à 54 ans
Les militaires ont identifié les cinq hommes qui ont exécuté Hervé Gourdel, dont l’auteur de l’égorgement, qui serait le mufti du groupe Jund al-Khalifa (Soldats du califat), a ajouté « El Watan ». Ce quinquagénaire originaire d’Alger est un vétéran des groupes armés islamistes de la guerre civile des années 1990 qui a fait 200 000 morts. L’homme avait déjà été emprisonné. Les terroristes identifiés sont en majorité natifs de Boumerdès et Bouira, et âgés de 20 à 54 ans. Le ministère algérien de la Défense estime aussi que ce campement est l’endroit où a été tournée la vidéo dans laquelle Jund al-Khalifa a proclamé son allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe Etat islamique (EI).
Des sources sécuritaires ont fait état « d’un déploiement massif de gendarmes et de parachutistes dans la forêt d’Aït Ouabane, près du lieu du rapt ». L’objectif est notamment « de mettre la main sur les terroristes qui l’ont tué, surtout leur chef Abdelmalek Gouri », alias Khaled Abou Souleïmane. Cet homme de 34 ans est le chef de Jund al-Khalifa. Les forces armées algériennes consacrent aussi d’importants moyens en Kabylie pour retrouver le corps d’Hervé Gourdel.
L’homme est mort au cours d’une opération anti-terroriste qui s’est déroulée à la fin du mois d’octobre.
«L’enquête préliminaire dans cette affaire a permis d’identifier un nombre de terroristes responsables de l’enlèvement et de l’assassinat du touriste français, parmi lesquels figure le terroriste éliminé par les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP)», a précisé à l’agence APS le ministre algérien au cours d’une conférence de presse. En revanche, le ministre n’a pas précisé son identité ni les circonstances dans lesquelles il avait été tué.
Guide de haute montagne de 55 ans dans le sud de la France, Hervé Gourdel avait été enlevé le 21 septembre à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger. Le groupe islamiste Jund al-Khilafa («Les soldats du califat») avait revendiqué son enlèvement puis sa décapitation diffusée sur Internet. Selon le groupe, cet acte avait été commis en représailles à l’engagement de la France aux côtés des Etats-Unis dans les frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak. Cet assassinat avait suscité une très vive émotion en France. Les drapeaux étaient restés en berne pendant trois jours. Le mois dernier, Hervé Gourdel a été fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
L’armée toujours à la recherche du corps d’Hervé Gourdel
Depuis cet assassinat, l’armée algérienne a lancé une opération d’envergure pour retrouver le corps du touriste français et localiser ses assassins dans le massif montagneux du Djudjura en Kabylie, à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger. De son côté, la justice algérienne a lancé des poursuites contre quinze personnes actuellement en fuite et soupçonnées d’avoir participé à l’enlèvement. Toutes algériennes, elles sont poursuivies notamment pour «création d’un groupe armé terroriste», «prise d’otage» et «assassinat avec préméditation». Parmi elles figure le chef de Jund al-Khilafa âgé de 37 ans, Abdelmalek Gouri, dit Khaled Abou Souleïmane.
Algérie : l’armée annonce avoir tué un second assassin d’Hervé Gourdel
11 Déc. 2014, 13h41 | MAJ : 11 Déc. 2014, 15h17
Hervé Gourdel a été assassiné en septembre. Depuis, les autorités algériennes traquent les auteurs présumés, des activistes des Soldats du califat. (Document Facebook.)
Le ministre algérien de la Justice a annoncé, jeudi matin, que l’armée avait tué lors d’une opération anti-terroriste un second membre présumé du groupe armé qui a assassiné, le 22 septembre dernier, le randonneur français Hervé Gourdel.
Le ministre algérien Tayeb Louh a également indiqué que «l’enquête, qui est à ses débuts» a permis d’identifier les membres du groupe terroriste ayant assassiné le ressortissant français.
«Un premier homme identifié a été abattu par les forces de l’armée nationale», a-t-il rappelé, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme engagée par l’Etat algérien, ajoutant qu’un deuxième suspect, «identifié, a été également abattu». Le ministre algérien n’a pas précisé son identité ni les circonstances dans lesquelles il avait été tué. Le ministre a en outre annoncé que le parquet avait requis une commission rogatoire qui doit se rendre en France pour entendre la famille d’Hervé Gourdel.
Le groupe islamiste Jund al-Khilafa (Les soldats du califat) avait revendiqué le rapt puis la décapitation de l’otage français. L’organisation affirmait avoir commis cet acte en représailles à l’engagement de la France en Irak aux côtés des Etats-Unis dans les frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI). Depuis, l’armée algérienne a lancé plus de 2 000 hommes pour retrouver le corps du touriste français et localiser ses assassins dans cette région montagneuse, du Djurdjura, en Haute Kabylie, à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale.
Algérie : le chef des bourreaux de Hervé Gourdel tué par l’armée
Abdelmalek Gouri, dont le groupe a fait allégeance à l’organisation Etat islamique (EI), a été tué avec deux autres jihadistes aux Issers, à 80 km à l’est d’Alger.
23 Déc. 2014, 10h16 | MAJ : 23 Déc. 2014, 14h08
L’armée algérienne a annoncé avoir tué le chef du groupe qui avait détenu Hervé Gourdel, dont les Français avaient appris la mort le 24 septembre dernier. Document Facebook
L’armée algérienne a abattu à l’est d’Alger le chef du groupe jihadiste Jund Al-Khilafa, qui a revendiqué en septembre l’enlèvement suivi de l’exécution du touriste français Hervé Gourdel.
L’identité du terroriste, Gouri Abdelmalek a été confirmée mardi par le ministère algérien de la Défense. Abdelmalek Gouri, dont le groupe a fait allégeance à l’organisation Etat islamique (EI), a été «éliminé lundi lors d’une opération militaire menée dans la ville d’Isser (Boumerdès), à une 80 km à l’est d’Alger. Deux autres terroristes ont également été tués par les militaires au cours de cette opération. Une autre offensive contre les maquis islamistes déclenchée mardi matin à Azzefoun, en Kabylie, s’est soldée par la mort de deux terroristes, ajoute le ministère algérien.
Samedi, l’armée algérienne avait annoncé avoir tué trois jihadistes lors d’une opération de ratissage à Sidi Daoud, précisant qu’il y avait parmi eux un «dangereux terroriste» recherché depuis 1995, date depuis laquelle Abdelmalek Gouri est effectivement recherché. Des armes, une importante quantité de munitions et des explosifs ont notamment été saisis par l’armée lors de cette opération, selon le communiqué de l’armée diffusé samedi.
Des anciens d’Aqmi
Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, avait déjà fait état de la mort de deux autres membres de Jund al-Khilafa tués par l’armée le mois dernier.
Fin août, ce groupe avait annoncé avoir quitté Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dénonçant sa «déviance», et faire allégeance à l’EI. Jund al-Khilafa est composé essentiellement d’anciens membres d’Aqmi actifs dans la région d’Alger et en Kabylie, selon une source sécuritaire.
Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Souleimane, est un ancien bras droit du chef d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel. Il faisait partie d’une phalange d’Aqmi à l’origine des attentats suicide contre le palais du gouvernement et un bâtiment de l’ONU en 2007 à Alger. Khaled Abou Souleimane serait également derrière l’attaque qui a coûté la vie à 11 soldats en avril à Iboudrarène, dans la même zone où s’est produit l’enlèvement d’Hervé Gourdel.
VIDEO. Hollande: «Hervé Gourdel est mort parce qu’il était français»
Cette nomination à titre posthume relève des prérogatives du Premier ministre qui est autorisé, par délégation du président de la République, grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur, «à nommer ou à promouvoir dans l’ordre, dans un délai d’un an, les personnes tuées ou blessées dans l’accomplissement de leur devoir et qui sont reconnues dignes de recevoir cette distinction».
Des juges d’instruction français vont enquêter sur l’enlèvement et l’assassinat d’Hervé Gourdel, l’otage français décapité en Algérie en septembre. Après avoir diligenté une enquête en flagrance, le parquet de Paris a ouvert le 23 octobre une information judiciaire pour «enlèvement et séquestration en bande organisée suivis de la mort, en relation avec une entreprise terroriste», et «assassinat en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste».
Le corps d’Hervé Gourdel retrouvé en Kabylie (Actualisé )
le 15.01.15 | 14h33 | mis à jour le 15.01.15 | 17h06
Hervé Gourdel, entouré de ses ravisseurs.
Le corps du rossortissant français, Hervé Gourdel, enlevé, puis décapité en septembre dernier, par des individus armés qui ont prêté allégeance à l’EI ( Daesh), a été découvert, ce jeudi 15 janvier, par les forces de sécurité, dans la commune d’Akbil, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou.
Le corps de l’alpiniste a été déterré suite à des informations fournies par un terroriste blessé et capturé par les services de sécurité, il y a quelques jours, dans la commune de Yatafene, précisent des sources concordantes locales.
Le ministère de la Défense nationale a confirmé l’information. « Suite à l’exploitation des renseignements fournis par un terroriste arrêté, un détachement des forces de l’Armée nationale populaire, relevant du secteur opérationnel de Tizi Ouzou (1ère région militaire) après une opération de fouille et de recherche menée au niveau du lieudit Tabounecht Abi Youcef, près d’Iferhounen (Daïra d’Aïn El Hammam), a retrouvé aujourd’hui 15 janvier 2015 à 10h00 du matin, l’endroit d’enterrement de la dépouille du ressortissant français Hervé Gourdel, enlevé le 21 septembre 2014 par un groupe terroriste », a indiqué le MDN dans un communiqué.
« L’opération de déterrement de la dépouille s’est effectuée en présence des représentants du ministère public, des éléments de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile avant de procéder à son identification à travers les analyses d’ADN », a précisé la même source
Ce blog a été créé le 6 janvier 2015 pour prendre le relais du Petitcoucou venant d'être suspendu sans préavis ni avertissement en milieu de journée. Ayant eu cette fonction jusqu'au 1er février 2015, il devient un doublon du Petitcoucou suite à la réouverture de ce dernier après trois semaines de suspension, et sa reprise d'activité à compter du 2 février 2015.
Les statistiques de ce blog sont bloquées depuis le 21 janvier 2015. Plus aucun compteur n'est incrémenté, ceux des visites du jour restent à zéro, les mises à jour ne se font plus.
Avis du 24 janvier 2015
Mes statistiques "avancées" sont de retour et font apparaître un record de visites le 21 janvier 2015 - record très modeste, mais néanmoins record pour ce blog nouveau-né.
En revanche, les statistiques "basiques" sont toujours bloquées.
Tout cela m'évoque bien évidemment les petites manies de Cyprien Luraghi qui n'a jamais pu supporter de voir s'envoler le nombre de mes lecteurs, qu'il surveille comme le lait sur le feu depuis la création de mon premier blog, sur Le Post, début septembre 2009.
Avis du 26 janvier 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour. Tout se passe normalement. Le Chinois de Thaïlande est inactif sur ce blog.
Avis du 31 janvier 2015
Mes statistiques "basiques" sont de nouveau bloquées depuis le 29 janvier.
Avis du 1er février 2015
Retour de mes statistiques "basiques".
Avis du 3 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 1er février.
Avis du 6 février 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour. Tout fonctionne.
Avis du 11 février 2015
Mes statistiques "basiques" sont de nouveau bloquées depuis le 8 février.
Avis du 26 février 2015
Statistiques "basiques" enfin débloquées !
Avis du 27 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt...
Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
Avis du 4 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 1er mars. Merci de les débloquer et ne plus les bloquer ou les oublier en cet état à l'avenir.
Avis du 7 mars 2015
Statistiques "basiques" bien débloquées. Merci.
Avis du 25 mars 2015
Statistiques "basiques" bloquées depuis le 14 mars.
Avis du 2 avril 2015
Mes statistiques "basiques" sont de retour.
Avis du 26 avril 2015
Les statistiques "basiques" de ce blog sont encore bloquées, depuis le 10 avril 2015.
Avis du 28 avril 2015
Statistiques de retour. Merci.
Avis du 7 mai 2015
Je n'ai de nouveau plus de statistiques "basiques" depuis le 2 mai. Comme pour Petitcoucou, les statistiques "avancées" ont également disparu depuis deux jours.
Avis du 10 mai 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Merci. Me manquent encore les statistiques "avancées".
Avis du 14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
Avis du 3 octobre 2015
Les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro depuis le 1er octobre. Merci de me les rendre.
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